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CA n° 234, novembre 2013

Travailleurs en Chine et dans des usines chinoises aux portes de l’UE

mercredi 27 novembre 2013, par ocl-lyon

A l’occasion de la publication par la revue Echanges et Mouvement d’une brochure intitulée La Chine débarque dans l’UE : Investissements chinois et conditions d’exploitation pour une production « made in Europe » (1), un débat sur les luttes des ouvriers chinois a récemment été organisé à Paris. Il a été introduit par Ralf, qui apprend le chinois depuis dix ans et vit pour une bonne part en Chine.


Ralf fait partie d’un petit réseau d’Européens, Américains et Chinois dont l’activité principale est de rencontrer les gens sur place, puis de mettre sur Internet (http://www.gongchao.org) les résultats de leurs enquêtes (à travers des textes pour l’essentiel en anglais) et de traduire des livres du chinois. Mais ils font également le contraire, en fournissant en traduction chinoise des informations sur les luttes ouvrières ailleurs dans le monde – un choix justifié par leur conviction que les luttes en Chine ont un impact crucial sur la situation mondiale. Son intervention comprend trois parties : d’abord, un regard sur Foxconn ; ensuite, une présentation plus générale des luttes actuelles en Chine ainsi que des réactions de l’Etat et des patrons ; enfin, un aperçu de la pénétration des capitaux chinois en Europe de l’Est (Foxconn ayant par exemple des sites de production en République tchèque et en Slovaquie). Il conclut son exposé sur une grève qui s’est déroulée dans une usine chinoise en Pologne.

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Notre point de départ sera la triste situation de 2010, lorsque des dizaines de salariés de chez Foxconn se suicident en se jetant du haut des immeubles. Face à cette résistance du désespoir, des militants politiques entament une enquête sur les conditions dans l’entreprise qui débouchera sur un livre : iSlaves de Pun Ngai. Ma présentation s’appuie largement sur cet ouvrage (non traduit en français).

Foxconn est depuis peu le groupe industriel le plus important au monde par le nombre de salariés : 1,5 million, dont 1,4 million en Chine. Certains sites ont un effectif dépassant les 100 000. On estime que Foxconn fabrique 40 à 50 % de tous les produits électroniques grand public au monde, et 40 % de sa production est destinée à Apple. Foxconn a aussi des usines au Brésil, en République tchèque. C’est néanmoins un nom peu connu, puisque le groupe ne commercialise pas de produits sous son label. C’est le contract manufacturing, système de sous-traitance qui existe depuis quarante ou cinquante ans, également dans le textile et la chaussure, et qui se pratique dans toute l’Asie, en Amérique latine et en Europe de l’Est.
Concernant les conditions dans les usines chinoises du groupe, c’est pour l’essentiel du travail à la chaîne, extrêmement taylorisé, constitué de tâches simples et répétitives. C’est aussi du travail posté, avec deux équipes travaillant douze heures à tour de rôle. Un trait distinctif est que les ouvriers sont contrôlés et surveillés en permanence et se voient infliger des sanctions, le plus souvent des amendes, quand ils n’arrivent pas à suivre la cadence. Tous ou presque sont des migrants d’autres régions et la plupart ont entre seize et vingt-cinq ans. En effet, les travailleurs plus âgés sont tellement usés (problèmes visuels ou musculaires) qu’ils se font renvoyer ou partent d’eux-mêmes. Fait étonnant, les hommes représentent 60 % de l’effectif. Traditionnellement, la plupart des travailleurs du secteur électronique sont des femmes, mais la pénurie de main-d’œuvre qui se développe depuis une dizaine d’années a fini par pousser Foxconn à recruter davantage d’hommes.
Les rémunérations dépendent de la région, mais s’échelonnent entre 160 et 280 euros par mois. Le travail dans ces usines peut être dangereux, et les accidents et les maladies professionnelles ne manquent pas. Comme d’autres entreprises chinoises, Foxconn fait de son mieux pour éviter de payer des indemnités pour les accidents et les maladies. Et à l’instar de leurs homologues européens, les entreprises chinoises cherchent à diviser les travailleurs en groupes distincts. Foxconn fait appel à des étudiants stagiaires, en engageant par exemple une classe entière d’une école technique. C’est censé être formateur, mais en réalité les stagiaires exécutent le même travail que le reste du personnel. En raison de la pénurie de main-d’œuvre actuelle, l’Etat soutient cette pratique.

La plupart des ouvriers de Foxconn sont logés dans des dortoirs, généralement situés sur le terrain même de l’usine ou juste au-delà. Le dortoir est une sorte d’extension de l’usine, où la direction peut se rendre à tout moment pour demander aux ouvriers de faire des heures supplémentaires. Autre raison d’être du système des dortoirs : il est interdit aux migrants chinois de s’installer définitivement en ville. Comme les travailleurs sud-africains sous l’apartheid ou les travailleurs immigrés en Europe, ils ont un visa temporaire et besoin d’une carte de travail. Perdre son emploi, c’est perdre en même temps son permis de travail et son logement. Là encore, Etat et capital œuvrent de concert pour garantir que les ouvriers restent exploitables. D’une part, cela permet aux entreprises de pratiquer des salaires très faibles – les ouvriers n’ont pas besoin d’un budget important pour se loger et se nourrir (il y a des cantines) – et de les parquer comme dans un élevage de cochons. D’autre part, la reproduction sociale est externalisée, puisque les enfants et les personnes âgées restent au village. C’est donc un mode de reproduction meilleur marché.

Les ouvriers chinois ont évidemment du mal à trouver des formes de lutte adéquates, mais, comme leurs homologues du reste du monde, ils y parviennent. On peut distinguer trois grandes formes de résistance. 1) Beaucoup d’ouvriers démissionnent tout simplement. Si c’est la forme de lutte la moins efficace, il faut cependant signaler que certains sites de Foxconn connaissent un renouvellement annuel de 100 % de leur effectif. Retrouver du travail n’est actuellement pas un gros problème pour les ouvriers, compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre. 2) Il y a des résistances quotidiennes, comme la grève perlée ou le sabotage, qui revêtent une grande importance. Contrairement aux idées reçues qui ont cours à l’étranger sur le comportement discipliné et soumis des ouvriers – et surtout des ouvrières – en Chine, ces derniers trouvent des tas de moyens de freiner la production et de conquérir un peu de dignité. 3) Enfin, et le plus intéressant, ce sont les luttes collectives comme les grèves ou les émeutes. Nous n’en connaissons qu’une partie, étant donné que Foxconn ne publie pas de chiffres dans ce domaine.
Trois exemples devraient vous en donner une meilleure idée. A Wuhan, des ouvriers grimpés sur le toit de l’usine ont menacé de sauter dans le vide. Ils n’avaient évidemment pas l’intention de mettre leur menace à exécution ; c’était simplement un stratagème pour faire monter la pression publique sur l’entreprise et obtenir de la sorte une hausse des salaires. Ils ne sont pas les seuls à l’avoir fait. Il y a même maintenant une expression pour désigner cette forme de lutte : le Jump from the building show (ou la « Mise en scène du saut du toit »).

Notre deuxième exemple est une émeute à Taiyuan (Shanxi), provoquée par une agression de la part d’agents de sécurité de l’usine, phénomène courant un peu partout dans le monde... Les ouvriers arrivés au moment du changement d’équipe se sont jetés à leur tour dans la bagarre, d’abord contre les agents de sécurité, ensuite contre la police. Les dortoirs se trouvent sur le site même, qui emploie 80 000 salariés et comporte des rues et des magasins. C’est comme une ville à part entière.
Notre troisième exemple concerne une grève de l’an dernier dans une usine fabriquant les iPhones. A la suite de réclamations de clients américains ayant trouvé des rayures et des éraflures sur les téléphones tout neufs, les dirigeants ont exercé des pressions sur le personnel pour que la qualité des produits s’améliore. La riposte ouvrière a été d’agresser physiquement les responsables du contrôle qualité puis de se mettre en grève.

Les résistances sociales en Chine et la stratégie de l'Etat

Il y a une montée de la résistance sociale depuis vingt ans, avec une nette accélération au cours de ces huit dernières années. On compte des centaines de milliers d’incidents qui sont le fait non seulement d’ouvriers, mais aussi de paysans et d’autres acteurs. Rappelons d’abord que toutes ces luttes ont un caractère illégal. Lorsque je demande aux Chinois comment traduire dans leur langue « grève sauvage », ils n’ont pas d’expression à proposer puisqu’il n’y a pas de grève qui ne soit pas sauvage chez eux. Ensuite, il faut signaler que toutes ces luttes dures sont menées en l’absence de toute organisation représentative officielle. Le Parti communiste n’autorise pas la constitution d’associations indépendantes, ce qui oblige les travailleurs à lutter par leurs propres moyens.

On constate trois évolutions parallèles depuis trois ans : la montée des luttes sociales ; l’émergence d’un nouveau sujet, compte tenu de la participation des migrants ; une transformation de la qualité des luttes. Les luttes précédentes étaient surtout de type défensif (contre les fermetures d’usines ou des rémunérations au-dessous de la norme), tandis que les plus récentes ont un caractère plus offensif (pour obtenir des hausses de salaire et de meilleures conditions). Rien d’étonnant à ces trois évolutions : dans d’autres parties du monde, l’industrialisation produit depuis deux cents ans des phénomènes analogues, avec la constitution chaque fois d’une nouvelle classe ouvrière. Que l’on songe aux Etats-Unis au début du xxe siècle, à l’Europe d’après la Seconde Guerre mondiale, voire à la Corée du Sud plus récemment encore.
Ensuite, il y a une évolution notable chez les migrants chinois. La première génération, au cours des années 1990, était peu combative : le but était de gagner vite de l’argent et de rentrer au village. Ceux de la deuxième génération, celle des années 2000, qui étaient mieux informés (grâce à leurs aînés), voulaient rester en ville et avaient plus d’information à leur disposition. Aujourd’hui, une troisième génération de migrants est en voie de constitution. Comme la plupart des gens de troisième génération dans le monde, ceux de Chine n’ont plus envie de travailler en usine. Ils aspirent à décrocher un emploi de bureau, à apprendre l’informatique, etc. Hélas, ils n’y arrivent pas et se retrouvent en usine, à des postes mal payés. Certains passent quelques mois chez Foxconn, avant de repartir par ras-le-bol.

Comment le capital et l’Etat réagissent-ils ? La répression est inévitable sous ce régime dictatorial et policier. Et pourtant, l’Etat est contraint de composer avec un certain niveau de lutte. Les ouvriers qui ne sont que de simples participants ne subissent pas de sanctions, alors que ceux qui sont désignés comme des meneurs se font généralement renvoyer. De plus, l’incarcération est le sort de quiconque essaie de mettre sur pied une organisation autonome. Mais, en parallèle, l’Etat a institué au cours des vingt dernières années un certain nombre de lois sociales dans un souci de canaliser les luttes. Il a tendance à jouer un rôle actif de médiateur afin de calmer les ouvriers.

Les syndicats constituent un dossier à part. La Chine compte prétendument le syndicat le plus gros du monde, mais il est entièrement tributaire du Parti communiste. Ses bureaucrates sont soit des fonctionnaires, soit des salariés rémunérés par une entreprise, ce qui fait que la plupart des ouvriers perçoivent le syndicat comme une composante de la direction. Il ne fonctionne donc pas vraiment comme les syndicats d’autres pays. Cela pose des problèmes aux patrons, car ils se trouvent sans instances de médiation ni sources de renseignements sur ce qui se passe sur le terrain. On pourrait même affirmer que la Chine est comme un laboratoire où l’Etat et le capital n’ont pas de moyens d’intervention.

Certains, au sein du Parti et du syndicat, ont conscience du problème et cherchent des solutions. Ils semblent particulièrement friands des visites de responsables syndicaux allemands qui leur expliquent le fonctionnement des comités d’entreprise et de la cogestion. Au cours de l’une de ces rencontres où étaient invitées des figures d’IG Metall, j’ai eu le plus grand mal à me maîtriser quand ils racontaient comment un syndicat peut aider à éviter les grèves.
Néanmoins, étouffer dans l’œuf toute activité syndicale autonome demeure la ligne dominante au sein du PC chinois.

L’une des conséquences des luttes est que les salaires mensuels sont en forte hausse depuis cinq ou six ans, de l’ordre de 15 % par an. L’Etat joue un rôle majeur du fait qu’il fixe le salaire minimum, région par région. Tous les ans, il relève donc le minimum officiel et la plupart des entreprises l’appliquent. Mais, en raison des disparités régionales, les salaires pratiqués dans l’ouest du pays peuvent être inférieurs de 50 % à ceux qui sont payés sur la côte. Cela explique pourquoi les entreprises chinoises ont tendance à délocaliser leur production vers l’Ouest, suivant en cela le modèle que l’on observe ailleurs dans le monde.

Les entreprises chinoises en Europe de l'Est

Les sites les plus anciens de Foxconn en Chine étaient dans le delta de la rivière des Perles ou à Shanghai, puis ils ont délocalisé les usines vers l’intérieur. La bonne nouvelle est que les luttes ont suivi les déplacements du groupe vers de nouveaux sites. Les trois exemples que j’ai présentés se sont tous déroulés dans des usines plus récentes, issues des délocalisations.
Mais Foxconn s’implante aussi à l’étranger, en République tchèque, en Slovaquie. D’ailleurs, d’autres entreprises chinoises font de même, en partie pour pouvoir étendre leur présence dans le monde. L’Europe de l’Est les attire à cause du faible niveau des salaires, mais également parce que c’est une porte d’entrée dans l’Union européenne.

En République tchèque, Foxconn a deux sites avec un effectif total de 10 000 salariés qui produisent des portables et des serveurs. Comme en Chine, le travail se fait sous une forte surveillance, avec des hiérarchies strictes, des sanctions et des amendes. Chose étonnante, beaucoup des ouvriers tchèques du groupe travaillent douze heures d’affilée, mais, contrairement aux Chinois, ils ont droit à une pause au bout de quelques jours. Une autre différence est que Foxconn n’y applique pas la même politique de recrutement de migrants ou de précaires. Cinquante pour cent des ouvriers sont tchèques ou slovaques et ont un contrat à durée indéterminée, les autres étant des intérimaires originaires pour la plupart d’Asie ou de pays plus pauvres d’Europe de l’Est. Dans cette dernière catégorie, on trouve une plus forte proportion de femmes.
En Slovaquie, le groupe a une unité de production d’écrans de téléviseur et de moniteurs qu’il a rachetée à Sony en 2010. Il continue de produire les mêmes écrans plats que Sony auparavant, mais désormais comme son sous-traitant. Compte tenu de la politique d’immigration très stricte en Slovaquie, tous les salariés sont slovaques – pour la plupart des femmes qui font la navette tous les jours entre leur village et l’usine. En ce qui concerne les salariés, si l’on considère l’Europe de l’Est comme un tout, on y trouve des écarts semblables à ceux qui existent en Chine. C’est en République tchèque que les salaires sont le plus élevés : les salariés embauchés en fixe gagnent entre 600 et 650 euros par mois – contre 150 euros en Macédoine ou en Bulgarie. Mais comme le niveau de prix est un peu inférieur en Chine, l’écart des salaires avec l’Europe de l’Est n’est plus aussi grand qu’autrefois.

Les usines de Foxconn à l’Est ont connu des luttes de faible intensité, mais pas de grandes grèves. Il n’y a absolument pas le même rapport de forces qu’en Chine, qui connaît une pénurie de main-d’œuvre, une forte croissance économique et donc une situation relativement favorable aux travailleurs. Dans une bonne partie de l’Europe de l’Est, ce sont des conditions de crise, avec le phénomène de désindustrialisation puis de réindustrialisation et un taux de chômage élevé…

Pour comprendre les rapports de forces et les possibilités de lutte, je voudrais parler d’un autre cas, concernant cette fois-ci une usine chinoise, Chung Hong Electronics, implantée dans une zone économique spéciale en Pologne, seul pays de l’UE à avoir de telles zones. La plupart remontent à la fin des années 1990 - début des années 2000, quand elles ont été établies pour attirer des investissements étrangers dans l’électronique, l’automobile, etc. L’usine en question, située à proximité de Wrocław, a été construite par le groupe coréen LG pour produire des téléviseurs à écran plat. LG a poussé tous ses sous-traitants à s’installer également dans la région. Les ouvriers produisent des cartes mères pour la société chinoise Chung Hong. Ceux-ci, majoritairement des femmes, voulaient se mettre en lutte et se sont donc tournés vers plusieurs syndicats, dont Solidarnosc, qui a refusé de les aider. Ils ont alors pris contact avec un petit syndicat anarcho-syndicaliste qui leur a donné les moyens de mettre sur pied leur propre structure. Je passe la moitié de mon temps en Pologne, ce qui m’a permis de travailler avec les anarcho-syndicalistes dans ce cas. Tragiquement, les ouvriers ont perdu, car ils avaient sous-estimé la détermination de leurs patrons chinois, qui n’ont pas hésité à virer tous les grévistes.

« Nous ne sommes pas des machines. » On retrouve le même slogan chez les ouvriers chinois de Foxconn et chez les grévistes de Chung Hong en Pologne. Les ouvriers polonais assimilent la Chine au capitalisme – au patronat ! Dans une réunion, je leur ai donc raconté l’expérience des travailleurs chinois en lutte et cette information a transformé leur vision de la Chine. En conclusion, je voudrais insister sur l’importance, pour nous tous, de comprendre qu’il y a de véritables mouvements là-bas, que les travailleurs chinois ne sont ni nos concurrents ni simplement de pauvres victimes.

(Merci à SouBis pour ces notes.)

(1) Pour la commander, s’adresser à : Echanges et Mouvement, BP 241, 75866 Paris cedex 18.

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1 Message

  • Italie : 4 morts, 2 blessés graves dans l’incendie d’une usine chinoise

    Quatre personnes ont trouvé la mort et deux autres ont été blessées et se trouvent dans un état grave à la suite d’un incendie dimanche dans une usine chinoise de textile située dans les environs de Florence, en Toscane, ont annoncé les autorités.
    L’incendie s’est déclaré tôt dans la matinée, à 06H00 GMT, à Prato, une ville industrielle aux portes de Florence, et un passant a averti les pompiers qui sont intervenus avec de nombreux véhicules, selon des images retransmises à la télévision.
    « Nous avons vu une colonne de fumée et nous avons couru dans cette direction. Il y avait deux Chinois, un homme et une femme, complètement couverts de suie. Ils hurlaient, des flammes sortaient de l’entrepôt », a raconté au Corriere fiorentino le carabinier Leonardo Tucia, arrivé parmi les premiers sur place.
    Les deux personnes gravement touchées souffrent d’importantes brûlures sur tout le corps, tandis qu’une femme a été intoxiquée par la fumée mais son état n’est pas jugé préoccupant.
    Les causes de l’incendie ne sont pas encore connues mais les flammes auraient provoqué l’écroulement d’une partie du bâtiment transformé en dortoir avec des micro-chambres utilisées par les travailleurs chinois, quatorze au total, selon les médias locaux.
    En 20 ans, la communauté chinoise a pris le contrôle de tous les stades de la production d’habillement à Prato, « capitale » depuis des siècles du textile italien.
    Prato comptait officiellement 17.000 ressortissants chinois en 2010, mais leur nombre atteindrait 50.000 en comptant les clandestins, généralement sous-payés, selon des sources locales.
    De nombreuses PME italiennes ont dû fermer, incapables de résister à cette concurrence dans un secteur qui employait jusqu’à récemment 60.000 personnes.
    AFP

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