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Syrie

Contre la vision binaire Rebelles / Régime de la résistance

Conversation avec un anarchiste syrien

lundi 9 septembre 2013, par WXYZ

Contre une intervention militaire occidentale en Syrie mais aussi contre le régime sanguinaire d’Assad tout autant que contre une grande partie de l’opposition armée dominée largement par les différents courants réactionnaires de l’Islam politique, il existe des voix qui tentent de dessiner une alternative, tant politiquement qu’au niveau social, dans les quartiers, dans les territoires, à Alep, dans la banlieue de Damas comme dans le Kurdistan de Syrie, c’est-à-dire dans les capacités d’auto-organisation de la population — au-delà des diverses appartenances et identités — et la volonté de transformer en profondeur la réalité existante, d’en faire émerger une nouvelle, d’"en bas", partout où c’est possible.

Ce sont ces tentatives qu’il nous semble prioritaire de donner à connaître à la mesure de nos capacités.


Par Joshua Stephens (*)

Le 5 septembre 2013

Alors que les États-Unis intensifient leur pression pour une intervention militaire en Syrie, le seul récit pratiquement disponible oscille entre le régime brutal de Bachar al-Assad et les agissements des éléments islamistes au sein de la Résistance. En outre, lorsqu’un point de vue dissident avec la position étatsunienne apparaît, il semble en grande partie s’articuler avec la contradiction de fournir un soutien aux groupes liés à Al Qaïda qui cherchent à renverser le régime, comme s’ils représentaient la seule force opposée à la dictature existante. Mais comme Jay Cassano l’a récemment écrit pour le magazine de technologie Fast Company, le réseau non-armé de la résistance démocratique au régime d’Assad est riche et varié, représentant un vaste réseau d’initiatives politiques locales, des collectifs artistiques, des organisations de défense des droits de l’homme, des groupes non-violents et plus encore. (Le Mouvement de la Non-Violence en Syrie a créé une carte interactive en ligne pour démontrer ce réseau complexe de connexions[1]).

En attendant, les écrits et les informations diffusées par les anarchistes syriens ont eu énormément d’influence dans les autres luttes arabes, avec par exemple les anarchistes torturés à mort dans les prisons d’Assad qui ont été commémorés dans des écrits palestiniens et lors des manifestations pour les prisonniers politiques palestiniens détenus en Israël. Deux caractéristiques principales de ce qui se déroule justifient une attention particulière : la manière dont les anarchistes dans le monde arabe mènent de plus en plus de critiques et d’interventions qui bousculent les contradictions présentées comme des justifications de la politique étrangère étatsunienne, et les conversations en cours entre les mouvements anti- autoritaires dans le monde arabe qui contournent et demeurent en dehors de la médiation des points de référence occidentaux.

Savoir si l’insistance des anarchistes syriens sur l’autodétermination en tant que principe organisateur central peut résister à la réalité immédiate de la violence ou s’il n’est qu’un levier au service d’intérêts étrangers reste une question ouverte.

Nader Atassi est un chercheur en politique et un écrivain syrien originaire de Homs, qui vit actuellement entre les États-Unis et Beyrouth. Il anime le blog Darth Nader[2] qui réfléchit sur les événements survenus dans la révolution syrienne. Je lui ai parlé en discutant des traces de l’anarchisme dans le mouvement et de la perspective d’une intervention étatsunienne.

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Joshua Stephens pour Truthout : les anarchistes ont été actifs à la fois dans la révolution syrienne et en écrivant dessus depuis le début. As-tu une idée du genre d’activité qui se faisait avant ? Y a-t-il des éléments influents qui ont généré une articulation syrienne de l’anarchisme ?

Nader Atassi : En raison de la nature autoritaire du régime syrien, il y a toujours eu très peu d’espace pour fonctionner avant le début de la révolution. Cependant, en matière d’anarchisme dans le monde arabe, la plupart des voix les plus importantes étaient syriennes. Malgré qu’ils ne soient pas organisés de manière explicitement « anarchiste », les blogueurs et écrivains syriens avec des influences anarchistes sont devenus de plus en plus importants sur la « scène » au cours de la dernière décennie. Mazen Kamalmaz[3] est un anarchiste syrien qui a beaucoup écrit au cours des dernières années. Ses écrits contiennent beaucoup de théorie anarchiste appliquée à des situations contemporaines, et il était une voix importante dans l’anarchisme arabe bien avant le début du soulèvement. Il a beaucoup écrit en arabe, et a récemment donné une conférence dans un café au Caire intitulé « Qu’est-ce que l’anarchisme ? »

En termes d’organisation, la situation était cependant très différente. Dans l’environnement politique très dur d’un régime autoritaire, beaucoup ont dû faire preuve de créativité et exploiter les ouvertures qu’ils voyaient dans le but d’organiser toute sorte de mouvement, et cela a conduit de facto à un mode d’organisation décentralisée. Par exemple, des mouvements étudiants ont éclaté dans les universités syriennes pendant la deuxième Intifada palestinienne et la guerre en Irak. C’était un type de mécontentement populaire que le régime a toléré. Des marches ont été organisées pour protester contre la guerre en Irak, ou en solidarité avec l’Intifada palestinienne. Bien que de de nombreux membres des Mukhabarat [police secrète] aient infiltré ces mouvements et les surveillaient de près, ce fut une éruption purement spontanée de la part des étudiants. Et même si les étudiants étaient bien conscients à quel point ils étaient surveillés de près (apparemment, pour suivre les marches, les Mukhabarat utilisaient un bloc-notes pour écrire quels slogans avaient été lancés et écrits sur les panneaux), ils ont utilisé ce petit espace politique qui leur a été donné pour agir afin d’aborder progressivement des questions nationales au sein des manifestations approuvées par le régime sur les questions internationales.

Un des épisodes les plus audacieux qui m’a été rapporté, c’est quand des étudiants de l’Université d’Alep, lors d’une manifestation contre la guerre en Irak, ont porté des pancartes avec le slogan ‟Non à la loi d’urgence” (la Syrie est sous état d’urgence depuis 1963). Ces actions étaient sans précédents à l’époque. Beaucoup d’étudiants qui ont émergé spontanément comme organisateurs charismatiques au sein de ces manifestations avant le début du soulèvement, ont disparu très tôt lors du soulèvement actuel. Le régime se méfie de ces réseaux militants qui ont été créés à la suite des mouvements précédents et ont donc immédiatement commencé à sévir contre les militants pacifiques dont ils savaient qu’ils pouvaient représenter une menace pour eux (alors qu’en même temps, ils sont devenus plus indulgents avec les réseaux djihadiste, libérant des centaines de prisonniers à la fin de 2011). L’Université d’Alep est bien connue pour son mouvement étudiant en faveur du soulèvement, tant et si bien qu’elle a été surnommé « l’Université de la Révolution ». Ensuite, le régime ciblera l’université, en tuant de nombreux étudiants dans l’École d’Architecture.

Tu as récemment écrit sur ton blog sur une éventuelle intervention des États-Unis comme une sorte de corollaire à l’intervention iranienne et russe en faveur d’Assad, et de l’intervention islamiste dans les mouvements révolutionnaires. Tout comme avec l’Égypte récemment, les anarchistes apparaissent comme une voix distincte, contre les deux pôles d’insatisfaction qui prévalent dans la couverture médiatique mainstream – une voix préoccupée par l’autodétermination. Est-ce que c’est là une interprétation juste ?

N.A. : Oui, je le crois, mais je voudrais clarifier quelques petites choses. Dans le cas de la Syrie, nombreux sont ceux qui correspondent à cette description ; non seulement les anarchistes, mais aussi les trotskistes, marxistes, gauchistes, et même certains libéraux. En outre, cette itération de l’auto-détermination est fondée sur l’autonomie et la décentralisation, non pas sur la notion wilsonienne d’« un peuple » avec une sorte d’autodétermination nationaliste centralisée. Il s’agit que les Syriens soient capables de déterminer leur propre destin, pas dans le sens nationaliste, mais dans le sens micro-politique. Ainsi, par exemple, l’autodétermination syrienne ne signifie pas une voie unique que tous les Syriens doivent suivre, mais que chaque personne détermine sa propre voie, sans les interférences des autres. Ainsi, dans cette conception, les Kurdes syriens, par exemple, ont aussi le droit à la pleine autodétermination, plutôt que de les forcer à une identité syrienne arbitraire et d’affirmer que toutes les personnes qui sont rassemblées sous cette identité ont un seul et même destin.

Et quand nous parlons de partis, comme le régime, mais aussi ses alliés étrangers, et les djihadistes qui sont contre l’autodétermination syrienne – ce n’est pas parce qu’il y a un récit de l’autodétermination syrienne et que les djihadistes sont contre. Au contraire, ils veulent imposer leur propre récit à tout le monde. Le régime fonctionne et a toujours travaillé contre l’autodétermination syrienne car il détient la totalité du pouvoir politique et refuse de le partager. Les islamistes agissent contre l’autodétermination syrienne, non pas en vertu du fait qu’ils sont islamistes (raison pour laquelle beaucoup de libéraux s’opposent à eux), mais parce qu’ils ont une vision de la façon dont la société devrait fonctionner, et qu’ils veulent l’imposer aux autres, avec leur consentement ou pas. C’est aussi bien contre l’autodétermination.
Les alliés du régime d’Assad, l’Iran, la Russie et les diverses milices étrangères, sont contre l’autodétermination syrienne parce qu’ils sont déterminés à soutenir ce régime en raison du fait qu’ils ont décidé que leurs intérêts géopolitiques devaient supplanter la décision des Syriens de choisir leur destin par eux-mêmes.

Alors oui, la couverture médiatique mainstream essaie toujours de dépeindre les gens comme s’ils appartenaient à un genre binaire. Mais la révolution syrienne a éclaté parce que les gens ont demandé l’autodétermination à un parti qui le leur a refusé : le régime de Bachar al-Assad. Au fil du temps, d’autres acteurs sont montés sur la scène, qui refusent également aux Syriens leur autodétermination, même de la part de certains qui ont lutté contre le régime. Mais la position n’a jamais été simplement d’être contre le régime pour être contre le régime , tout comme je présume qu’en Égypte, la position de nos camarades n’est pas d’être contre l’Ikhwan [Frères musulmans] pour le plaisir d’être contre l’Ikhwan. Le régime a rejeté l’autodétermination, et toute chute du régime qui aboutirait à son remplacement par quelqu’un d’autre pour dominer les Syriens ne doit pas être considéré comme un succès. Comme en Égypte, lorsque l’Ikhwan est arrivé au pouvoir, ceux qui les ont considérés comme un affront à la révolution, même s’ils n’étaient pas des felool [loyalistes de Moubarak], ne cessaient de répéter le slogan « al Thawra mustamera » [‟La révolution continue”]. Il en sera de même en Syrie si, une fois le régime disparu, un parti arrive au pouvoir en niant également aux Syriens leur droit de déterminer leur propre destin.

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Lorsque j’ai interviewé Mohammed Bamyeh cette année, il m’a parlé de la Syrie comme un exemple vraiment intéressant de l’anarchisme comme une méthodologie de conduite sur le terrain. Il soulignait que quand on entendait parler d’organisation au sein de la révolution syrienne, on entend parler de comités et de formes qui sont tout à fait horizontale et autonome. Sa suggestion semble corroborée par ce que des gens comme Budour Hassan ont mis en lumière en documentant la vie et l’œuvre d’Omar Aziz. Vois-tu cette influence dans ce que vos camarades sont en train de faire et de décrire ?

N.A. : Oui, cela revient à faire de l’anarchisme quelque chose qui doit être considéré comme un ensemble de pratiques plutôt qu’une idéologie. Une grande partie de l’organisation au sein du soulèvement syrien a eu une approche anarchiste, même si ce n’est pas explicite. Il y a le travail du martyr Omar Aziz[4] qui a contribué à l’émergence des conseils locaux, que Tahrir-ICN et Budour Hassan ont très bien documenté. Pour l’essentiel, ces conseils étaient conçus par Aziz comme des organisations où l’auto-gouvernance et l’aide mutuelle pourrait s’épanouir. Je pense que la vision d’Omar a donné un souffle de vie dans la façon dont les conseils locaux peuvent fonctionner, bien qu’il faille noter que les conseils ont cessé rapidement de se concevoir en termes d’auto-gouvernance, choisissant plutôt de se concentrer sur le travail en direction des médias et les efforts pour organiser les secours. Mais ils fonctionnent encore sur la base des principes de l’entraide, de la coopération et du consensus.

La ville de Yabroud, à mi-chemin entre Damas et Homs, est la commune du soulèvement syrien. Elle est également un modèle de coexistence confessionnelle, avec une importante population chrétienne vivant dans la ville et Yabroud est devenu un modèle d’autonomie et d’auto-gouvernance en Syrie. Après que les forces de sécurité du régime se soient retirées de Yabroud pour qu’Assad puisse les concentrer ailleurs, les habitants se sont empressés de combler le vide, en déclarant « maintenant, nous sommes en train d’organiser tous les aspects de la vie de la ville par nous-mêmes [sic] ». De la décoration de la ville jusqu’à l’école rebaptisée « École de la liberté », Yabroud est certainement ce à quoi beaucoup de Syriens, y compris moi-même, espèrent que la vie après Assad ressemblera. Les autres zones, contrôlées par les djihadistes réactionnaires, brossent un tableau potentiellement plus sombre de l’avenir, mais néanmoins, il est important de reconnaître qu’il existe des alternatives. Il y a aussi un réseau très dur de militants répartis partout dans le pays, mais principalement à Damas, appelé la ‟Jeunesse révolutionnaire syrienne” C’est une organisation secrète, et ils organisent des manifestations extrêmement audacieuses , souvent dans le centre de Damas qui est contrôlé par le régime, en utilisant des masques et en portant des pancartes et les drapeaux de la révolution syrienne – souvent accompagnés de drapeaux kurdes (un autre tabou en Syrie) .

Dans la ville de Darayya, dans la banlieue de Damas, où le régime a mené une féroce bataille depuis qu’elle est tombée aux mains des rebelles en novembre 2012, certains habitants ont décidé de se réunir et de créer un journal au milieu de tous les combats, appelé Enab Baladi (ce qui signifie ‟cépages locaux”, du fait que Darayya est célèbre pour ses raisins). Leur journal met l’accent à la fois sur ce qui se passe localement à Darayya et ce qui se passe dans le reste de la Syrie. Il est imprimé et distribué gratuitement dans toute la ville. Les principes de l’auto-gouvernance, de l’autonomie, de l’entraide et de la coopération sont présents dans un grand nombre des organisations nées au sein de l’insurrection. Les organisations qui opèrent selon certains de ces principes évidemment ne comprennent pas la totalité de l’insurrection. Il y a des éléments réactionnaires, des éléments sectaires, des éléments impérialistes. Mais nous en avons entendu parler beaucoup, n’est-ce pas ? Il y a des gens qui font un excellent travail basé sur des principes solides qui méritent notre soutien.

Comment pense-tu que l’intervention étatsunienne pourrait finalement affecter la composition ou la dynamique de la révolution ?

N.A. : Je pense que, d’une manière générale, les interventions ont une incidence très négative sur les insurrections, et je pense que l’intervention des États-Unis ne sera pas différente. Mais je pense que la façon dont cette intervention spécifique finira par affecter la composition ou la dynamique de la révolution dépend de la portée spécifique des frappes américaines. Si les Etats-Unis frappent de la façon dont ils l’ont dit, c’est-à-dire de manière « punitive », « limitée », « chirurgicale » et « symbolique », alors cela ne produira pas de changements importants sur le champ de bataille. Ils peuvent, cependant, donner au régime d’Assad une victoire sur le plan de la propagande, car il pourra prétendre qu’il a été « inébranlable face à l’impérialisme des États-Unis ». Les dictateurs qui survivent aux guerres menées contre eux ont tendance à se déclarer victorieux simplement par le fait de survivre, même si dans la réalité, ils sont du côté des perdants. Après tout, Saddam Hussein a été chassé du Koweït par les États-Unis, l’Arabie saoudite et d’autres pays, mais il est resté au pouvoir pendant 12 ans de plus, 12 ans qui ont été remplis de propagande sur la façon dont Saddam est resté ferme pendant « la mère de toutes les batailles ».

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Si les frappes finissent par être plus dures que ce qui est actuellement en cours de discussion, pour une raison ou une autre, et qu’elles provoquent un changement significatif sur le champ de bataille, ou affaiblissent considérablement le régime d’Assad, alors je pense que les effets négatifs potentiels seront différents. Je pense que cela mènera les futurs Syriens à ne pas pouvoir déterminer leur propre destin.
Les États-Unis peuvent ne pas aimer Assad, mais ils ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils pensent que les institutions du régime devraient rester intactes afin d’assurer la stabilité dans la future Syrie. Bref, comme beaucoup l’ont noté, les États-Unis veulent de l’‟Assadisme sans Assad.” Ils veulent le régime sans la figure d’Assad, tout comme ce qu’ils ont eu en Egypte, où Moubarak a démissionné mais où ‟l’État profond” de l’armée est resté ; et de la même manière qu’au Yémen, où les Etats-Unis ont négocié pour obtenir que le président démissionne, mais pour que tout, en grande partie, reste en place à l’identique. Le problème avec ça, c’est que les Syriens ont scandé : « Le peuple exige la chute du régime », pas seulement celle d’Assad.
Il y a consensus autour de la table, des États-Unis à la Russie et à l’Iran, disant que peu importe ce qui se passe en Syrie, les institutions du régime doivent rester intactes. Les mêmes institutions qui ont été construites par la dictature. Les mêmes institutions qui ont pillé la Syrie et provoqué le mécontentement populaire à l’origine du soulèvement. Les mêmes institutions qui ne sont que les vestiges du colonialisme français. Tout le monde en Syrie sait que les candidats préférés par les États-Unis pour des rôles de direction dans la future Syrie sont ceux des Syriens qui faisaient partie du régime, puis ont fait défection : les bureaucrates baasistes devenus des technocrates néolibéraux ‟transfuges”. Ce sont là les gens que les États-Unis veulent voir gouverner la Syrie.

Les Syriens ont déjà fait tant de sacrifices. Ils ont payé le prix fort pour leurs revendications. Je ne veux pas tout cela aille à la poubelle. Dans la hâte de se débarrasser d’Assad, le symbole du régime, j’espère que le régime ne sera pas préservé. La Syrie mérite mieux qu’un tas d’institutions faites de bric et de broc et une bureaucratie construite par des dictateurs qui souhaitaient garder le peuple syrien sous contrôle et pacifié. Il ne devrait y avoir aucune raison de préserver les institutions qui ont participé au pillage du pays et au massacre du peuple. Et sachant que c’est ce que les États-Unis désirent pour la Syrie, je rejette toute implication directe des États-Unis. Si les États-Unis veulent aider, ils peuvent commencer par utiliser la diplomatie pour parler à la Russie et à l’Iran et les convaincre d’arrêter la guerre afin que les Syriens puissent eux-mêmes déterminer quel est le prochain plan d’action. Mais une intervention directe des États-Unis revient à déterminer en outsiders quelle sera la prochaine étape pour les Syriens, quelque chose qui, je pense, doit être rejeté.

Que peuvent faire les gens en dehors de la Syrie pour vous apporter un soutien ?

N.A. : Pour les gens de l’extérieur, c’est difficile. En termes de soutien matériel, il y a très peu qui peut être fait. La seule chose que je peux penser comme possible sur une grande échelle est le soutien discursif/intellectuel. La gauche a été très hostile à l’insurrection syrienne, traitant les pires éléments de l’activité anti-régime comme s’ils en étaient les seuls éléments, et en acceptant les récits du régime au pied de la lettre. Ce que je pourrais demander aux gens de faire, c’est d’aider à mettre les pendules à l’heure et de montrer qu’il existe des éléments de l’insurrection syrienne qui méritent d’être soutenus. Aider à briser cette binarité nocive selon laquelle la décision se joue entre Assad ou Al-Qaïda, ou Assad et l’impérialisme américain. Être juste envers l’histoire et les sacrifices du peuple syrien en donnant un compte rendu précis des évènements. Il est peut-être trop tard, et les récits hégémoniques sont trop puissants dans le présent pour les vaincre. Mais si les gens commencent maintenant, peut-être que les livres d’histoire pourront au moins être plus justes.



(*) Joshua Stephens est membre du conseil de l’Institut d’études anarchistes (Institute for Anarchist Studies), et a été actif au cours des dernières décennies dans les mouvements anti-capitalistes et de solidarité internationale. Il écrit dans divers médias sur les mouvements sociaux antiautoritaires et partage son temps entre la Méditerranée et Brooklyn, NYC.

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Original : c’est

Traduction : XYZ pour OCLibertaire


Note de la traduction

[1] Carte interactive de la résistance par le Syrian Nonviolent Movement : http://www.fastcolabs.com/3016532/this-interactive-infographic-shows-the-depth-of-the-syrian-resistance
[2] Blog Darth Nader : http://darthnader.net/
[3] De Mazen Kamalmaz http://www.anarkismo.net/article/19500 et http://libcom.org/tags/mazen-kamalmaz
[4] Sur Omar Aziz : http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2013/02/26/mort-en-detention-de-omar-aziz-pere-des-comites-locaux-de-la-revolution-syrienne_1838928_3382.html et http://juralib.noblogs.org/2013/08/28/revolution-syrienne-la-vie-et-loeuvre-de-lanarchiste-omar-aziz-son-impact-sur-lauto-organisation-dans-la-revolution-syrienne/


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    Menaces de frappes aériennes en Syrie ! Troisième guerre mondiale ?

    Une seule guerre, la guerre de classe !

    http://www.autistici.org/tridnivalka/menaces-de-frappes-aeriennes-en-syrie-troisieme-guerre-mondiale/
    http://www.autistici.org/tridnivalka/wp-content/uploads/GdC-2013-09-Menaces-de-frappes-a%C3%A9riennes-en-Syrie.pdf

    Plus de 110.000 morts, deux millions de réfugiés dans les pays voisins, plus de trois millions de déplacés à l’intérieur du pays, 130.000 arrestations et disparitions, des tonnes de bombes, de missiles, d’obus, de bombes à fragmentation… C’est cela la réalité de la guerre en Syrie depuis 2 ans et demi !

    Et comme si cette matérialisation de la guerre permanente du capitalisme contre le prolétariat ne suffisait pas, les grands média bourgeois nous annoncent ce 21 août « l’horreur suprême » : des gaz toxiques ont été utilisés dans un quartier périphérique de Damas, faisant plus de 1.300 morts et 3.600 blessés.

    Toutes les accusations sont lancées contre le régime syrien qui n’en serait pas à son premier massacre, et qui a déjà prouvé ce dont il est capable en termes de répression. D’autres voix s’élèvent pour accuser des groupes de « rebelles », plus précisément des djihadistes soutenus militairement par l’Arabie Saoudite et le Qatar.

    Nous, communistes, ne voulons en aucune façon entrer dans cette polémique, et encore moins cautionner les élucubrations « conspirationnistes » et autres « théories du complot », très à la mode jusque dans certains milieux « militants » et « ultragauchistes ». Car fondamentalement, que ce soit l’État capitaliste en Syrie, représenté par le régime baasiste, ou que ce soit l’une ou l’autre des fractions combattantes de « l’opposition » bourgeoise, avec l’appui de puissances régionales ou internationales, c’est finalement le terrorisme d’État, l’État terroriste des capitalistes, qui est responsable de ce gazage antihumain et anti-prolétarien, comme il est responsable de toute cette guerre, comme de toute guerre…

    Mais aujourd’hui, alors que le capitalisme traverse sa pire crise de valorisation depuis la fin de la seconde boucherie mondiale, sa seule alternative, une fois encore, c’est la destruction massive de forces productives excédentaires (de marchandises, de travail mort, mais aussi de marchandises forces de travail, donc de travail vivant, donc de prolétaires !)… La seule solution viable pour le capitalisme (afin de relancer ultérieurement un nouveau cycle de valorisation), c’est donc la guerre généralisée, la « troisième guerre mondiale »… Son seul problème (qui est de taille !), c’est comment mobiliser mondialement le prolétariat pour que celui-ci se laisse embrigader dans une quelconque campagne idéologique afin de justifier les futurs massacres.

    Les actuels roulements de tambours guerriers qui résonnent en vue d’une intervention militaire de certaines puissances occidentales en Syrie participent de cette campagne idéologique. D’autant plus que la Syrie est au cœur d’une région qui est l’enjeu géostratégique des appétits voraces des capitalistes. Deux grandes constellations d’États se partagent déjà le terrain et participent à la redistribution des cartes dans la région : d’un côté, la Russie, la Chine et l’Iran qui soutiennent le régime en place (mais jusqu’à quel point ce soutien ne menacera pas l’ensemble de leurs intérêts ?), et de l’autre côté, les USA, la France, la Grande Bretagne et leurs alliés régionaux la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar…

    Les menaces d’intervention militaire renforce cette polarisation et confortent également dans leur analyse l’opinion publique, la propagande bourgeoise, les « spécialistes » de la question, et jusqu’à des groupes et organisations qui se revendiquent de la révolution sociale, de la lutte anticapitaliste, de l’insurrection prolétarienne, de la lutte pour le communisme et/ou l’anarchie, qui ne cessent de répéter ad nauseam depuis plus de deux ans que les événements en Syrie ne seraient qu’une guerre par procuration (entre ces diverses puissances étatiques), ou à tout le moins une guerre civile entre deux camps bourgeois (avec le soutien de ces mêmes puissances étatiques) : le régime baasiste contre « l’opposition démocratique » (qui dans certains cas est réduite à sa plus simple expression djihadiste)…

    Or, cette version et cette compréhension de l’histoire, et donc des faits qui se déroulent devant nos yeux, même si elle recouvre une partie de la réalité sur le terrain, élimine purement et simplement l’autre aspect de cette matière sociale en mouvement, qui pour nous communistes est fondamental : c’est la lutte de classe qui fut le déclencheur essentiel de tout ce qui se passe aujourd’hui. En mars 2011, un important mouvement de lutte, un soulèvement de nature prolétarienne, s’est déclenché contre la misère, contre l’augmentation des prix, contre le chômage, contre les mesures d’austérité drastiques imposées durant la précédente décennie en Syrie, contre la répression… Les prolétaires ont tenté dès le début de dépasser la spontanéité du mouvement, diverses structurations de lutte se sont mises en place dont des centaines de comités de coordination (Tansiqyat) qui essayent de répondre dans la pratique aux besoins de la lutte, de son organisation sur le terrain, de sa coordination, de sa centralisation, de son renforcement, de son extension et de son auto-défense, bien qu’ils développent des niveaux de radicalité très contradictoires quant aux perspectives de la lutte. Très rapidement également le mouvement de notre classe riposta à la terreur étatique par l’action directe, poussant au défaitisme dans les appareils centraux de la répression…

    Par manque de développement de ses perspectives, par manque de direction révolutionnaire, et sous l’effet de la direction donnée par différentes fractions bourgeoises qui essayent de réaliser leurs propres intérêts en se servant de la lutte prolétarienne, cette lutte de classe, cette guerre de classe, s’est partiellement transformée en lutte inter-bourgeoise, en guerre civile interne, et en guerre par procuration. Cela n’enlève rien à l’importance de la nature fondamentalement prolétarienne du mouvement. Partout et toujours dans l’histoire où les deux classes antagonistes se sont affrontées, des fractions bourgeoises se sont soit provisoirement coalisées contre un même ennemi, soit ont continué à s’opposer pour qu’émerge conséquemment un seul et puissant pôle contre-révolutionnaire capable d’abattre la classe historiquement déterminée à en finir avec ce cauchemar séculaire qu’est le capitalisme et son rapport social (Commune de Paris, Russie, Allemagne, Espagne…). Partout et toujours dans cette même histoire, des « puissances étrangères » sont intervenues soit pour réprimer directement le mouvement de notre classe (opérations de gendarmerie internationale), soit pour soutenir un camp bourgeois contre un autre (« Guerre civile en Russie » de 1918 à 1921 durant laquelle diverses armées occidentales ont militairement soutenus les « blancs » contre les « rouges »), soit encore pour se faire la guerre par procuration (Espagne 1936-39)… Et il en sera ainsi dans tous les futurs conflits qui embraseront le monde de la valeur jusqu’à son abolition violente par la force de la révolution sociale.

    Pour en revenir à la Syrie, rappelons ce que nous écrivions il y a six mois dans un autre texte : « il est indéniable que les bombardements des villes et les massacres, la terrible répression étatique et la militarisation de celle-ci, s’imposent comme une force lancinante qui tente d’embrigader les prolétaires en lutte (…) à travers la constitution de deux fractions bourgeoises qui s’opposent pour la conquête du pouvoir et la gestion de l’antagonisme social. Toutes les puissances étatiques internationales et régionales (…) poussent à la militarisation de l’affrontement de classe, et ainsi à lui faire perdre sa dynamique de subversion de ce monde de misère, bref à dépouiller le prolétariat de son autonomie de classe… Le troisième camp en Syrie (c’est-à-dire le prolétariat opposé aux deux pôles de la contre-révolution) court à sa perte et à son embrigadement si l’isolement dans lequel il est plongé n’est pas brisé, si le contenu puissamment universel de sa lutte (comme de toute lutte de notre classe) n’est pas mis en avant, s’il ne trouve pas rapidement un écho à ses luttes, si de nouveaux foyers insurrectionnels ne se développent pas ailleurs afin de ne plus donner un seul instant de répit aux bourgeois voraces… »

    Tout mouvement de lutte et de subversion des rapports sociaux dans l’histoire possède sa propre dynamique, qui si elle ne se développe pas, si elle ne s’étend pas, dépérit pour finalement disparaître. Certes, depuis deux ans et demi, la dynamique du mouvement de lutte de notre classe en Syrie s’est essoufflée, s’est ralentie, sous les coups de boutoir simultanés des bombardements, des tueries, des massacres, des emprisonnements, sous l’action également des diverses politiques réformistes qui utilisent les prolétaires comme chair à canon dans leur guerre entre fractions bourgeoises, et sans compter l’influence des tendances djihadistes qui transforment la guerre de classe en guerre sectaire et communautariste, malgré la forte résistance du prolétariat.

    Cette résistance du prolétariat aux diverses fractions djihadistes qui essaient de confisquer notre lutte et d’imposer le retour à l’ordre (entre autre à travers l’ordre moral et religieux) dans les « zones libérées » s’est encore exprimée ces dernières semaines à travers une série d’actions que la presse bourgeoise s’est évidemment bien tenue d’ignorer.

    A Raqqa, par exemple, qui fut en proie à de rudes combats contre l’armée syrienne, une protestation continue a été menée à partir de juin contre les arrestations de prolétaires par le groupe djihadiste « Jabhat al-Nusra ». Des femmes criaient : « Honte sur vous ! Vous nous trahissez au nom de l’Islam ». Pendant tout le mois d’août, les habitants d’al-Raqqa ont protesté presque quotidiennement contre l’« État Islamique d’Irak et du Levant » en exigeant la libération de centaines de détenus, de kidnappés et de personnes disparues. De même, à Alep, des prolétaires ont lancé la campagne « Assez, c’est assez ! », appelant à la fin des abus de la part de groupes armés, dont certains ont visiblement quitté notre terrain de classe et n’assument plus leur fonction initiale de défense et de protection des manifestations quotidiennes contre le régime et contre la répression mais en sont arrivés à utiliser une violence précisément sans plus aucun critère de classe. Des manifestations se sont tenues en face de la « Cour de la Sharia » (tribunal islamique) à Alep après l’assassinat d’un enfant pour avoir prétendument insulté le prophète Mahomet. Parmi les slogans des protestataires, on pouvait entendre : « Le Comité de la Sharia est devenu l’Air Force Intelligence ! », faisant ainsi référence à la branche la plus brutale des services de sécurité du régime, dont les chambres de torture ont accueilli des milliers de prolétaires. A Idlib, il y a aussi eu des protestations contre le « Comité de la Sharia » local…

    A tous les prolétaires combattifs en Syrie !

    Nous tenons enfin à mettre en garde les prolétaires en lutte en Syrie qui, exsangues de subir les incessants bombardements et massacres orchestrés par le régime en place, développent encore des illusions sur une intervention de « la communauté internationale » (qui n’est rien d’autre qu’une bande de gangsters capitalistes), qui en appellent à des frappes aériennes ou à l’imposition d’une « zone d’exclusion aérienne »… Il n’y a rien à attendre d’une quelconque puissance étatique qui toutes ont toujours combattu et réprimé les révoltes prolétariennes dans l’histoire. Que ce soit en Indochine et en Algérie durant les années ’50 ou au Vietnam plus tard, les armées française et américaine n’ont laissé sur les champs de bataille que des monceaux de cadavres… Que ce soit en Irak, en Somalie, en Yougoslavie, en Afghanistan ou encore très récemment en Lybie, que ce soit sous prétexte de « guerre contre la terreur » ou d’« action humanitaire », les enjeux impérialistes n’ont signifié qu’une réorganisation de l’exploitation et le remplacement d’un dictateur par un autre ou par une brochette de tortionnaires plus présentables et plus « respectables »… Non, il n’y a rien à attendre pour le développement de nos luttes en choisissant un « moindre mal » contre un « pire »…

    A tous les prolétaires combattifs en Syrie !

    Au début, vous vous êtes révoltés contre la misère et la répression qu’une fraction particulière (le régime baasiste) de la classe dirigeante vous imposait. Mais un trop grand nombre d’entre vous se sont fait les auxiliaires d’une autre fraction bourgeoise de gestionnaires du capitalisme en participant à la guerre, dans le camp du front unitaire du nationalisme et du sectarisme. On vous dit, nos ennemis aimeraient vous faire croire que cette guerre « contre Assad » ne ressemble à aucune autre. Tous les représentants et toutes les tendances du front unitaire « anti-Assad » vous chuchotent à l’oreille qu’il faut remettre à plus tard, pour une raison tactique, l’attaque contre la classe possédante capitaliste, les rapports sociaux existants et l’état des choses actuel, jusqu’à ce que le « diabolique » Assad soit vaincu. En acceptant cela, vous ne vous rangez pas dans le camp du prolétariat, mais contre lui. Vos alliés ne sont dès lors plus les prolétaires, les exploités, mais la bourgeoisie. Adhérer au front unitaire, c’est se battre pour quelqu’un d’autre, c’est être une expression extrême de la rivalité sectaire et nationaliste.

    La perspective d’une attaque contre la misère capitaliste et les effusions de sang dans cette guerre, qui n’a jamais été aussi impérieuse, dépend de la capacité de rendre apparente la frontière qui sépare l’action et les besoins de la classe prolétarienne d’un côté, et le camp de la bourgeoisie, celui de sa dictature démocratique de l’autre. Ne pas relever cette frontière signifie sous-estimer le rôle historique du prolétariat, et plus particulièrement faillir dans le fait d’assumer le rôle important et fondamental de son avant-garde dans la lutte. Le capitalisme, c’est la guerre, et la guerre, c’est le capitalisme. A la guerre comme dans la paix, il y a toujours le profit capitaliste, les exploiteurs et les exploités.

    Refusez tout front unitaire en faveur d’une fraction bourgeoise ou d’une autre ! Arrêtez cette guerre d’un appareil militaire bourgeois contre un autre, retournez vos armes contre vos « propres » officiers, contre les requins politiques, contre les conseillers militaires étrangers et les patrons capitalistes de votre « propre » camp. Soyez l’avant-garde et montrez aux « prolétaires en uniforme » dans les rangs des forces d’Assad que la seule unité, c’est celle des exploités au-delà des frontières artificielles du capitalisme. Étendez cette méthode de notre action de classe derrière le front des soldats « ennemis » afin qu’ils se joignent à vous pour exécuter les bouchers impérialistes bourgeois qui sont les seuls à tirer profit de ce massacre.

    Plus que jamais, nous réaffirmons notre soutien aux prolétaires en lutte en Syrie, comme partout ailleurs dans le monde, en Turquie, au Brésil, en Égypte, en Tunisie, en Colombie, au Chili…

    Nous appelons les prolétaires à dénoncer l’intervention militaire en préparation et à s’y opposer fermement par l’action directe, par le sabotage, par la grève généralisée et insurrectionnelle…

    D’où que proviennent les avions et les navires de guerre, les missiles et les gaz toxiques, il y a toujours derrière des hommes et des femmes qui doivent les acheminer vers leur destination, remplir les réservoirs de kérosène… Seuls les prolétaires en lutte peuvent et doivent empêcher la machine guerrière de tuer, la machine de production de fonctionner…

    Développons de nouveaux foyers de lutte, renforçons ceux déjà existant, appliquons la grève aux armées, aux usines, aux mines, aux bureaux, aux écoles… partout où nous subissons l’exploitation de ce monde de mort et de misère…

    Contre notre propre bourgeoisie exploiteuse, contre notre propre État belliciste, aux USA, en Russie, en France, en Chine, en Grande Bretagne, en Iran, en Turquie, en Syrie, etc., organisons et développons le défaitisme révolutionnaire.

    Septembre 2013

    « Les Rois nous soûlaient de fumées,
    Paix entre nous, guerre aux tyrans !
    Appliquons la grève aux armées,
    Crosse en l’air, et rompons les rangs !
    S’ils s’obstinent, ces cannibales,
    À faire de nous des héros,
    Ils sauront bientôt que nos balles
    Sont pour nos propres généraux. »

    (L’Internationale)

    TŘÍDNÍ VÁLKA # CLASS WAR # GUERRE DE CLASSE # الحرب الطبقي # AUTISTICI.ORG/TRIDNIVALKA # TRIDNIVALKA@YAHOO.COM

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    • La troisième guerre mondiale ? C’est un peu du délire idéologique ou une vue de l’esprit ? Il fume la moquette chez "guerre de classe" avec des trotskos ou des maos spontex ?

      Pour le moment, je ne vois pas la fin du Capital. En effet, c’est oublier que le capitalisme est un système économique dynamique et non pas un machin qui va se détruire tout seul. On va pouvoir attendre longtemps la troisième guerre mondiale...

      L’autre truc qui me gêne dans le texte du groupe, c’est cette vision angélique du prolétariat comme une entité pure. Si ils ne sont pas organisés sur des bases égalitaires et révolutionnaire, je ne vois pas comment ils vont se sortir d’un conflit qui ressemble fort à une guerre civile ; des gentils prolétaires fortement embrigadés par les bourgeois...

      Encore un texte pour se montrer plus radicale que moi tu meurs et faire ça pub sur internet, sans rapport avec les textes critiques des copains de l’ocl sur la Syrie.

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