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Une Syrie zapatiste ?

mardi 2 juillet 2013, par WXYZ

Alors que le régime et l’opposition font verser le sang en Syrie, au nord du pays, les Kurdes ont décidé prendre le contrôle de leur territoire et d’y instaurer un pouvoir autonome de fait.


Metin parle à une vitesse impossible à suivre. Lorsqu’il parle en kurde, tout semble attaché en un seul mot. Il connait un peu l’espagnol parce qu’il s’intéresse à l’Amérique latine, mais la vérité est que c’est un espagnol tellement spécial qu’il est encore plus difficile à suivre. Heureusement, il a un bon anglais. Rapide aussi, cependant.

Metin explique quel Kurdistan ils vont faire à l’avenir en supposant que le processus de paix naissant continue. Il parle de bourgeoisie et le prolétariat, comme il est de coutume chez nous depuis des décennies, et réveille chez ses interlocuteurs un intérêt plus que notable. Je suis dans une réunion à la périphérie de Van, dans un hôtel qui se trouve sur la route en direction de l’Irak. Un ensemble d’hommes politiques et d’organisations kurdes y participent. Les maires et les députés se font remarquer, parce qu’ils sont bien habillés, occupent le premier rang et ne sourient pas autant que le reste des gens, tandis que Metin fait des propositions sur la façon de partager immédiatement la terre parmi les femmes kurdes. Au fond de la pièce, un groupe de jeunes femmes applaudit avec enthousiasme. Un des gros bonnets du premier rang demande le micro pour réfuter cette idée. Avec un argument directement légaliste : « nous le ferions bien mais les lois ne le permettent pas », dit-il. « La loi ne nous laissent rien faire en Turquie », tempête Metin en réponse, une demi-seconde avant de recevoir un tonnerre d’applaudissements.

L’autonomie démocratique

Ils l’appellent « Autonomie démocratique ». Une partie du mouvement kurde affirme que l’autonomie du Kurdistan doit être accompagnée par l’autonomie des personnes et qu’il ne suffit pas de créer une entité autonome si en même temps la vie des gens, des Kurdes, ne s’améliore pas substantiellement. Ils ne veulent pas créer un Etat, mais une nouvelle société inspirée par les principes des mouvements indigènes américains.

La discussion concerne la Turquie, mais la situation en Syrie plane dans l’air, où, au milieu de l’indifférence de l’opinion publique internationale, les Kurdes ont créé un État de fait dans les villes qu’ils contrôlent dans le nord du pays, un territoire où maintenant ils appliquent cette politique que Metin aime définir comme zapatiste.
Une Syrie zapatiste ? La proposition paraît exotique et surprend. Je reconnais avoir souri, même quand je l’ai entendu, mais après avoir écouté des heures de discussion, je me suis rendu compte que beaucoup de regards du Kurdistan turc sont tournés vers là-bas. De fait, ce qui se passe là-bas pourrait être aussi important pour leur avenir.

Maintenant, même si la situation est très instable à cause de la guerre, il semble que l’ensemble du Kurdistan syrien, à la seule de Qamishli, est sous le contrôle kurde. A Qamishli, il reste quelques forces d’Assad qui disputent des zones de la ville à la guérilla kurde. Et de temps en temps une faction surgit quelque part et provoque une bataille. Un jeune me raconte avec toutes sortes de détails qu’il y a dix jours un groupe rebelle a attaqué la zone d’Afrin. Finalement, ils ont dû se retirer, mais ils ont d’abord brûlé et détruit autant de maisons qu’ils le pouvaient, pour provoquer la fuite des habitants kurdes.

Malgré ces problèmes, les partis kurdes de Syrie se sont mis d’accord, avec la médiation du gouvernement kurde d’Irak, et ont créé un Conseil Suprême qui a commencé à mettre en œuvre les mesures politiques qui doivent permettre de construire le pouvoir kurde. L’idée est de créer les conditions qui rendent possible une vie autonome des Kurdes de Syrie. En interne, il y a une lutte intense entre les partisans d’un modèle occidental comme celui que suit l’État kurde d’Irak, et les révolutionnaires, avec une forte présence féminine, qui font ce qu’ils peuvent pour appliquer le modèle que les partisans d’Öcalan appellent autonomie ou confédération démocratique. En pleine guerre, il semble que, selon qui contrôle tel ou tel village, seront implantés les unes ou les autres de ces mesures.

La rupture entre les Kurdes et la Syrie

Les relations entre le nationalisme kurde et la Syrie avaient toujours été très étroites et cordiales. Les premiers camps d’entraînement du PKK étaient installés dans la vallée de la Bekaa libanaise sous contrôle syrien. La Bekaa, dans les années 1970 et ’80 était un peu le centre mondial de la lutte armée avec les camps de toutes sortes de factions et de pays, et les premiers peshmergas kurdes s’y sont entrainés. Le leader, Abdullah Öcalan, vivait dans une petite ferme près de Damas, selon ce que m’a dit un avocat allemand qui lui a rendu visite deux fois. Il a vécu là jusqu’à il y a dix ans, quand le régime syrien, sous la pression des Etats-Unis et surtout de la Turquie, l’a laissé tomber. Il l’a obligé à quitter le pays et finalement les Américains l’ont trouvé au Kenya, caché derrière un passeport chypriote. Il a été arrêté et remis à la Turquie, qui depuis lors le maintient en prison. Et cela a complètement modifié la relation entre les Kurdes et le régime d’Assad. Peut-être qu’aujourd’hui, ils seraient alliés, qui sait.

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Quoi qu’il en soit, finalement, au beau milieu du déclenchement de la guerre en Syrie, les Kurdes, qui habitent dans une étroite bande dans le nord du pays, ont décidé de prendre le raccourci et de contrôler leur territoire. Sans prendre position ni en faveur du régime ni en faveur de l’opposition. Les Kurdes de Syrie sont affiliés au PKK turc et suivent cette idée de créer un nouveau modèle d’État avec des éléments communautaires et culturels qui font penser à certaines des luttes amérindiennes. Ils ont créé des bataillons d’autodéfense appelés Unités Populaires de Protection [YPG pour ses initiales kurdes], qui exercent de manière effective et spectaculaire le contrôle du territoire. De fait, aux frontières extérieures de la région kurde de Syrie avec la Turquie et l’Irak, ce sont déjà les guérilleros kurdes, et pas l’armée syrienne, qui contrôlent les passages de la frontière.

Les Turcs, très, très inquiets, ont procédé à un grand déploiement militaire visible dans toute cette région, mais ne semblent pas pouvoir contenir la mobilité des militants kurdes. Ils sont en effet habitués comme personne à se déplacer dans ces montagnes. Et même si l’armée turque force les agriculteurs kurdes à rejoindre les troupes qui patrouillent dans les montagnes, il semble que le passage des personnes entre les régions kurdes de Syrie, d’Irak et de Turquie soit très fluide. « Nous savons très bien par où nous devons aller et ne pas aller », me dit le jeune qui affirme être récemment rentré de la Syrie contrôlée par les Kurdes.

L’abri des montagnes

Que les montagnes du Kurdistan soient un refuge est incontestable. Il y a longtemps qu’est public et notoire le fait que le PKK a sa base principale dans les montagnes de Qandil, dans le Kurdistan irakien. Il y a des camps, des bases, des hôpitaux, des dépôts d’armes et toute l’infrastructure nécessaire pour équiper une guérilla qui depuis les années 1990 comprend entre 8.000 et 20.000 combattants armés, dont on pense qu’environ 3.000 sont stationnés en permanence en Turquie. Le gouvernement kurde d’Irak a souvent reçu des pressions pour faire cesser l’activité, mais il ne semble pas y avoir vu son intérêt, même si maintenant les relations entre la Turquie et les Kurdes d’Irak sont excellentes, en particulier du point de vue économique.

Quant aux forces occidentales, les soldats américains ont essayé une seule fois d’atteindre les montagnes de Qandil et ont dû abandonner après de violents combats avec les guérilleros. L’un des principaux chefs militaires de la guérilla kurde turque, en passant, est un Kurde... de Syrie, Fehman Hussein. C’est la preuve indiscutable que, parmi les Kurdes les plus militants, personne ne questionne dans quelle partie du pays il mène le combat parce qu’ils considèrent que, au-dessus de toute barrière étatique, il s’agit de la même nation.

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Et c’est pourquoi semblent crédibles les rumeurs selon lesquelles les guérilleros kurdes qui ont commencé à quitter la Turquie, en conformité avec les négociations entre Öcalan et le gouvernement turc, se seraient finalement rendus précisément en Syrie et pas en Irak. Officiellement, ils ont passé la frontière en direction de l’Irak, mais personne n’est sûr de quoi que ce soit. Cela leur est plus facile que jamais, car une fois dépassée la frontière turque, et après avoir esquivé les patrouilles turques entre l’Irak et la Syrie kurde, il n’y a aucun territoire qui échappe à leur contrôle direct. Et leur présence en Syrie servirait à renforcer les partisans de la voie révolutionnaire.

Pour le conflit kurde, en fin de compte, le soulèvement syrien peut être déterminant. Non seulement par l’importance qui est la sienne dans toute la région, mais aussi parce que deux Etats kurdes semi-indépendants, un en Syrie et l’autre en Irak, constituent une très forte pression sur une Turquie qui sera peut-être obligée de les respecter davantage. Qui sait si ce n’est pas là la clé du changement d’attitude du gouvernement turc et du début des pourparlers avec Öcalan.

Vicent Partal
(journaliste)

21 juin 2013

Publié sur Ya Kurdistán
(blog d’informations en espagnol sur le Kurdistan et son peuple)

Traduction XYZ pour OCLibertaire

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Un commentaire sur le témoignage de l’article ‟Une Syrie zapatiste ?”.

  

Malgré ces problèmes, les partis kurdes de Syrie se sont mis d’accord, avec la médiation du gouvernement kurde d’Irak, et ont créé un Conseil Suprême Kurde.

Ce Conseil Suprême est constitué des clans tribaux, (une douzaine de partis au moins réunis au sein du Conseil National Kurde syrien) et du Conseil Populaire du Kurdistan Occidental [1] qui réunit quelques partis, plus le PYD (Parti de l’Union Démocratique, tendance PKK sur place) et la guérilla. La naissance de ce Conseil Suprême est la manifestation de la volonté des premiers et du gouvernement autonome du Kurdistan irakien de peser le plus possible sur ce qui se passe dans les zones contrôlées par les guérilleros du Conseil Populaire... Les guérilleros (YPG) qui sont dans le Conseil Populaire du Kurdistan Occidental ont de fait la mainmise sur la stratégie défensive à appliquer et n’acceptent pas bien l’ingérence de la fraction du Conseil Suprême Kurde, de ses milices rémunérées et de ses peshmergas pro barzanistes.

Une précision, les peshmergas ne sont pas la force d’autodéfense YPG du PYD. Ce sont des milices ‟mercenaires”, dépendantes financièrement, de certains clans tribaux locaux, plus des peshmergas envoyés et payés par le pouvoir en place dans l’actuel Kurdistan autonome d’Irak (barzaniste et talabaniste). Chez ces peshmergas, on trouve aussi des soldats recrutés chez les déserteurs kurdes de l’armée syrienne. Ces déserteurs ne sachant quoi faire repartent en Syrie kurde réarmés et payés par ces mêmes courants (pro barzanistes principalement).

L’initiative de ce Conseil Suprême revient au gouvernement autonome du Kurdistan irakien (Barzani/Talabani)[2]. Ce qui crée des tensions sur place entre les forces tribales et le Conseil Populaire du Kurdistan Occidental (PYD et d’autres partis alliés du PYD). Il y a sûrement aussi la main des USA et du gouvernement turc dans cette initiative pour tenter de diviser les Kurdes sur place afin d’affaiblir la tendance socialiste qui rejette le fonctionnement féodaliste de ces tribus et le légalisme de cette bourgeoisie qui ne connaît pas non plus de frontières.
Aussi, avec les assemblées populaires qui se développent là où c’est possible, c’est la lutte des classes qui s’invite et engage un rapport de force avec la bourgeoisie qui toujours souhaite un Etat pour légaliser tout ce qu’elle peut à son profil et laisser les miettes. Ce Conseil Suprême, c’est aussi la possibilité pour la bourgeoisie clanique de trouver une forme politique qui lui convienne mieux pour ses intérêts futurs. Et surtout, cette bourgeoisie kurde, turque, est internationale joue avec ses pions pour créer un second Kurdistan à l’Irakienne, c’est à dire un "eldorado" pour les promoteurs et spéculateurs.

Un camarade de l’OCL-Strasbourg
___

Notes

[1] Le Conseil Populaire du Kurdistan Occidental ne réunit pas que des Kurdes, il y a des Arabes, des Chrétiens et d’autres encore dedans. C’est selon la libre adhésion des communautés et individus et bien au-delà se trouvent aussi des gens qui prennent part à titre individuel à cette la lutte des classes bien vivante qui traverse les communautés, au sein des assemblées populaires par exemple.

[2] Barzaniste du PDK et Talabaniste de UDK sont deux partis issus des deux principales tribus féodales en Irak. Ils sont traditionnellement nationalistes. Ils ont phagocité tous les autres "partis" au cours d’une guerre fratricide (inter-kurdes) dans les années 1990.

Remerciement à Vicent Partal.


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Kurdes : « le plus grand peuple au monde sans État »

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1 Message

  • samedi 20 juillet 2013

    par Amitiés kurdes de Bretagne

    Le Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra Gelê Kurdistan, KONGRA GEL), dont le rôle politique est de définir des orientations, s’est réuni en congrès durant 5 jours (30 juin/5juillet). Ses délégués venant des 4 parties du Kurdistan et de la diaspora ont réaffirmé leur adhésion au projet, élaboré par A. Öcalan, d’une confédération démocratique des peuples du Moyen-Orient et renforcer l’organisation et les structures de la KCK (Union des communautés du Kurdistan) voir l’article dont on se souvient qu’elle est l’élément fédérateur de toutes les organisations kurdes, qu’elles soient politiques, culturelles, religieuses, éducatives, économiques et militaires. Le fondateur du PKK, Abdullah Ocalan, reste bien sûr président de la KCK. Il faut noter que le nouveau dispositif conforte la place de la femme en instituant systématiquement des co-responsabilités homme/femme. C’est une avancée qui mérite d’être soulignée, unique au Moyen Orient et rare dans le monde ! Cemil Bayik, l’un des membres fondateurs du PKK, et Bese Hozat ont été élus co-président[e]s du conseil exécutif de la KCK, Remzi Kartal et Hacer Zagros co-président[e]s du Kongra Gel. Le nouveau conseil présidentiel est composé de six vice présidents élus, trois femmes et trois hommes : Cemil Bayik, Bese Hozat, Murat Karayilan, Mustafa Karasu, Sozdar Avesta et Elif Pazarcik.

    Quand les luttes turques et kurdes pour la démocratie se rejoignent

    La KCK ne propose rien moins qu’une alternative à l’État-nation, « une organisation de la société puisée aux sources d’une lutte quotidienne pour la défense des libertés ». La Turquie, kémaliste et islamiste, ne s’y est pas trompée : c’est la raison pour laquelle elle a emprisonné des milliers de cadres politiques et associatifs, d’élus et de militants, de journalistes et d’avocats, et déclenché, avec son appareil d’État politico-judiciaire, une série de procès au motif que tous ces présumés coupables sont, ou prétendus être, membres de la KCK considérée comme la vitrine politique du PKK, et qu’à ce titre ils sont militants ou sympathisants d’un mouvement illégal et terroriste. Les gaz lacrymogènes ont paradoxalement ouvert les yeux des contestataires de la place Taksim. Laure Marchand, co-auteur avec Guillaume Perrier du livre « La Turquie et le fantôme arménien », témoigne dans Le Nouvel Observateur (N°2541) (« Les irréductibles d’Istanbul »).

    « En une semaine, la majorité turque et sunnite a compris le fascisme que ne subissaient, jusque là, dans ce pays, que les Kurdes et les Alevis. Nous assistons à un réveil de la société civile [...] contre toute attente, les tirs tendus de grenades lacrymogènes contre les manifestations [de la place Taksim] semblent également avoir fait voler en éclats les préjugés à l’égard des Kurdes. En subissant la violence des forces de l’ordre, en constatant qu’elle n’était pas relayée par les medias aux ordres d’Ankara, les manifestants ont pris conscience du sort de leurs 15 millions de concitoyens kurdes, parias de la République [...] Le regard a changé, les gens ont enfin compris que les Kurdes n’étaient pas des terroristes [...] Je pense que c’est le gain le plus important de ce mouvement ».

    Le PKK lance un « dernier avertissement »

    Idris Baluken, député de Bingöl, avait interpellé durement le Premier ministre turc au nom du parti kurde BDP, ne dissimulant pas son impatience que l’attitude attentiste du gouvernement islamo conservateur de Turquie alimente au fur et à mesure que les jours passent : des mots ! Ça suffit ! Des actes maintenant. voir l’article

    C’est au tour du PKK de se faire menaçant, prêt à interrompre son retrait du territoire turc et à reprendre la lutte armée :
    « En tant que mouvement, nous lançons un dernier avertissement au gouvernement AKP [de Turquie]. S’il ne prend pas des mesures concrètes au plus vite dans les domaines définis par notre peuple et l’opinion publique, le processus ne progressera plus et (il) en sera responsable », « Il est clair que le gouvernement de l’AKP (le Parti de la justice et du développement, islamo-conservateur, au pouvoir, ndlr) mène des actions pour saboter le processus ».

    Dans le cadre de ce processus, les rebelles kurdes ont déclaré un cessez-le-feu en mars et commencé en mai à se retirer du territoire turc. Ils réclament en contrepartie des gestes du gouvernement en faveur de la minorité kurde de Turquie. [ http://www.institutkurde.org/info/d... ].

    La Turquie met en garde les Kurdes de Syrie

    Mercredi, les combattants kurdes syriens avaient infligé une cuisante défaite à Al-Nosra et à l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), deux groupes affiliés à Al-Qaïda, en les chassant de la localité de Ras Al-Aïn. voir l’article
    Après de violents combats, les forces kurdes se sont également emparées mercredi du village de Qasrouq, situé dans la même région, a indiqué L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a réagi vivement en dénonçant à l’avance toute velléité autonomiste et les « graves risques » qu’elle peut engendrer : « toute volonté autonomiste des combattants kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD), considéré comme la branche syrienne des rebelles kurdes de Turquie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui contrôlent désormais Ras Al-Aïn, juste en face de la Turquie, aura pour effet d’envenimer les combats, et d’approfondir la situation intenable en Syrie ». [ http://www.institutkurde.org/info/d... ].
    Cette mise en garde n’est pas pour surprendre les Kurdes « Le soutien de la Turquie aux groupes liés à Al-Qaida et à l’armée syrienne libre (ASL) n’est plus un secret, au moins pour les kurdes. L’année dernière, un combattant turc avait été tué et deux ambulances, une turque et une française, avaient été saisies à Sêrékaniyé par l’YPG (forces armées du PYD) » [ http://blogs.mediapart.fr/blog/maxi... ].

    André Métayer


    Petit lexique

    PKK - Parti des Travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan),
    HPG - Forces de Défense du Peuple (Heza Parastina Gel). Branche armée du PKK
    YDK - Union Démocratique du Peuple du Kurdistan (Yekitiya Demokratik a Gele Kurd), branche politique du PKK
    KJB - Système Confédéral des Femmes (Koma Jinen Bilind) avec deux branches : PAJK et YJA.
    PAJK - Parti des Femmes Libres du Kurdistan (Partiya Azadiya Jinên Kurdistan), branche politique du KJB
    YJA - Femmes combattantes (Yekitiya Jinen Azad), branche armée du KJB au sein des HPG.
    TECAK - : Mouvement de la Jeunesse du Kurdistan.
    PCDK - Parti pour une Solution Démocratique du Kurdistan (Partiya Careseriya Demokratik a Kurdistan). Parti frère du PKK au Kurdistan du Sud (Kurdistan irakien).
    PJAK - : Parti de la Vie Libre du Kurdistan (Partiya Jiyana Azadiya Kurdistan), parti frère du PKK au Kurdistan oriental (Kurdistan iranien).
    HAK - Forces de la Liberté du Kurdistan (Hezen Azadiya Kurdistan), branche armée du PJAK.
    PYD - Parti de l’Union Démocratique (Partiya Yekitiya Demokratik), parti frère du PKK au Kurdistan occidental (Kurdistan syrien).
    YPG - Les comités de protection du peuple kurde, branche armée du PYD.
    Kongra-Gel - Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra Gelê Kurdistan), regroupe notamment l’ensemble des branches ci-dessus, politiques et militaires. Le Kongra-Gel (un des 4 piliers du KCK) n’est pas à proprement un « parti » mais un « congrès » (le « Parlement »).
    KCK - Union des communautés du Kurdistan (coma Civakên Kurdistan) fédère en son sein Kongra-Gel, les conseils locaux et les communes, les académies des sciences et des lettres, les activités économiques etc...)

    Source : ici

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