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CA n° 229

courant alternatif avril 2013 est sorti

dimanche 7 avril 2013, par admi2


SOMMAIRE

EDITO PAGE 3

PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS...

PAGE 4 Remarques sur la grève des ouvriers PSA à Aulnay sous
Bois

ECONOMIE

PAGE 5 Vous avez dit crise ?

AGROALIMENTAIRE

PAGE 8 Chevalgate : une coopérative dans les arrières cuisines de
l’industrie agroalimentaire.

RELIGION

PAGE 12 L’islam politique

BIG BROTHER PAGE 26

FEMINISME

PAGE 18 Quoi de neuf avec le nouveau féminisme ?

PAGE 22 Livre – « féminisme et antimilitarisme »

RACISME

PAGE 23 L’islamophobie en France – Sainte laïcité priez pour nous !

A LIRE PAGE 26

BREVES PAGE 27

AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

PAGE 28 NDDL – Après le dialogue… la castagne !?

INTERNATIONAL

PAGE 29 Kurdes : « le plus grand peuples au monde sans Etats »

PAGE 32 Loi d’assimilation kémaliste

EDITO

Ici comme ailleurs, la révolution sociale et politique reste à faire !

Une bonne guerre, quelle bonne idée en temps de crise du capitalisme. Notre général Hollande et son fidèle aide de camps, le sieur Jean-Marc Ayrault ont décidé d’envoyer notre belle armée « coloniale » à la reconquête du Mali menacé. La célèbre phrase « ici c’est la France », est un bon résumé de cette belle France-Afrique que l’on croyait morte avec Sarkozy. Cette guerre impérialiste au Mali s’inscrit dans la droite ligne de la politique suivit par l’ancien président : libéralisation de l’économie malienne, soutien à un pouvoir autoritaire et pillage des ressources.

Pour les sociaux-démocrates, la logique politicienne est simple : la guerre permet de laver les problèmes par une amnésie collective et d’engranger du pognon. Quoi de mieux qu’un péril extérieur contre un ennemi « tapis dans l’ombre » pour souder la nation et rassurer la bourgeoisie.

Malheureusement pour nos deux compères, nous ne sommes plus au siècle dernier et la vielle rengaine de l’union sacrée semble de moins en moins audible pour beaucoup. Les larbins du pouvoir et autres journalistes de bazar, ont beau nous faire croire à des lunes, la réalité des contradictions du capital sont toujours là.

Le chômage, l’explosion de la précarité et les licenciements n’ont pas disparu de la vie quotidienne.

De même les révolutions au Maghreb et au Moyen-Orient, que la bourgeoisie pensait enterrées, reviennent sur le devant de la scène. Ainsi, le prolétariat en Égypte continue de se mobiliser pour défier le nouveau pouvoir en place. Les tenants de l’ordre religieux se retrouvant devant une situation insoluble : la question sociale.

Avec la révolution en Syrie, c’est la problématique d’un état Kurde qui devient de plus en plus brûlante et ce n’est pas l’assassinat de militant-e-s à Berlin ou à Paris, très probablement fomentés par les militaires turcs, qui vont arrêter les bouleversements au Moyen-Orient.

Ces régions du monde sont à la croisée d’un chemin et il se pourrait bien que la « grande lumière à l’Est » soit rallumée par un prolétariat musulman que l’on disait sortit de l’histoire selon nos bons bourgeois racistes.

Par chez nous, c’est la ZAD et les luttes contre les travaux inutiles qui cristallisent les tensions. Mais pas seulement, car les grèves sont toujours là avec l’explosion des plans sociaux.

Face à cela la bourgeoisie dans son ensemble, prise dans sa logique d’accumulation, montre les crocs pour sauvegarder son cher et tendre capitalisme : briser les grèves par la force comme à Athènes, diviser le prolétariat en jouant sur les clivages religieux et la peur de l’islam, assassiner les meneurs quand cela est possible à l’exemple des Kurdes ou des ouvriers Sud africains.

Comme, on le voit, les choses ne changent pas et la seule direction possible pour les tenants de l’ordre c’est la fuite en avant. De toute façon, nulle autre voie n’est possible pour sauvegarder le capital.

Pourtant, chaque chose à une fin et il est probable que les brèches, de plus en plus fortes, que créent les mouvements sociaux finissent par renverser la vapeur. La révolution sociale reste toujours d’actualité !

OCL Strasbourg

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6 Messages

  • courant alternatif avril 2013 est sorti

    11 avril 2013 18:20, par Sans frontières

    La couverture du n° d’avril est une plaisanterie ? "Kurdistan libre" OK mais "tous et toutes du PKK" n’est pas acceptable (le maquettiste fait partie de cette organisation ?).
    Des lecteurs

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  • SI VIS PATRIARCAT, PARA BELLUM ?

    17 avril 2013 15:44, par lamamaterielle

    Salut !

    C’est avec joie que j’ai découvert le dernier numéro de Courant Alternatif : la couverture annonce deux articles sur la question des classes de genres et un sur le racisme version islamophobe. D’autant qu’en y regardant de plus près, le second article, à propos de l’excellent livre « Andrée MICHEL – Féminisme et antimilitarisme », relie les questions de misogynie et de guerre. Et puis, un livre dont l’avant-propos est de Jules Falquet, ça promet. Il semble en effet que ce livre est éclairant, et j’attend l’occasion, à tout de même 18 euro, pour le dévorer.

    Oui, cette question de la misogynie et de la guerre me turlupine depuis longtemps. Il faut dire que je suis de la génération qui était adolescente pendant la « fin » de la colonisation gauloise en Asie et en Afrique. Classe d’âge dont certains pères sont partis en Algérie sous l’uniforme bleu azur. Qui voyait en noir et blanc à 20 heures, les frasques meurtrières entre Palestine, Egypte et Israël. Aussi, à l’époque, les mâles fRançais risquaient de devoir passer 12 mois à crapahuter en kaki, le jour Famas (pas « femmasse ») en bandoulière, pour avoir le droit de boire des bières et de fumer des « troupes » le soir. Sauf à réussir à se faire classer P4 aux « 3 jours ». Je dis pas ça pour la jouer « vieux con » (je sais que j’en suis un), mais juste pour exposer dans quelle ambiance baignait l’époque, les années 1970 et 1980. C’était clair alors pour tout un chacunEs, à fortiori pour les féministes, que la guerre, ça craint et que c’est bel et bien un truc de mecs.

    Puis le temps est passé, et j’ai fait mon bonhomme de chemin. 20 ans se sont écoulés. Soudain, j’ai côtoyé une nouvelle génération dans un monde dont les symptômes ressemblaient tant à ceux des années 1930, que je me suis dit avec effroi qu’ilLEs étaient déjà sacrifiées au dieux de la guerre.

    Mais dans les milieux militants teintés d’anarchie ou d’anti-capitalisme où je fraye depuis l’orée du 21e siècle, ce qui me faisait froid dans le dos, c’était qu’un peu comme on à dit des poilus de 1914, qu’ilLEs y allaient « la fleur au fusil ». Pire, les sujets de la guerre, de la lutte contre le militarisme, étaient quasiment absents des réflexions, des débats, des pensées. Encore moins était abordées les liens entre genre et guerre.

    Oui, l‘armée était le chien de garde des centrales nucléaires. Oui, dans telle ou telle occupation, le patronat mobilisait les militaires pour déloger les piquets. Oui, la collusion était flagrante entre les propriétaires de journaux, radios et télévisions et les marchands d’armes. Oui, il y avait du racisme derrière le drapeau bleu-blanc-rouge planté en soutien de telle ou telle république bananière (y en a t’il d’autres, « merdre » ? ça c’est une autre question père Ubu !). Oui, la privatisation des armées et des instances pan-nationales façon « District 9 » étaient décortiquées avec détails et pertinence. Que de bonnes analyses, je trouve. Par contre, pas d’horizon au delà de la sacro-sainte « lutte-des-classes ». Le terme « classe » ne pouvant d’ailleurs être utilisé dans certains milieux, sauf blasphème, qu’au sens de groupe économique exploité / exploiteur. C’est-à-dire en éludant les AUTRES classes sociales, à savoir de genre, de race, d’érudition, de validité, d’âge et d’orientation sexuelle, notamment.

    C’est dans ce contexte donc, que je lis non sans un frémissement, au sujet de ce livre « Andrée MICHEL – Féminisme et antimilitarisme » (qui encore une fois semble fort éclairant) qu’il y a des « mythes patriarcaux que les féministes de France n’ont PAS ENCORE (je souligne) déchiffrés ». Et plus loin que « les résistances des femmes SAUF en France … portent sur ce lien inévitable entre féminisme et anti-militarisme ».

    Bref, ce discours à la Alzon et consorts, qui s’est bien vendu à l’époque de la « libération sexuelle ». Discours pourtant bien décortiqué par les féministes radicales, qui cache « sa haine des femmes derrière l’amour des prolétaires ».

    A tout dire, je trouve déloyal, et opposé à toute analyse matérialiste – donc d’observation aussi objective que possible des faits sociaux, y compris des mentalités – d’affirmer que les féministes et par extension les femmes de l’hexagone, auraient souffert pendant les trois dernières décennies, d’une « myopie » (comme ose l’affirmer un camarade 101% rougeoyant, au sujet des féministe et des luttes économiques, dans un livre affligeant d’égocentrisme viril) sur tel ou tel angle social, comme la guerre ou les racismes.

    Ce qui m’a poussé à prendre le clavier (étant végétalien, je n’ai pas de plume et préfère un « bon PC » pour des raisons d’éthique anti-spécistes…. non, je rigole…), c’est que je constate, au delà du manque assez endémique de sensibilité en milieu « lutte-des-classes » pur jus, aux sujets de la guerre et des genres évoqués plus haut, une sorte de tendance, que je trouve insidieuse, à dénier les apports pourtant consistants et étayés des féministes sur ces sujets.

    Plus largement, c’est en ce moment un véritable haro que je constate dans les publications exclusivement « lutte-des-classes » sur ce leitmotiv : « les féministes francophones n’ont rien vu ni compris » de l’économe, de la guerre ou du racisme.

    Ainsi, tel brûlot récent sur « les féministes et l’empire » met dans le même sac (excusez le jeu de mot avec la triste organisation éponyme) toutes les femmes et en particulier l’épouse du général Salan, avec toutes les féministes d’ici bas. Tel autre pamphlet pro-communisation (une sorte de période transitoire sans période transitoire, de ce que j’ai compris de ce fumeux concept bien masculin et tout Orwellien, qui n’hésite pas à affirmer par ailleurs que « la sur-value créée les genres – SIC - »), prétend que les féministes - et en gros toutes les femmes, sauf les pures communistes - n’ont jamais compris que tout leurs maux seraient dissous comme par miracle par ladite « lutte-des-classes » (style : encore un effort, camaradE).

    Tout ceci, sans JAMAIS regarder au fonds ce qu’il y a de viril, de « blanc » et d’hétéro-centré dans ce monde, dans l’argent, ou dans la « lutte-des-classes » quand elle est religieuse (telle qu’elle est proposée comme unique panacée par ces tigres de papier, casseurEs de « bourgeoiSEs »).

    Deux réflexions découlent de ceci.

    D’une part, le constat d’une sorte de révisionnisme tendant à éluder les apports féministes sur ces questions (et en particulier de personnes comme Wittig, Delphy ou Pheterson, pour ne citer qu’elles). C’est d’autant plus inadmissible, que souvent ce discours s’entend de militantEs « lutte-des-classes » ayant bien connu et côtoyé les milieux féministes des années 1970 - 1980. Dont ilLEs feignent d’avoir oublié les douces invectives et les matérialistes propositions. Propositions qu’ilLEs n’ont pas manqué d’entendre, pour continuer trente ans après à s’exclamer « mais, s’il n’y a plus de sexes, comment on baise ? » lors d’un débat sur les genres dans un camping par ailleurs franchement exaltant. Peut-on sérieusement se dire matérialiste en occultant d’un ainsi d’un revers de main la vie et les goûts (par exemple homosexuels) d’autres personnes ?

    Les deux petites piques, sans doute involontaires, relevées plus haut en regard du livre de Andrée MICHEL, font partie de cette construction bien ancrée dans certainEs têtes. Par ailleurs solidaires, courageuses et généreuses, je le sais.

    D’autre part, je trouve ça particulièrement diviseur (dans le style « barbus de tous les pays, unissez vous » … contre les femmes). Comme le déploraient les affiches d’un groupuscule maoïste, ça serait « dommage pour la révolution ». Sans vouloir faire dans le registre « la déconstruction : une solution pour ce monde », j’ai le sentiment justement qu’une révolution totale implique de balayer devant sa porte, aussi. Ce qui n’est nullement contradictoire avec les luttes, touTEs ensemble si possible. Et puis, j’ai vu dans presque tous les groupes militants, tant des cannettes de bière éclusées en solidarité mâle, de vautrages sur canapé pendant que les filles préparent le dîner ou les tracts, de viens chez moi lire une brochure que je te pince les fesses ma chérie, et autres « angles morts », dans certaines pratiques journalières de la « lutte-des-classes », que je pense qu’il y a là, du bon grain à moudre, pour ladite révolution.

    Deux poids, deux mesures, donc. Avec un manque flagrant, voire religieux, d’objectivité qui peut même pousser certainEs à oblitérer les propos et pensées xénophobes de leurs maîtres à penser comme Marx et Engels (voir sous ce lien d’origine incontestable http://www.marxists.org/archive/mar... pour se faire un avis sur la correspondance méprisante à propos des "negres" (je cite, désolé) ou des prolétairEs mexicainEs, et manipulatrices de ces deux gars). Refusant ainsi de voir les mécanismes dominateurs et impérialistes sous-jacents au « Manifeste » et à ses avatars.

    Qui pourtant sont aussi délétères par certiains aspects, que sources d’avancement des analyses véritablement matérialistes, ainsi que moteurs de luttes.

    Tout ça pour dire qu’en ces temps de misère extrême, de généralisation à tous bords d’une dialectique marchant au plafond, avec des slogans du style « le nucléaire c’est sans effet de serre et donc écologique », la tentation est grande de voir ressurgir les vieux démons du pouvoir sectaire au sein des luttes. Notre quotidien est plus que jamais propice à l’émergence de nouveaux discours qui s’appuient sur le désespoir des peuples exploités ET opprimés.

    En jouant sur une évidente nostalgie des temps forts des luttes (en Europe surtout, tant les personnes dites racisées, tout comme les femmes pauvres du « reste du monde », nous en montrent de nos jours), de petits chefs encartent gaillardement en se drapant de rengaines qui ont pourtant montré leurs limites. Comme le nivellement de TOUTES les luttes à la question économique, pourtant … capitale !

    Car comme le déplorait Louise Michel « Le pouvoir corrompt toujours ... même nos amis de la Commune, si honnêtes qu’ils ne furent énergiques que pour jeter leur vie. J’en viens à cette conviction que les honnêtes gens au pouvoir seraient aussi incapables que les malhonnêtes sont nuisibles. »

    Lamamaterielle.

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