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Égypte

L’autogestion de Port-Saïd et les luttes ouvrières

mercredi 27 février 2013, par WXYZ

Le mouvement de protestation dans la ville de Port Saïd se poursuit sans interruption. Depuis le dimanche 17 février, il a pris une nouvelle tournure avec le blocage des routes, des accès aux entreprises, des administrations publiques et des écoles puis une grève des travailleurs de la zone portuaire touchant une trentaine d’entreprises.

Derrière l’appel à la désobéissance civile, c’est un début de prise en main de la ville par ses habitants qui semble se mettre en place.


Une réalité sans précédent se déroule dans la ville de Port-Saïd : une autogestion complète, un rejet de tout ce qui représente l’autorité. Une réalité que les protagonistes de la lutte égyptienne en ce moment – les travailleurs – cherchent à reproduire dans d’autres villes.

Port-Saïd est devenu un lieu entièrement entre les mains du peuple. A l’entrée de la ville, si dans le passé, il y avait de nombreux barrages de police, on trouve maintenant un check-point formé par des habitants, surtout des travailleurs en grève, auto-proclamés « police populaire ». Il en va de même pour la circulation : plus de police, mais des jeunes, des étudiants et des travailleurs qui autogèrent la circulation urbaine.

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Désobéissance civile : ce qui caractérise maintenant la ville est un rejet complet du gouvernement de Morsi sous toutes ses formes, d’où l’expulsion de la police, le refus du travail et du système scolaire gouvernemental.

En ce qui concerne l’aspect « sécurité », avec l’autogestion les rues sont devenues maintenant plus sûres que jamais. La semaine dernière, la police – à la suite des protestations de rue, de la colère populaire consécutive des 21 condamnations à mort liées au massacre de Port-Saïd et des 40 victimes des affrontements ultérieurs –a été contrainte d’accepter de laisser la ville dans les mains du peuple.

Le gouvernement de Morsi a accepté de rappeler la police, à la fois à cause des preuves vidéo irréfutables montrant des policiers du régime tirer et tuer les manifestants de sang-froid, mais aussi parce qu’il était convaincu qu’une ville toute seule ne pouvait pas s’autogérer et que Port Saïd aurait demandé l’intervention du gouvernement pour réprimer les probables révoltes. Mais la réalité est très différente et montre qu’une ville sans « forces de l’ordre » est plus sûre et vit mieux.

Ensuite, il y a un accord tacite qui permet à l’armée (majoritairement respectée par les gens car traditionnellement moins liée au régime que la police, cette dernière étant une émanation du pouvoir et des services secrets) de surveiller les points névralgique de la ville, mais sans pouvoir intervenir.

Donc, la réalité est la suivante : les militaires non armés gardent des endroits tels que le tribunal et le port très important (actuellement en grève) et la « police populaire » s’occupe de la sécurité dans la ville.

Le refus de tout ce qui représente l’autorité se manifeste dans la pratique de ne pas payer les taxes gouvernementales et les factures, en refusant même toute communication avec le gouvernement qu’il soit central ou local.

La fermeture de l’administration centrale et l’auto-organisation des moyens et des modes de production, font de l’expérience de Port-Saïd une réalité sans précédent et l’expérimentation d’un nouveau mode de vivre, de produire, d’exister.

Les usines sont fermées, le trafic maritime est bloqué, il ne se produit que ce qui est utile et ne restent ouverts uniquement que les services nécessaires.

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Le pain est fabriqué (dans la photo de droite, un magasin qui vend du pain à des prix populaires, les écriteaux indiquant les raisons de la protestation), les magasins d’alimentation, les hôpitaux et les pharmacies restent ouverts. Dans chaque usine, ce sont les travailleurs qui ont eu à décider de poursuivre ou non la production et la réponse générale est désormais NON. D’abord la justice, d’abord l’achèvement de la révolution et ensuite, au besoin, la production repartira.

Une nouvelle forme d’auto-organisation est en train d’être expérimentée dans les écoles. Celles-ci restent ouvertes, mais les familles de Port-Saïd elles-mêmes refusent d’envoyer leurs enfants dans les écoles du gouvernement. En ce moment même, des enseignants et des comités populaires essaient d’organiser des écoles populaires dans la place centrale, rebaptisée place Tahrir de Port-Saïd, où, en plus des matières scolaires, il y a la volonté d’enseigner la justice sociale et les valeurs de la révolution égyptienne.

Une réalité qui peut sembler impossible. Même dans les pages de ce portail, nous avons raconté dans le passé l’expérience de Port-Saïd avec d’autres yeux. Mais après la mort des 21 accusés pour le massacre du stade, une nouvelle conscience populaire a surgi dans cette ville, probablement très traditionaliste dans le passé. En fait, les 21 à être condamnés sont des jeunes, étudiants pour la plupart, alors que la responsabilité de ce massacre doit être recherchée dans la sphère politique ; la sentence semble avoir été une satisfaction accordée à ceux qui cherchent la justice. Aucun des accusés ne sont issus des rangs de la police ou de l’Etat et de ses services secrets. Port-Saïd l’a bien compris et dès que les condamnations à mort ont été prononcées, des manifestations importantes ont éclaté et ont conduit à la mort d’une quarantaine de manifestants, certains d’entre eux, même lors de l’enterrement des victimes des émeutes. De là a commencé la grève, la désobéissance civile.

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Une réalité que nous-mêmes, avant de la voir de nos propres yeux, n’aurions jamais imaginé.

Une colère, d’abord né d’un désir de justice pour la peine de mort et pour les 40 victimes consécutives, mais qui a grandi et est devenu politique. Le fort protagonisme ouvrier, la croissante prise de conscience de la population de Port-Saïd ont fait de cette contestation une lutte sans précédent qui fait trembler sérieusement le régime de Morsi. Une lutte qui, si elle s’étendait dans d’autres villes, pourrait vraiment mettre le régime à genoux.

Maintenant, les gens ne demandent plus, comme c’était encore le cas il y a une semaine, de ne pas punir les citoyens de Port-Saïd pour des crimes qui ont été commis par le régime. Maintenant, ce qui est demandé, c’est la justice pour toutes les victimes de la révolution ; maintenant, ce qui est demandé à haute voix c’est la chute du régime.

Dans la journée de lundi [25 février], une grande manifestation a eu lieu dans les rues de Port-Saïd : le syndicat indépendant des travailleurs, les étudiants, le mouvement révolutionnaire, ils sont nombreux à être descendus dans les rues, nombreux à être venus du Caire pour exprimer leur solidarité aux travailleurs et à la ville en lutte. Un grand cortège a envahi les rues de la ville, en appelant à une grève générale dans tout le pays.

Pendant ce temps, au cours des dernières semaines, d’autres villes égyptiennes ont connu de grandes grèves : à Mahalla, à Mansoura, à Suez, les travailleurs dans de nombreuses usines se sont croisés les bras pendant des semaines. De même, par centaines ils sont descendus dans les rues pour appeler à une grève générale dans tout le pays, de nombreuses écoles et universités ont annoncé une prochaine grève générale. Beaucoup de travailleurs et de secteurs sociaux qui sont en grève n’ont pas réussi – pour l’instant – à généraliser la grève et la lutte, comme cela s’est produit à Port-Saïd.

On ne sait pas comment cette expérience, appelée « la Commune de Paris égyptienne » va pouvoir se poursuivre. Il est certainement difficile de poursuivre une lutte de ce genre dans un moment où le gouvernement central pourrait couper l’eau et l’électricité ; pour le moment, s’il ne le fait pas, c’est seulement parce qu’il craint des explosions de rage majeures. En outre, la poursuite ou non de la grève des travailleurs est fortement liée à la possibilité qu’elle se généralise et se reproduise dans d’autres villes.

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Initialement, les habitants de Port-Saïd avaient annoncé leur intention de poursuivre la grève jusqu’au 9 mars prochain, date où seront confirmées les 21 condamnations à mort. Maintenant, avec l’entrée en mouvement des travailleurs, l’avenir est incertain, mais certainement riche de potentialité.

Les difficultés du moment peuvent sembler nombreuses, mais la prise de conscience de toutes les personnes (et pas seulement les travailleurs), la pratique du refus du régime, l’auto-organisation, sont autant d’éléments qui semblent donner des perspectives positives à ces luttes.

Le correspondant d’Infoaut dans l’aire moyen-orientale

[ Traduction : XYZ pour OCLibertaire ]

[ Source : ici ]


Informations récentes déjà publiées en relation avec cet article :
Le pharaon et les bigs brothers

Quelques informations sur le mouvement de Port Saïd dans les commentaires de cet article :
Égypte : Naissance d’un mouvement anarchiste ?

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  • Par Sarah El Deeb - Associated Press

    Port Said, Égypte, 28 février 2013 (AP)

    Depuis près de deux semaines, les manifestants et les grévistes ont paralysé une grande partie de la ville de l’Égypte méditerranéenne de Port-Saïd, en remplissant les rues de rassemblements de colère se succédant les uns aux autres. Au sommet de l’agitation, ils ont réussi à fermer un port de plusieurs millions de dollars pendant des jours, forçant certains navires à se dérouter et à verrouiller un important complexe industriel.

    Les grèves dans cette ville de 750.000 habitants située à la pointe stratégique du canal de Suez ébranlent le président islamiste Mohammed Morsi et son gouvernement d’une manière que les manifestations antérieures n’avaient pas atteint, parce qu’elles frappent directement l’économie. Les adversaires de Morsi, dont certains d’entre eux demandent ouvertement sa démission, regardent Port-Saïd comme un modèle pour intensifier leur campagne contre lui à l’aide d’une possible vague de désobéissance civile dans d’autres parties du pays.

    Les projets d’extension des grèves sont avancés principalement par des groupes de jeunes révolutionnaires. Mais dans ce processus, ils semblent attirer les politiciens de l’opposition, qui étaient jusque-là réticents - et en même temps incapables – dans une intensification de leur action de rue contre Morsi et les Frères musulmans au pouvoir. L’opposition est à la recherche d’un moyen d’organiser la colère publique contre Morsi au moment même où elle a appelé au boycott des élections législatives qui doivent commencer en avril prochain. La principale coalition politique d’opposition, le Front de salut national, envisage certaines formes de désobéissance civile, ainsi que des campagnes de rue, pour appuyer son appel au boycott des élections.

    Ziad el-Oleimi, un ancien député et un révolutionnaire de premier plan depuis le soulèvement de 2011 qui a renversé l’autocrate Hosni Moubarak, a déclaré que les grèves de Port-Saïd ont déclenché un débat parmi les opposants de Morsi sur la façon de développer des mécanismes de révolte. Une idée est d’encourager le public à cesser de payer au gouvernement l’électricité et d’autres factures en signe de protestation.

    « Nous sommes face à un régime qui est maintenant à l’abri de rassemblements populaires. La révolution doit développer ses tactiques. La grève et la désobéissance civile font partie des mesures qui peuvent nuire à la capacité des autorités à commander », déclare-t-il. « Ce qui se passe à Port-Saïd nous amène dans un nouveau domaine, et donne aux gens un exemple de quelque chose qu’ils n’ont pas encore essayé . »

    Déjà, les appels à la grève dans plusieurs villes du delta du Nil ont conduit à des affrontements. Dans la ville du delta du Nil de Mansoura cette semaine, les manifestants ont convaincu le personnel des principaux bureaux du gouvernement de faire grève, mais des habitants pro-Frères musulmans ont attaqué leur sit-in, et ont battu certains manifestants. La police est ensuite intervenue et les affrontements ont continué entre les manifestants et les forces de sécurité pendant les quatre derniers jours.

    Une campagne de désobéissance civile a aussi ses limites, illustrées par le mouvement de Port Saïd lui-même.

    Morsi a dépeint ceux qui ont contraint les usines et le port à la fermeture comme des « voyous » et des « hors la loi », visant à discréditer les manifestations. La fermeture des usines risque aussi de provoquer l’hostilité des travailleurs qui dépendent de leurs salaires. Dans certains cas, les manifestants ont fait pression sur les travailleurs pour qu’ils se joignent à des arrêts de travail.

    Et, bien que les grèves de Port-Saïd aient été efficaces, il peut être difficile de les reproduire ailleurs.

    Plus particulièrement, Port-Saïd est envahi par une colère exceptionnelle qui galvanise la population d’une manière inexistante d’autres parties du pays.

    L’indignation a été portée à ébullition dans la ville depuis les protestations de la fin-janvier contre une décision de justice que les habitants considèrent comme injuste. Durant les manifestations, plus de 40 habitants ont été tués, principalement par les forces de sécurité. Morsi a salué la police, a évoqué les manifestants comme des « voyous » et a déclaré l’état d’urgence et le couvre-feu dans la province de Port-Saïd et deux provinces voisines. Alors que la police s’est retirée de la ville, les militaires sont intervenus pour protéger des bâtiments et installations clés. L’armée n’est pas intervenue contre les grèves.

    Les protestations de janvier ont été déclenchées quand un tribunal a condamné à mort 21 personnes – pour la plupart habitants de Port Saïd – pour leur participation à une émeute de football meurtrière dans la ville un an plus tôt. La plupart des 74 personnes tuées dans cette émeute de football étaient des supporters du club visiteur Al-Ahly du Caire. Beaucoup d’habitants accusent les autorités de s’être pliées à la pression des Ultras, la puissante organisation des supporters d’Al-Ahly qui ont organisé des manifestations au Caire et, à plusieurs reprises, ont combattu les forces de sécurité au cours des deux dernières années.

    Le sentiment des habitants d’être persécutés – par les verdicts, par les meurtres de manifestants et les positions de Morsi – ont été les éléments-clés qui ont amené un soutien public à la grève, lancée initialement par des étudiants il y a 13 jours.

    « Le verdict a été politisé, et cela nous a mis en colère. C’est ainsi qu’ils ont fini par tuer plus de 40 personnes », déclare Ahmed Hafez, un manifestant. « Les Ultras du Caire ont fait pression sur eux, et ils ont choisi de prendre appui sur cette petite province. »

    Hafez était parmi les manifestants qui, pendant cinq jours la semaine dernière ont bloqué l’accès à l’important terminal Est du Port, sur une ramification du canal, forçant de nombreux navires qui cherchaient à charger ou à décharger des cargaisons à se diriger ailleurs.

    La semaine dernière également, les manifestants ont forcé l’arrêt pendant au moins deux jours d’un important complexe industriel de la ville. La protestation du port a été levée, en partie parce que les manifestants craignaient d’être étiquetés comme « voyous » et en partie parce que les responsables militaires ont négocié avec les familles des manifestants tués. Les fermetures d’usines ont également largement pris fin après des négociations avec les propriétaires du complexe.

    Mais d’autres blocages continuent. La plupart des magasins et des entreprises de la ville sont fermés, ouvrent quelques heures par jour, voire pas du tout. Les enseignants sont en grève et ont fermé des écoles. Les travailleurs de quatre banques ont accepté de participer à la grève jusqu’à la fin de cette semaine. Les membres et sympathisants des Frères musulmans sont devenus invisibles dans la ville, tandis que les manifestants dénoncent Morsi avec des posters virulents qui le ridiculisent.

    « C’était une désobéissance civile qui se transforme en une révolte », déclare Mohammed Nabil, un comptable de 29 ans. « C’est parce que les gens ne sont pas seulement indignés, mais qu’ils commencent aussi à comprendre et à s’échanger des explications. La colère est dirigée contre le régime et ses agences de sécurité. »

    Les étudiants, les enseignants et les supporters de foot constituent la majeure partie des grévistes. Ils ont aussi convaincu de nombreux commerçants et travailleurs présents dans les installations où ils sont allés manifester, de se joindre au mouvement. Dans certains cas, cependant, ils ont fait pression sur les employés pour qu’ils participent à la grève. La semaine dernière, les manifestants ont scandé des slogans à l’extérieur du tribunal pour inciter les salariés à la grève et ont accusé le juge en chef - qu’ils accusent d’être un partisan de la Confrérie – de les empêcher de le faire.

    « Personnel du tribunal, yo ! Nous avons entendu que votre patron ne vous laissera pas descendre », scande la foule. « Nous lui disons : cinq minutes de plus et ne nous demandez pas ce qui va arriver. Les femmes vont venir à vous pour les empêcher d’agir. Alors, ils ne nous traiteront pas de voyous ».

    Morsi a réagi avec un mélange de carottes et de bâtons. Il a promis une enquête sur certains des décès du mois de janvier et a déclaré qu’il allait revoir le statut de la ville de Zone de Libre-échange, une sanction infligée par Mubarak. Dans le même temps, Morsi a dénoncé, dans un discours la semaine dernière, les grévistes comme des « hors la loi » et a exhorté les habitants à ne pas coopérer avec eux.

    Mohammed el-Zanaty, un commerçant qui soutient les grèves, même s’il n’a eu aucun travail depuis les violences de janvier, a déclaré qu’il n’avait aucune confiance dans les promesses d’enquête de Morsi. Il exige des excuses de Morsi et la reconnaissance officielle que les personnes tuées en janvier étaient des ‟martyrs” et non des ‟voyous”.
    « S’il ne peut pas juger les responsables de la sécurité, il n’y aura pas de justice en Egypte », a-t-il déclaré devant le tribunal.

    Siham Saleh, une enseignante de 36 ans, également en grève, dit que la ville ne laissera pas les élections législatives se dérouler. « Nous n’avons pas confiance en un dirigeant injuste », dit-elle. « Un dirigeant injuste doit s’en aller. J’en cherche un qui soit juste. »

    Mohammed Youssry, un ingénieur en informatique de 25 ans et activiste à Port-Saïd, a déclaré que les organisateurs de désobéissance civile en puisant dans le sentiment d’injustice de la ville, parvenaient à convaincre un grand nombre des avantages de la grève.
    Mais il a reconnu que certains ouvriers et employés ont été forcés d’y participer. « La pression semble fonctionner, mais parfois cela a un coût », dit-il, se référant à des accusations de brutalité.
    « Une chose qui a bien fonctionné par contre, c’est que le black-out médiatique contre Port-Saïd a été levé. Les gens sont attentifs. »

    Source : ici

    [ Traduction : XYZ pour OCLibertaire ]

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    • Port Saïd et, dans une moindre mesure Mansoura dans le delta du Nil, restent les épicentres de la révolte contre le régime des Frères musulmans. Mais, tandis que les franges "activistes" tentent d’étendre le mouvement de "désobéissance civile" à d’autres villes, le feu couve ailleurs, en particulier dans une multitude de conflits sociaux dont les échos ne nous parviennent pas ou partiellement et après coup comme la grève des travailleurs du port d’Ain Sokhna, sur la mer Rouge.

      Samedi 2 mars 2013

      Port-Saïd

      Les manifestants brûlent un commissariat à Port-Saïd. Les manifestants ont mis le feu à un commissariat de police de Port-Saïd après qu’un véhicule de police aurait roulé par-dessus plus de cinq personnes lors d’une manifestation appelant à la désobéissance civile.

      Un groupe d’habitants a déclaré que le véhicule avait renversé plus de cinq personnes dans la rue Mohamed Ali alors que des dizaines d’ultras supporters du club Al-Masry et d’autres habitants locaux étaient en marche pour exiger que les compagnies gazières ferment leurs bureaux en solidarité avec les manifestants.

      Des témoins oculaires ont déclaré que le groupe a été intercepté par un véhicule de police roulant vite près de l’intersection de la rue Mohamed Ali et de la rue Thalatheeny, où il a foncé sur cinq manifestants tandis qu’un policier tirait des coups de feu en l’air. Le conducteur a alors perdu le contrôle du véhicule, a heurté un réverbère et un autre véhicule.

      La police militaire est arrivée sur les lieux pour faire la circulation, tandis que l’un des ultras leur a remis un panneau métallique avec le numéro du véhicule. La police militaire a également aidé à transporter les blessés à l’hôpital public de Port-Saïd.
      Sur les cinq blessés, un serait dans un état critique.

      Le Ministère de l’Intérieur a publié samedi un communiqué indiquant que 500 manifestants s’étaient rassemblés devant le bâtiment de la police et avaient jeté des cocktails Molotov provoquant l’incendie.

      Les manifestants auraient, à la suite de l’accident, endommagé deux autres véhicules de police à coups de pierres et capturé deux policiers avant de les remettre aux mains de l’armée, déployée dans Port Saïd pour protéger les installations vitales. D’autres manifestants ont poursuivi un ou plusieurs autres policiers qui se sont enfuis et réfugiés à l’intérieur du commissariat. C’est que l’incendie a été provoqué. Le ou les policiers auraient réussi à s’échapper grâce à l’intervention de la police militaire.

      D’après Mahmoud Qandil, un manifestant interrogé par l’édition en ligne dailynewsegypt.com, ce vendredi des écrivains en provenance du Caire étaient arrivés à Port Saïd pour apporter leur soutien à la désobéissance civile. Selon lui, « des gens d’Alexandrie et de Domietta sont également arrivés pour se joindre aux manifestations de Port-Saïd ».

      D’après ce journal, des groupes révolutionnaires et quelques partis politiques appelleraient à une « désobéissance totale » dans les trois grandes villes du Canal, Port-Saïd, Ismaïlia et Suez, à partir de dimanche 3 mars.

      (sources : Ahram on Line, Daily News Egypt…)


      Mansoura

      Un mort confirmé lors des affrontements à Mansoura. Les affrontements entre les manifestants et la police dans le delta du Nil ont fait un mort après avoir été renversé par un véhicule de sécurité
      (Ahram Online, le samedi 2 mars 2013)

      Les affrontements dans la ville du Delta du Nil de Mansoura ont fait un mort après qu’il ait été semble-t-il renversé par un véhicule des Forces Centrales de Sécurité (CSF) dans les premières heures de samedi.

      Selon le site Web d’informations en arabe Al-Ahram, un rapport médical montre que Hossam Abdel-Azim a subi des fractures multiples, y compris crâniennes.

      Les affrontements qui ont éclaté entre les manifestants et la police anti-émeute ont également fait des dizaines de blessés après que la police ait tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants devant le siège du gouvernorat [province] de Daqahlia.

      Mansoura est témoin d’affrontements depuis six jours que des appels à la désobéissance civile circulent dans la ville dans le cadre de l’intensification des protestations contre le président Mohamed Morsi.
      Selon sa famille, Abdel-Azim, 29 ans, était sur le chemin pour rendre visite à ses beaux-parents lorsque l’accident s’est produit, insistant sur le fait qu’il ne faisait pas partie de la protestation.
      Selon des témoins, un camion de police a également roulé sur un manifestant, selon le site d’infos Al-Ahram, tandis qu’un reportage de la chaîne satellitaire ONTV a montré la police traînant et frappant un homme capturé dans les affrontements.

      Le Courant Populaire Égyptien [gauche nassérienne, membre du Front du salut national], qui a été fondée par l’ex-candidat à la présidentielle Hamdeen Sabahy [arrivé en troisième position avec 21,1% des votes], a indiqué la police avait assiégé des bureaux dans la ville. Il a également indiqué que quatre personnes ont été tuées dans les affrontements, citant un médecin d’une clinique de fortune.

      Pendant ce temps, Sami El-Mehi, chef de la sécurité du gouvernorat de Daqahlia, a déclaré que huit membres des forces de l’ordre avaient été blessés, accusant les manifestants d’utiliser des balles de plomb.

      […]

      D’après Al-Masry Al-Youm, il y aurait eu 40 blessés lors des affrontements à Mansoura. Les blessés ont été conduits dans les deux principaux hôpitaux de la ville. D’après l’agence d’Etat MENA, les affrontements se sont aggravés après la mort du (supposé) manifestant, à proximité de la place du 6 Octobre où se trouve à la fois le siège de la préfecture et celui de la direction de la police.

      Dans plusieurs villes, des appels à manifester ce samedi ont été lancés. Au Caire, à Alexandrie, à Mahalla, dans d’autres villes, les différents groupes d’activistes (le mouvement des Jeunes pour la Justice et la Liberté, la Coalition des Forces Révolutionnaires…) appellent à manifester contre la répression et contre le régime. A Mansoura, un rassemblement est appelé par des étudiants devant le campus des facs de droit, médecine et ingénierie.

      D’après la presse, les groupes « Black Bloc » et « Hooligans » auraient annoncés qu’ils avaient décidés de se rendre à Mansoura « pour protéger [le sang des personnes] et venger les corps qui ont été traînés au sol. »

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      Dimanche 3 mars

      Port Saïd

      Dimanche matin, les habitants de Port Saïd ont appris que les détenus dans l’affaire du « massacre » du stade de football du 1er février 2012, étaient en train d’être transférés dans une autre prison, en dehors de la ville. Les manifestants se sont dirigés vers le bâtiment de la direction régionale de la police et ont voulu s’approcher pour empêcher ce que eux qualifient de « déportation ».

      C’est là que les affrontements ont commencé. Le bilan est allé en s’alourdissant dans l’après-midi et la soirée.
      Officiellement il s’établit à 5 morts, 2 policiers et 3 manifestants. Pendant les premières heures, la version donnée par la presse était que les deux policiers étaient tombés sous des balles de tirs « amis » : ou d’autres policiers, ou de militaires. D’après les manifestants, c’est quand des militaires ont voulu s’interposer entre eux et la police qu’il y a eu des échanges de tirs. Cette version est démentie par les officiels qui parlent de tirs provenant d’« éléments inconnus ». Pourtant, des vidéos et des photos montrent des soldats blessés secourus par des manifestants.

      Il y a eu aussi 586 blessés : dont 16 par balles et 27 par chevrotine.

      Ismaïlia

      La presse rapporte que la campagne de désobéissance civile a commencé de dimanche dans cette grande ville du canal. Des manifestants ont coupé une voie ferrée ainsi qu’une route importante. Une manifestation a eu lieu dans les rues de la ville et devant le siège de la préfecture.

      Le Caire

      Un rassemblement sur la place Tahrir a été dispersé par la police. Il y a eu 69 arrestations. 64 seraient maintenus en détention et poursuivis pour « violence » et autres charges.

      Des supporters du club de football Ahlawy se sont rassemblés devant le siège de la Banque centrale et ont empêché les employés de rentrer. Ils ont aussi bloqué la route de l’aéroport international avec des pneus enflammés, ce qui a retardé de deux à trois heures plusieurs vols dont celui de John Kerry, le ministre des affaires étrangères états-unien en visite dans le pays.

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      Lundi 4 mars

      Port Saïd

      Funérailles dans la ville. Les travailleurs de la zone franche du port – qui mènent des grèves intermittentes depuis deux semaines – auraient cessés le travail en signe de deuil et de solidarité avec les victimes. Une grande partie d’entre eux auraient abandonné leur poste de travail pour se joindre aux obsèques des trois manifestants décédés. Des milliers de personnes sont rassemblées à la mosquée pour accompagner les victimes.

      Dans l’après-midi, des manifestants attaquaient de nouveau la police déployée autour de son quartier général à coup de molotovs. Dans l’après-midi, les manifestants avaient réussi à mettre le feu au rez-de-chaussée du bâtiment où se trouve la direction générale de la police. Le bâtiment adjacent où se trouvent les bureaux du gouvernorat (province) serait menacé par les flammes. Apparemment, les forces de l’ordre ont fui les lieux.

      Des témoins disent avoir vu 3 véhicules blindés de l’armée abandonné par ses occupants.

      Un manifestant aurait trouvé la mort ce lundi à la suite d’une balle dans la tête. Un deuxième manifestant serait aussi décédé. Un porte-parole du ministère de l’Intérieur a déclaré qu’un policier est mort ce lundi des suites de ses blessures de la veille.

      En fin d’après-midi, un bilan officiel (ministère de la santé) fait état de 117 blessés pour la journée de lundi.

      Le Caire

      Le mouvement de la jeunesse du 6 avril a fait savoir qu’un de ses membres, Khaled Al-Aqqad, avait disparu. Détenu depuis le début février suite à des affrontements devant le parlement. Détenu et interrogé, sa famille perd sa trace depuis mardi dernier. Sa famille et ses proches soupçonnent le corps policiers de la Sécurité de la Nation de l’avoir enlevé. Ils craignent qu’il soit torturé ou « disparaisse » définitivement comme ce fut le cas de Mohamed El-Gendy, activiste originaire de Mansoura, disparu le 27 janvier et retrouvé mort quelques jours après, avec des traces de tortures.

      Un véhicule de police a été attaqué sur le pont du 6 Octobre, près de la place Tahrir, par de présumés « Black bloc ». Cette attaque s’est produite alors que le pont était bloqué par des manifestants. Ce véhicule transportait trois prisonniers, sans doute des manifestants arrêtés, qui en ont profité pour se faire la belle.

      D’après Ahram On Line, un autre véhicule de la police aurait été incendié sur un autre pont sur le Nil, le pont Qasr al-Nil, également dans la soirée du lundi.

      Alexandrie

      Des centaines de jeunes supporters du club de football de la ville se sont rassemblés devant le siège de la Banque centre d’Alexandrie, comme l’avaient fait la veille ceux du Caire. Ils ont bloqué les accès, empêchant quiconque d’entrer ou de sortir pendant près d’une heure. Ils ont lancé des slogans contre Morsi, contre le ministre de l’Intérieur. Ils demandaient que les chefs de la police et les responsables du club de Port Saïd soient condamnés et emprisonnés.

      Menoufia

      Une manifestation réclame le renversement du régime. Des dizaines des jeunes révolutionnaires, notamment le mouvement des jeunes du 6 avril, ont organisé une manifestation massive dans la ville de Tala dans la province de Menoufia [au nord du Caire] en protestation contre les derniers actes de violence à Mansoura (province voisine de Daqahlia) et réclamant le jugement des dirigeants du ministère de l’Intérieur et le renversement du régime.

      Travailleurs en lutte

      Les forces de sécurité sont intervenues pour briser un sit-in organisé à Louxor (Haute Egypte) par les travailleurs temporaires du nettoyage des trains après que leur protestation ait bloqué des voies depuis dimanche. Huit d’entre eux ont été arrêtés.

      Le sit-in a complètement bloqué le trafic ferroviaire et a retardé 11 trains entre Assouan et le Caire ou en direction d’Alexandrie.

      Les travailleurs exigent un emploi permanent et un contrat signé directement avec les autorités des chemins de fer. Plus de 400 travailleurs ont participé à cette protestation. Les procureurs ont engagé des enquêtes sur le sit-in et pour déterminer qui est le leader de la protestation.

      Cet arrêt de trains était le troisième ce dimanche. Auparavant, les habitants de Nag Hammadi (Haute Égypte) et le Beni Suef (sur le Nil à 100 km au sud du Caire) ont bloqué des trains pour protester contre les pénuries de diesel. (Egypt Independent)

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  • ÉGYPTE : Rien n’a changé, mais tout commence…

    27 mars 2013 18:40, par GUERRE DE CLASSE

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    Tout homme, quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, participe à la lutte des classes… Et cela, de manière active ou passive… En la développant et en l’approfondissant ou en la niant… Comme sujet de sa propre existence ou comme objet de sa survie sous la dictature de la valeur… Dans le camp du prolétariat ou dans celui-ci de la bourgeoisie… Comme être humain ou comme idiot utile du capital… « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire des luttes de classes. » (Karl Marx)

    A travers ce petit texte sur les luttes actuelles en Égypte, nous tenons à souligner les affirmations importantes de la lutte séculaire de notre classe contre la tyrannie de la valeur, contre l’exploitation. Notre but n’est évidemment pas d’analyser ces événements pour simplement les comprendre, mais bien pour les transformer, pour bouleverser la quotidienneté historique de notre vie de misère de prolétaires qui nous étreint, afin d’éradiquer définitivement le rapport social capitaliste de la surface de notre planète. Nous ne tenons pas à passer notre temps à décrire à longueur de pages les horreurs de cette société de mort et de souffrance ; nous ne tenons évidemment pas à nous enfermer dans un rôle passif et académique. Nous ne nous intéressons pas plus à la biologie du capital, et n’avons aucune intention de le décrire de manière objective. Nous avons tout au contraire la prétention de participer directement à sa destruction finale et de nous inscrire dans le mouvement de sa nécrologie… Et cela signifie de se placer résolument au cœur des événements qui se déroulent sous nos yeux, d’en être résolument partie prenante comme force agissante et déterminante…

    Depuis maintenant plus de deux ans, une importante vague de luttes traverse sans discontinuer le Maghreb et le Machrek. Tour à tour, la Tunisie, l’Egypte, Bahreïn, le Yémen, la Libye, la Syrie,… se sont embrasés de mille feux insurgés… Des « dictateurs » sont tombés, d’autres s’accrochent à leurs lambeaux de pouvoir, partout la répression est féroce, brutale, à la hauteur de la détermination des prolétaires à ne pas crever sur l’autel de la valeur sans au moins vendre sa peau le plus chèrement possible. Luttes contre la faim, contre la misère, contre l’augmentation des prix des denrées alimentaires « de base », contre le chômage, contre l’impunité des tortionnaires, contre l’arrogance affichée des maîtres retranchés dans leurs forteresses de moins en moins inaccessibles…

    Et lorsque des « dictateurs » sont chassés sous la pression de « la rue » (doux euphémisme journalistique pour ne pas désigner simplement le véritable sujet de ces mouvements : le prolétariat en lutte !), ou mieux dit, lorsque la bourgeoisie mondiale et ses appareils centraux écartent tel ou tel de leurs gestionnaires qui ne sont plus aptes à maitriser la situation, alors de « nouvelles » figures apparaissent, des « alternatives » politiques plus crédibles sont poussées au portillon afin de rétablir la paix sociale et l’ordre du business. Mais très vite, la lutte reprend sa dynamique comme nous pouvons le constater depuis deux ans…

    En Tunisie, il ne se passe plus un jour sans que les prolétaires en colère, qui décidément ne croient plus à aucune des promesses faites par les gestionnaires de leur survie, ne descendent dans les rues à Tunis, Sfax, Siliana, Kasserine, El Kef, Gafsa, Redeyef, etc. pour organiser des sit-in, des occupations, des grèves sauvages, sans que des commissariats de police ne crament, et ne répandent ainsi les semences d’une remise en question toujours plus globale de ce monde de misère. Les « nouveaux » dirigeants (un mélange de « progressistes » et d’islamistes) sont régulièrement hués lors de leurs apparitions publiques comme par exemple à l’occasion de l’anniversaire de « la révolution », des locaux du parti islamiste gouvernemental « Ennahda » sont incendiés par des prolétaires qui en ont plus que marre d’être toujours pris pour les dindons de cette farce bourgeoise.

    Au début de ce mois de février encore, l’assassinat d’un « opposant de gauche » en pleine rue a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres, et c’est par milliers que des prolétaires ont fait exploser leur rage. Chokri Belaïd était le dirigeant du « Parti Unifié des Patriotes Démocrates » (tout un programme… bourgeois !), une des plus importantes organisations membres du « Front Populaire » qui sous la pression du prolétariat doit quelque peu radicaliser son discours afin de se présenter comme une alternative crédible face aux islamistes et au « vide du pouvoir » qui pourrait être la conséquence du développement des troubles sociaux. La question ici n’est pas que des prolétaires se soient reconnus ou non dans un « opposant » au gouvernement de « Ennahda ». Ils n’ont fait qu’exprimer une forme d’empathie envers celui qu’ils considèrent comme une victime du même ennemi étatique, alors que les milices islamistes, les escadrons de la mort et autres flics font quotidiennement la chasse aux prolétaires radicaux, le jour comme la nuit. Dès lors, il n’est pas étonnant qu’à cette occasion notre classe ait accentué son offensive et pris pour cible les représentations les plus évidentes et haïes de cet État…

    En Syrie, il est indéniable que les bombardements des villes et les massacres, la terrible répression étatique et la militarisation de celle-ci, s’imposent comme une force lancinante qui tente d’embrigader les prolétaires en lutte (que ceux-ci soient armés ou non) à travers la constitution de deux fractions bourgeoises qui s’opposent pour la conquête du pouvoir et la gestion de l’antagonisme social. Toutes les puissances étatiques internationales et régionales (d’un côté la Russie, l’Iran, la Chine, de l’autre l’Arabie Saoudite, Qatar, la Turquie, la France, les USA, etc.) poussent à la militarisation de l’affrontement de classe, et ainsi à lui faire perdre sa dynamique de subversion de ce monde de misère, bref à dépouiller le prolétariat de son autonomie de classe… Le troisième camp en Syrie (c’est-à-dire le prolétariat opposé aux deux pôles de la contre-révolution) court à sa perte et à son embrigadement si l’isolement dans lequel il est plongé n’est pas brisé, si le contenu puissamment universel de sa lutte (comme de toute lutte de notre classe) n’est pas mis en avant, s’il ne trouve pas rapidement un écho à ses luttes, si de nouveaux foyers insurrectionnels ne se développent pas ailleurs afin de ne plus donner un seul instant de répit aux bourgeois voraces…

    Et c’est précisément d’Égypte, où les roulements de tambours de notre guerre sociale résonnent toujours plus fortement, que proviennent les clameurs qui annoncent l’approfondissement plus résolu des antagonismes sociaux dans la région avant de toucher le monde entier.

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