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Conflit kurdo-turc, une guerre de classes niée !

OCL Strasbourg

samedi 16 février 2013, par WXYZ


Un peu plus d’un mois après l’assassinat le 9 janvier dernier de trois militantes kurdes en plein Paris, les polices françaises et espagnoles ont raflé une vingtaine de personnes suspectées d’appartenance au mouvement de la cause kurde dans différentes villes (Bordeaux, Toulouse, Madrid, Murcia, Barcelone). La plupart ont été incarcérés et sont poursuivis pour appartenance à une organisation « terroriste ».
Le surlendemain, jeudi 14 février, le gouvernement turc s’est empressé de réclamer l’extradition des Kurdes arrêtés au nom de la lutte antiterroriste alors même qu’il a engagé depuis des mois des discussions et des négociations avec les dirigeants des divers partis kurdes (dont le PKK), tous considérés comme « terroristes », et alors qu’en Syrie, les combattants kurdes livrent bataille à la fois contre l’armée du régime de Bachar el-Assad et les djihadistes.

Tract de l’OCL Strasbourg :

Conflit kurdo-turc, une guerre de classes niée !

Dormez bien tous et toutes, quand viendra votre tour, il sera bien sûr trop tard.

Le 12 février 2013, au moment de la visite du ministre turc des affaires étrangères Ahmed Davutoglu à son homologue français Laurent Fabius la police française arrête et séquestre une quinzaine de Kurdes à Toulouse et Bordeaux et six autres en Espagne pour délit d’opinion. Les locaux de l’association culturelle kurde de Bordeaux ont aussi été visités par les services de police.

La justice française depuis mars 2012 mènerait une enquête préliminaire sur les activités politiques des Kurdes de France et d’Europe. Un Kurde n’aurait semble-t-il pas plus le droit en Europe qu’en Turquie d’exprimer la moindre solidarité envers sa communauté sous peine de rafle.

Ces tristes événements n’ont malheureusement rien d’exceptionnel, car les Kurdes de France font systématiquement l’objet d’arrestations avant et après chaque rencontre franco-turque. Il faut noter que depuis octobre 2011, des accords sécuritaires furent signés entre les gouvernements français et turc. Ces accords crapuleux signés sous prétexte de lutte anti-terroriste permettent surtout à la France d’entrer dans les bonnes grâces économiques de l’État turc et à celui-ci de continuer sa sale guerre coloniale de basse intensité avec les deniers publics d’Europe.

Depuis 2007, près de 250 Kurdes sont sous contrôle judiciaire, pour empêcher la libre expression des Kurdes d’Europe, les dénigrer et les marginaliser.

Une fois de plus les gouvernements Français successifs préfèrent sacrifier les 20 millions de Kurdes de Turquie – qui représentent plus du quart de la population turque – pour ses intérêts soi-disant "politiques" mais surtout économiques incluant divers partenariats ainsi que des débouchés pour ses Airbus et ses centrales nucléaires par exemple.

Actuellement, en France 200 Kurdes sont sous contrôle judiciaire pour délit de solidarité avec la communauté kurde du Kurdistan.

Partout dans le monde, le capitalisme se fera toujours au détriment des classes les plus exploitées et des peuples les plus opprimés. Mais aussi dans ce cas, sur le dos de la plus grosse communauté au monde quasiment sans aucun droit sauf celui que les gouvernants de la Turquie leur octroie et que la France suit : « celui de se soumettre et de la fermer » !

OCL Strasbourg

Comment parler de terrorisme lorsqu’une résistance armée est soutenue par tout un peuple ?

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3 Messages

  • Conflit kurdo-turc, une guerre de classes niée !

    19 février 2013 08:57, par laurent gantner

    Face à l’immobilité du silence des institutions européennes qui poursuivent leur entêtement à laisser une Turquie kémaliste régenter l’avenir du peuple Kurde, répond l’amplification des associations humanistes et progressistes à dénoncer certaines incohérences devenues purement et simplement de véritables falsifications dans la construction d’une enquête à propos de l’assassinat de la gare du Nord à Paris de trois ferventes militantes de la défense du droit des Kurdes à vivre en autonomie et selon leur identité culturelle propre sur des bases démocratiques et laïques dont se vante fièrement si souvent l’Union européenne.

    Premièrement, le supposé coupable Ömer Güney, contrairement à ce que prétend la presse internationale n’est pas le renégat d’un règlement de compte entre membres du PKK... Bien qu’il y ait appartenu depuis deux ou trois ans seulement en se faisant passer pour un Kurde, alors qu’il est typiquement Turc d’origine, laisse songeur... Cela marquerait bien plus une tentative d’infiltration au sein du PKK par une mouvance turque plutôt qu’un conflit intérieur entre les membres de ce même PKK montré du doigt chaque fois qu’il entreprend de défendre la cause Kurde et refoulé depuis trop longtemps au rang de groupe terroriste par de nombreux pays de l’Ue et Interpool qui dispose maintenant d’une « liste noire » non moins longue de 200 ressortissants répartis un peu partout en Europe. Malgré une sévère répression, la Résistance Kurde ne faiblit pas et reste vivace. Coupée en quatre, tiraillés entre l’Iran, l’Irak, la Syrie et la dite Turquie les Kurdes cherchent une voie pour leur reconnaissance autrement que sous les traits d’une dictature politique que de trop nombreux pays de l’Ue soutiennent, cautionnent et lui infligent encore.

    Deuxièmement, en Turquie se multiplient les arrestations d’avocats (pas loin d’une cinquantaine) qui défendent les Kurdes à l’heure où il est plus que jamais question de forcer les jeunes femmes à porter le voile dans les universités contrairement à toute volonté émancipatrice... Le rigorisme et le fondamentalisme du gouvernement d’Erdogan brisent tout soupçon d’espoir allant même jusqu’à faire plier notamment la France et l’Allemagne appelées à respecter un certain silence pour des raisons économiques probablement. Mais nous ne pouvons nous taire face aux coups de massues lancées aussi bien au niveau des Droits de l’homme qu’au respect de la diversité des cultures et nous nous posons la question de savoir si il n’aurait pas été préférable d’inclure la Turquie dans l’Union pour lui faire respecter charte et institution au lieu de la rejeter au titre de futur accédante lui laissant ainsi poursuivre, comme elle le veut, réprimer ce que bon lui semble ?

    Voir en ligne : Appel à plus d’efficacité et de solidarité à l’égard des libertés pour les Kurdes.

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    • Conflit kurdo-turc, une guerre de classes niée ! 2 mars 2013 17:55, par laurent gantner

      Concernant l’ajournement du "projet de loi vise l’approbation de l’accord de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure, signé entre la France et la Turquie le 7 octobre 2011 par M. Claude Guéant, ministre de l’Intérieur du gouvernement Sarkozy et son homologue turc" nous demandons la suppression pure et simple de l’inscription sur la liste des terroristes tous membres du PKK ou d’origine kurde susceptibles d’être poursuivis en signant la pétition : http://www.avaaz.org/fr/petition/No...

      Demi victoire pour l’instant puisque rappelons que le PKK n’existe pas ou plus du moment que la sécurité de la culture et des pratiques des Kurdes sont préservées dans les 4 territoires appartenant à l’Irak, à la Syrie, à l’Iran ou à la Turquie. Malheureusement ce sont pour des désappointements politiques avec les "pouvoirs" de ces 4 pays que le PKK se met en guerre en réaction aux guerres de colonialisme religieux et économiques de Turquie et d’Irak,et maintenant de la Russie en Syrie qui visent à désunir le peuple kurde que le bouc émissaire devient réactif face aux agressions que lui lancent ces grandes puissances dans les zones territoriales qu’il occupe de longue date... Que voulez-vous ?... Quand le capitalisme ne parvient pas à passer pour s’implanter grâce à la persuasion de la conversion, il utilise la force et ne se prive pas de tuer (il y a à peine quelques jours la Turquie bombardait des régions kurdes d’Irak...)au mépris le plus absolu de la charte des droits de l’homme prévue pour laisser les peuples disposer d’eux-mêmes... Si vous laissez les Kurdes tranquilles à s’autodéterminer par eux-mêmes, ils vous foutent la paix en retour !

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      • L’ASL accusée d’utiliser le blocus comme arme de guerre contre les Kurdes de Syrie

        Manuel MARTORELL | 2 mars 2013 | Cuatropoder

        Différentes organisations, en particulier liées au Parti de l’Union Démocratique (PYD) de Saleh Muslim, ont effectué des dénonciations répétées cet hiver contre des groupes de l’Armée Syrienne Libre (ASL) utilisant le blocus économique pour isoler et affaiblir les régions kurdes qui ont commencé de s’administrer de manière autonome.

        Selon ces dénonciations, le blocus est devenu total car y ont participé toutes les parties du conflit – le régime de Bachar al-Assad, les rebelles et le gouvernement d’Ankara qui les soutient – présentant la situation paradoxale qu’ils sont tous d’accord sur cette stratégie. Même pendant le mois de décembre, le gouvernement autonome kurde d’Irak a également fermé la seule voie d’approvisionnement à travers le Tigre, parce qu’il s’opposait à ce que ce soit le PYD qui contrôlent ce passage frontalier.

        En raison de cette situation, comme l’a dénoncé le Conseil National Kurde dans une lettre adressée à l’ONU et à l’opinion internationale, dans les zones kurdes il existe un « manque total de fournitures les plus élémentaires tels que le carburant, la farine, les médicaments ou le lait pour bébés. », a été lancée une campagne de solidarité pour collecter de la nourriture parmi les populations kurdes en Turquie et en Irak. Les conséquences se font sentir d’une manière particulière dans les zones les plus peuplées : Afrin, Kobani, Sêrékaniyé [Rass al-Aïn], Derbasiya, Qamisli, Derik et les quartiers populeux d’Achrafiyeh et Cheikh Maksoud, à Alep, où vivent un demi-million de Kurdes.

        La situation est telle que, dans les Kurd Dag (Monts Kurdes), une zone essentiellement d’oliveraies, ils ont commencé à couper des oliviers centenaires pour en faire du bois de chauffage, et les nouvelles autorités locales essaient d’empêcher des coupes indiscriminées pour sauver l’une de ses principales ressources économiques.
        Selon les informations publiées par la représentation du PYD en Europe, des cas se sont produits où des unités appartenant à l’ASL ont arrêté les camions citernes et saisi le carburant destiné aux localités kurdes, puis de le vendre sur le marché noir à 240 livres syriennes le litre, alors que le prix normal est inférieur à 200. C’est ce qui est arrivé, par exemple, à un chauffeur de camion chrétien à la gare de Bagdad (Alep), où ils ont pris 2,5 tonnes de carburant destiné au quartier de Cheikh Maksoud.

        Ce blocus et le relatif afflux des approvisionnements en provenance de Turquie vers les villes « libérées » par l’ASL provoquent une grande différence de prix entre les différentes zones, car, en raison de la pénurie, les prix des produits de base sont beaucoup plus élevés dans celles habitées par les Kurdes. Dans certains endroits, comme cela s’est produit à Tell Tamer et dans les environs de Sêrékaniyé, des forces rattachées à l’ASL se sont consacrées à « confisquer » le bétail des étables et les grains des silos.

        Cette situation est aggravée par d’autres séquelles propres à la guerre, comme la fuite de médecins, les coupures d’électricité et des communications téléphoniques. Beaucoup de familles ont commencé à dépoussiérer les lampes à pétrole et des lampes à huile ; les cuisinières et fours à gaz sont remplacés par des engins bricolés à la main alimentés par du bois et des excréments de bétail ; les voitures par des vélos et des charrettes, pendant que commence à émerger une économie basée sur le troc.

        Comme si cela ne suffisait pas, les groupes djihadistes qui se réclament également de l’ASL et les troupes régulières du régime baasiste tentent de reprendre le contrôle de zones tenues par les Unités Populaires de Défense (YPG), dépendantes du PYD. Ces combats ont été enregistrés dans de nombreuses localités, mais surtout dans les villages près d’Afrin, dans les quartiers kurdes d’Alep et de manière beaucoup plus intense à Sêrékaniyé.

        Dans cette dernière ville se sont déroulés d’intenses combats entre les djihadistes de Front Al Nusra, soutenus par la Turquie avec des chars et de l’artillerie lourde, et les YPG, renforcées avec des jeunes venus d’autres villes voisines, avec, ce qui a attiré l’attention, comme on peut le voir dans photographies publiées par différents sites Internet, la présence de femmes armées, un fait pratiquement inexistant dans les rangs des rebelles.

        Les premières dénonciations publiques contre l’embargo sont apparues sous la forme de slogans au cours de manifestations populaires organisées dans les quartiers d’Achrafiyeh et de Cheikh Maksoud, où ils ont pu voir des bannières, visant clairement les forces de l’ASL, avec la légende : « Nous serons forts que votre embargo »

        Puis vint la plainte officielle auprès de l’ONU par le Conseil National Kurde de Syrie et d’autres organisations, telles que l’Union des Jeunes Kurdes, adressée à Massoud Barzani, le président de gouvernement régional du Kurdistan d’Irak pour qu’il ouvre le poste frontière avec La Syrie, qui a eu lieu janvier dernier. Dans ce communiqué de presse, étaient signalés, sans citer expressément l’ASL, les « groupes qui se réclamant de la révolution syrienne » comme responsables d’un embargo qui a pour but de « forcer l’exode de la population afin de diminuer la présence kurde » dans cette bande qui s’étend de la frontière irakienne la mer Méditerranée.

        Le 17 février dernier, après presque trois mois de combats, les représentants des Kurdes et des groupes islamistes de l’ASL sont parvenus, à Sêrékaniyé, à un « accord de paix », alors qu’au même moment s’intensifiaient les attaques du régime contre Achrafiyeh et Cheikh Maksoud à Alep et que les djihadistes d’Al Nusra occupaient plusieurs villages kurdes près de Hasaka. Pour Saleh Muslim, qui a récemment rendu visite, à Madrid, à la petite communauté kurde syrienne présente en Espagne, tous ces faits ne font que confirmer que le rejet de l’autonomie est la seule chose qui unit tous les camps opposés dans cette guerre à mort.

        Original ici :
        http://www.cuartopoder.es/terramedi...

        [traduction rapide : J.F.]

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