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CA n° 226

le numéro de janvier 2013 est sorti

mardi 22 janvier 2013, par Courant Alternatif

Les « 4 pages » déséquilibre écologique et inégalités sociales
(pp. 15-16-17-18) sont disponibles en tiré-à-part
pour distribuer dans vos comités ou manifestation
(4 euros les 100 exmplaires de frais d’envois).
Les commander à OCL-Egregore, BP 1213, 51058 Reims cedex
ou à « oclibertaire@hotmail.com »


Edito • page 3

social

page 4 • L’expérience du CREA à Toulouse
page 5 • Contre la casse du social, salariés et usagers solidarité !

société

page 7 • Mariage plus gay ?

antirépression

page 9 • L’antirépression dans tous ses états

grands travaux/environnement

page 13 •Notre-dame-des-Landes, la lutte s’élargit
page 15 • Les grands projets ne sont que le produit du capitalisme (4 pages à Commander)-
page 19 • Romainville, un procédé nocif, un projet à rendre inutile
page 23 •Italie : mourir du cancer ou de faim à Tarente

breves • page 25

Big Brother • page 26

international

page 28 • La politique africaine de Hollande, un trompe l’œil...
jusqu’à quand ?

page 19 •Egypte : le pharaon et les big brother

Edito

annus horribilis ?

Nous n’aurons rien à dire, nous sommes prévenus ! L’année 2013 sera Annus Horribilis ! Les chiffres du chômage, notamment des jeunes de 15-25 ans, vont grimper comme un thermomètre sur la banquise. Tout comme les impôts, les loyers, le prix de l’électricité et du gaz, la baguette et la bière, etc. Et inversement les revenus, les aides sociales, les créations de postes vont stagner au mieux, ou carrément disparaître.

Cette belle unanimité des experts, journalistes et autres communicants rappelle la campagne précédant le référendum pour l’adhésion au Traité européen. Même Hollande nous fait le coup de la déclaration sincère, lucide et courageuse : La tempête économique va souffler très fort, la récession oblige à réduire la voilure des subventions malgré nous, inutile de revendiquer quoique que ce soit, c’est perdu d’avance ! Seuls survivront ceux et celles qui font le dos rond sous la bourrasque. Il n’y a pas d’alternative ! Comme disait Thatcher de sinistre mémoire... Il ne semble pas que cette propagande martelée sans cesse convainque vraiment ; les profits obscènes et records de certains qui s’étalent au grand jour, avec leurs privilèges et passe-droits, jouent une petite musique de classe, entêtante qui sape toute cette com !

En regardant plus finement le tableau de la crise, présenté comme la réalité, nous assistons plutôt à une accélération du redéploiement de l’ économie, et une accentuation de la pression sur les salaires. Dans l’automobile par exemple avec des milliers d’emplois menacés, Renault achète un constructeur russe et délocalise un peu plus son centre de gravité. Peugeot pousse sa collaboration avec GM et délocalise en Russie, Inde, Chine.. Au même moment, l’industrie automobile anglaise remonte la pente (même si elle ne pouvait guère descendre plus bas) et sur la base d’une main-d’oeuvre très flexible et peu chère, reprend des parts de marché pour exporter même en Chine ! De la même façon, la réussite économique de l’Allemagne repose sur des conditions de travail-rémunération dégradées depuis les mesures Hartz 4, avec certains emplois « obligatoires » à 5 euros de l’heure. La population hexagonale semble donc encore résister à un traitement appliqué de longue date en Grande-Bretagne, en Allemagne, et plus récemment en Grèce, Portugal ou Espagne.

Rétrospectivement, le mouvement hexagonal de 1’hiver 1995 contre la réforme des retraites du secteur public avait stoppé cette attaque globale du niveau de vie des classes populaires et du coût de la main-d’oeuvre dans l’Union Européenne ; puis les années 2000-2010 avaient vu s’exercer une érosion constante sur les revenus. Aujourd’hui, le PS au pouvoir veut tourner la page de 1995 et de nouveau remettre en cause retraites, salaires, pensions et autres revenus indirects en 2013, pour aligner la France sur les conditions salariales des autres européens. Hollande doit tenter de passer les mesures impopulaires le plus vite possible, pour avoir une chance de remonter sa côte en fin de quinquennat et viser sa réélection. Et son premier ministre Ayrault fait le job, quitte à rabrouer les membres du gouvernement qui se tortillent pour sembler encore de gauche, et quitte à battre des records d’impopularité huit mois après sa nomination.

A Nantes et en Loire-Atlantique, l’industrie déjà très diminuée voit une flambée de fermetures, de licenciements et autres réductions de postes : Mittal à Basse-Indre, Micmo à Machecoul, Alcatel-Lucent à Orvault,... Les réponses syndicales sont classiques, et semblent mener les velléités de lutte droit dans le mur ; les possibilités de résistance dans les entreprises sont de toute façon tellement encadrées par la législation qu’elles n’autorisent que peu d’initiatives légales.

La lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes au nord de Nantes, son audience et son élargissement (actuellement prés de deux cents collectifs locaux à travers l’Hexagone) n’en est que plus remarquable dans ce contexte, pour avoir négligé les arguments de l’emploi et de la dynamique économique brandis par les promoteurs (Vinci, droite et gauche unies, patronat local). La propagande incessante en faveur du projet et le dénigrement systématique des résistances restent inefficaces.

Bien sûr la population rurale est sensible à la défense des terres contre leur bétonnage, mais citadins comme ruraux se rejoignent dans la résistance contre ce projet peut être aussi parce qu’il condense tout ce que les délocalisations industrielles et économiques ont d’arbitraire, de préoccupation financière pure et de gâchis évident, avec le déplacement d’un aéroport d’une trentaine de kilomètres, qui coûtera des centaines de millions, voire deux à trois milliards tous comptes faits. Cette délocalisation ubuesque, avec tout son cortège d’argumentations gestionnaires et de justifications technocratiques, est peut-être la goutte d’eau qui va mettre en mouvement de nombreux collectifs d’individus, dans une recherche d’une plus grande maîtrise de leur avenir face à une logique économique de plus en plus inacceptable *.

Cette délocalisation d’aéroport devrait pouvoir interpeller les salarié-e-s des différentes boîtes de Loire-Atlantique confrontées eux-aussi à des plans de restructuration et/ou délocalisation de la production. Et la résistance à ce projet de Notre Dame des Landes peut aussi démontrer que ce n’est pas forcément en s’enfermant dans sa boite que l’on peut gagner, mais au contraire en s’ouvrant à d’autres réalités-dimensions de la lutte que l’on peut être rejoint par d’autres, avec lesquels la perspective de victoire ou du moins de rapport de forces maintenu est possible.

Nantes le 28 décembre 2012

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