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[Afrique du sud] Extension du mouvement : le boomerang de Marikana

jeudi 4 octobre 2012, par WXYZ

Extension du mouvement gréviste à de nouvelles mines, dont une de fer, poursuite de la grève des camionneurs, l’usine Toyota de Durban paralysée.


Le 3 octobre 2012

L’augmentation de 22% des salaires obtenus par les 3000 foreurs de Marikana (et les 11 à 15% obtenus par les autres catégories) a provoqué l’extension, jusque-là continue, d’un mouvement de grèves sauvages dans le secteur minier de l’Afrique du Sud. Pour l’instant, ni la répression policière, ni l’encadrement musclé et les intimidations violentes du syndicalisme officiel, ni les licenciements systématiques, ni les expulsions en masse des grévistes de leurs logements n’ont eu raison de la détermination des travailleurs des mines de platine, d’or, de chrome, de diamants et maintenant de fer, dans différentes régions du pays.

Une mine de fer et deux nouvelles mines d’or sont entrées dans le mouvement ces dernières 48 heures – Le chiffre de 100.000 grévistes sans doute dépassé – Alors qu’environ 28000 camionneurs entent dans leur deuxième semaine de blocages, l’essence et les billets de banque commencent à manquer – Les travailleurs de la grande usine Toyota située près de Durban, sont en grève depuis lundi.

Spéciale dédicace à ceux qui pensent que la lutte de classe est dépassée ou n’existe plus.

Deuxième spéciale dédicace à ceux qui admettent la lutte de classes, mais qui, par aveuglement ou imbécilité, par solidarité politique ou d’appareil avec les NUM, COSATU, Parti Communiste d’Afrique du Sud et ANC, tous au gouvernement de Pretoria, ne bougent pas le petit doigt, n’informent pas, ne se solidarisent pas avec le plus grand mouvement gréviste de ces quinze dernières années.


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Une mine de fer touchée par le mouvement

Mercredi 3 octobre, les mineurs d’Afrique du Sud ont démarré une grève sauvage à la mine de fer de la société Kumba Iron Ore (à Sishen, près de la ville minière de Kathu) dans le nord du Cap, signe supplémentaire de l’escalade des conflits du travail dans la plus grande économie d’Afrique. Après le platine et l’or, ainsi qu’une mine de diamants et une autre de chrome, c’est maintenant le secteur des mines de fer qui est touché.

« Nos membres à Sishen nous ont dit que les gars se sont mis en grève à 2 heures ce matin et nous avons cru comprendre que les cadres sont descendu au fond ce matin », a déclaré Gideon du Plessis, secrétaire général adjoint à l’industrie du syndicat Solidarity [syndicat de cadres].

Le syndicat Solidarity ne participe à la grève. Le porte-parole Kumba a refusé de faire un commentaire, mais a dit que la compagnie publierait une déclaration sous peu.

Kumba Iron Ore, qui est une filiale de la société minière mondiale Anglo-American, est l’un des 10 premiers producteurs de minerai de fer, qui est utilisé principalement dans la production d’acier. La société a produit 41,3 millions tonnes de minerai en 2011.

Deux nouvelles mines d’or en grève

Harmony Gold Mining. Le producteur d’or Harmony Gold Mining (n° 3 du secteur en Afrique du sud) a également déclaré mardi que les travailleurs de la mine Kusasalethu, près de Carletonville (75 km à l’ouest de Johannesburg), dans le Nord-Ouest, avaient cessé le travail. La grève a commencé lorsque 300 mineurs se sont barricadés dans un secteur de la mine, bloquant l’arrivée de l’équipe de nuit.
Selon la porte-parole de la mine, Marian Van der Walt, la majorité des 5400 travailleurs était en grève mercredi. Elle a déclaré que les négociations entre les grévistes et la direction avaient déjà commencé.

Gold One. Une autre grève sauvage a frappé la compagnie Gold One International, hier mardi, quand les mineurs ont cessé le travail à la mine Cooke 4 d’Ezulwini, près de Westonaria, (West Rand, province de Gauteng). Mercredi, la direction de la mine d’or Gold One a annoncé avoir suspendu « 1.300 à 1.400 de ses 1.800 employés » en grève illégale sur son site de Ezulwini. Les trois autres mines (Cooke 1, 2 et 3) ne seraient pas touchées.

Cette nouvelle grève dans le secteur des mines de fer ainsi que dans un nouvelle mine d’or survient au moment où les conflits s’étendant dans le secteur des mines et où une grève nationale des camionneurs nationaux a commencé à bloquer les fournisseurs de carburant dans le pays.

Les revendications d’augmentation des salaires des mineurs (platine et or surtout) varient de 12.500 à 18 500 rands [*]. Les travailleurs d’une mine de diamants de Kimberley Underground, dans le Northern Cape (centre-ouest du pays), qui appartient à la société Petra Diamonds (siège social à Jersey), exigent eux 21.500 par mois.

Dans une autre grève illégale sur les salaires dans la compagnie minière Petmin, un garde de sécurité a été retrouvé mort. Il aurait été frappé par le couteau que brandissaient ses assaillants de la mine de Somkhele, dans la province du KwaZulu-Natal, ont rapporté les médias locaux citant des sources policières.

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Combien de grévistes ?

Difficile de savoir avec précision, selon que les sources veulent minimiser ou dramatiser.
Mardi soir, la presse disait qu’au moins 75.000 mineurs, soit 15% de l’ensemble des travailleurs du secteur minier de l’Afrique du Sud, étaient déjà en grève dans les mines de platine et d’or, dont

  • 21.000 mineurs d’Amplats (Anglo American Platinum, n°1 mondial du platine) à Rustenburg dans la « ceinture de platine » du pays à environ 120 km au nord-ouest de Johannesburg ;
  • 15.000 mineurs de la Gold Fields à KDC-Ouest en grève depuis le 10 Septembre, frappant la production du quatrième plus grand producteur mondial de lingots d’or (une grande partie d’entre eux sont maintenant, en plus, sans abris depuis que la direction de la mine les a expulsé des « foyers » qu’elle leur loue) ;
  • 24.000 de l’AngloGold Ashanti Mining Company

Selon Lesiba Seshoka, le porte-parole du syndicat des mineurs National Union of Mineworkers (NUM), opposé aux grèves « sauvages », les grèves illégales en cours impliquent plus de 100 000 travailleurs (soit environ 20% des mineurs de tout le pays) dans 7 entreprises :

  • AngloGold Ashanti ;
  • Gold Fields - avec ses mines KDC-Ouest et Beatrix ;
  • Anglo Platinum ;
  • Petra Diamonds, dans le Northern Cape, où un salaire de 21500 Rands est exigé ;
  • Petmin, dans le KwaZulu-Natal ;
  • La mine de platine Bokoni, dans le Limpopo (ex-Transvaal Septentrional, nord du pays) ;
  • Les mines de la. Samancor Chrome Western Mines, à Rustenburg.

Avec les nouvelles grèves de la Harmony Gold Mining et de la Gold One International, ce chiffre devait encore augmenter.

T-Shirts syndicaux brûlés

Les travailleurs en grève de la mine de chrome de Samancor ont bloqué l’entrée de la mine et brûlé leurs t-shirts du Syndicat national des mineurs (NUM) à Mooinooi, près de Rustenburg, ce mercredi 3 octobre.

« Nous ne voulons pas de la NUM », ont-ils crié alors qu’ils plaçaient leurs t-shirts rouges sur un faux cercueil auquel ils ont mis le feu.

Pule Pooe, un mineur, a déclaré que les travailleurs ne voulaient plus de la NUM pour les représenter. « Les responsables syndicaux nous ont trompé. Ils ne servent plus nos intérêts », a-t-il déclaré

Il a dit que brûler les t-shirts symbolisait l’enterrement de la NUM.

Un leader des mineurs, Phillip Mntombi a déclaré qu’ils avaient barricadé la route avec des pierres et des rondins parce qu’ils s’étaient vu refuser l’accès aux bâtiments de la mine afin de parler à la direction. « Les travailleurs ont décidé de prendre d’assaut le bâtiment après qu’un comité qu’ils ont élu s’est vu refuser l’accès afin de rencontrer la direction. Ils ont dit que si la direction ne pouvait pas répondre à cinq personnes, elle devait répondre à tous les travailleurs. »

Mntombi a déclaré que les ouvriers se sont mis en grève vendredi dernier, exigeant un salaire mensuel de 12.500 Rands. « Au total, notre revendication est de 17.000 Rands, y compris les allocations », dont une indemnité pour travail souterrain de 1800R et une allocation de vie à l’extérieur de 1500R.

La police surveillait les ouvriers, qui s’étaient rassemblés sur le terrain de sport. La situation est arrivée à un point de non-retour lorsque la police leur a demandé de déposer leurs bâtons et knobkerries [bâtons ressemblant à des clubs ou à des cannes, terminés par une boule : sert pour des combats rapprochés]. Certains ont refusé et la police a pris leurs armes de force tandis que beaucoup d’autres grévistes parvenaient à s’enfuir en courant dans les buissons avec leurs bâtons.

Toyota touché par une grève

Une grève a éclaté lundi après-midi dans l’usine automobile de Prospecton, à Durban, provocant l’arrêt de la production de véhicules, a confirmé un porte-parole société Toyota mercredi, qui a parlé d’une « absentéisme de masse ». Toyota South Africa Motors (TSAM) est le principal producteur automobile d’Afrique du sud. L’usine a une capacité de production de 220.000 unités par an. Elle fournit le marché intérieur et est aussi une plateforme d’exportations (50% environ de la production du site). Le conflit portrait sur les salaires (augmentation de 3,22 rands de l’heure, soit 30 centimes d’euro).

Le mouvement est semble-t-il là aussi parti de la base, car déclaré « illégal », le syndicat national des métallurgistes (NUMSA) ayant en outre déclaré être « en discussion avec direction de Toyota et les ouvriers » sur un mouvement social sur les salaires déclenché alors que l’accord salarial qu’il a signé court jusqu’en 2014.

Le mouvement des camionneurs continue

Pour la deuxième semaine consécutive, environ 28.000 grévistes ont reconduit le mouvement. Ils demandent 12% d’augmentation des salaires. Des manifestations ont eu lieu dans les principales villes.
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Des distributeurs de billets ne sont plus approvisionnés. Les stations-services ont commencé à se tarir, notamment dans plusieurs régions de la province de Gauteng, le centre économique du pays, selon l’Association sud-africaine de l’industrie pétrolière (SAPIA). SAPIA a averti le public de ne pas faire des achats de panique, affirmant que les pénuries ne sont pas encore très répandues.

Les autorités du transport estiment que 80% du transport des marchandises dans le pays se font par la route.

La grève a également interrompu la livraison de charbon dans les hôpitaux publics, qui ont besoin de carburant pour fonctionner leurs chaudières pour l’eau chaude et le chauffage. Les pièces détachées de certaines industries en flux tendus, dont l’automobile, commencent à manquer, tandis que les stocks commencent à s’étoffer.

Tous les jours, la presse fait état de camions sabotés ou brûlés.

Combien de nouveaux décès ?

En début de semaine, la NUM avait annoncé qu’au moins 5 personnes avaient été tuées dans des violences liées au conflit minier pendant le week-end. Un porte-parole de la police a déclaré qu’un seul meurtre pouvait être mis en relation avec le conflit, un garde de sécurité de la mine de Somkhele, dans la province du KwaZulu-Natal, les quatre autres décès résultant plutôt de bagarres privées.

Bourgeoisie noire et de gauche

Le président Jacob Zuma prévoit de dépenser 18 millions d’euros d’argent public pour faire rénover sa résidence rurale privée. Située à Nkandla, à l’est de l’Afrique du Sud, c’est là-bas que vivent ses quatre épouses et ses enfants. C’est ce que révèle le journal City Press, se basant sur des documents officiels mais confidentiel.

La rénovation de la résidence privée, entamée en 2010, devrait inclure la construction d’un héliport, d’une clinique pour le président et sa famille, dix maisons pour le service de sécurité, un parking souterrain, des aires de jeu et un centre pour visiteurs.
Le président avait initialement annoncé qu’il paierait de sa poche la facture, mais selon des documents du département des Travaux publics, publié par le journal City Press, le chef de l’Etat sud-africain n’aurait à payer que 5% des travaux.

Syndicats débordés en plein confusion

Depuis le départ du mouvement, à Marikana, le syndicat NUM est totalement débordé. Après avoir essayé physiquement d’empêcher le déclenchement de la grève, le syndicat des mineurs n’a eu de cesse de dénoncer le patronat des mines qui accorde des augmentations de salaires malgré le caractère « illégal » des grèves et le fait qu’elles se situent en dehors du cadre de la négociation collective. Selon la NUM, les patrons en cédant aux grévistes, encouragent les violences et les désordres. Le syndicat visait surtout les compagnies Impala Platinum (conflit du début de l’année) et Lonmin (Marikana) d’avoir cédé aux grévistes et du coup d’avoir placé le syndicat en porte-à-faux.

Mais cette position se révèle réversible. Le 29 septembre, le secrétaire général de la COSATU a annoncé devant les grévistes de la mine d’or Gold Fields que son syndicat allait reprendre la voie des négociations avec le patronat des mines sur les salaires. Tentative évidente de reprendre la main, une première rencontre était programmée pour le mercredi 3 septembre avec la Chambre patronale des mines en particulier en demandant une révision de l’accord bi-annuel en cours dans le secteur des mines de charbon et d’or. Cet accord ne concerne pas les mines de platine.

Le 3 octobre 2012

(d’après ABN Digital, miningweekly.com, Reuters, AP, Times de Johannesburg,…)
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Note
[*] Cours du rand ce jour, 1 rand = 0,0919 euros.
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Infos précédentes ici :

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1224

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?breve464
(avec les infos additionnelles placées dans les commentaires)

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2 Messages

  • Un mort dans des affrontements entre mineurs grévistes et policiers

    Le Monde.fr | 05.10.2012 à 09h21

    Le mouvement social qui gagne depuis l’été de nombreuses mines sud-africaines connaît une nouvelle victime. Un homme a été tué jeudi soir dans des affrontements entre la police et les employés en grève d’un site d’extraction du groupe Amplats, numéro un mondial du platine et filiale du géant anglo-sud-africain Anglo American.

    "Les flics ont tiré sur beaucoup de gens, une personne est morte", a indiqué un représentant des grévistes, Gaddhafi Mdoda, confirmant une information donnée par deux radios. "Nous avons reçu des témoignages. Pour l’instant, nous essayons de voir si nous pouvons retrouver le corps, mais nous n’avons pas de rapport de police" faisant formellement état d’un décès, a indiqué un porte-parole de la police. "La situation est tendue, tout peut arriver", a-t-il ajouté.

    Le représentant des grévistes soutient que les policiers "tiraient à balles réelles". La police soutient en revanche que seules des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser un rassemblement illégal sur une colline près du site d’Amplats, près de Rustenburg (nord-ouest de Johannesburg), un des principaux bassins miniers du pays.

    Selon la radio Eyewitness News, près de 2 000 mineurs avaient pris part à des rassemblements informels à proximité des mines puis au défilé dans les rues de la ville. Les manifestants avaient bloqué les routes avec des rochers et des pneus enflammés.

    34 MINEURS TUÉS EN AOÛT

    Le secteur minier, vital pour l’économie sud-africaine, subit des grèves en série qui ont déjà impliqué environ 80 000 mineurs, selon des experts. Depuis le 12 septembre, des grèves sauvages bloquent tous les puits du bassin de Rustenburg où le groupe Amplats emploie 28 000 personnes. Les grévistes réclament une forte augmentation de salaire jusqu’à 16 000 rands mensuels (1 450 euros).

    En début de semaine, les violences ont fait cinq morts selon le syndicat national des mineurs NUM. Dans le même temps, les arrêts de travail sauvages se sont étendus à deux puits exploités dans la province voisine du Limpopo (Union Mine et Bokoni).

    Les grèves sauvages pour obtenir des augmentations de salaires, accompagnées de violences, paralysent une bonne partie du secteur minier sud-africain depuis la mi-août. Le mouvement a été exacerbé par la fusillade de Marikana, lorsque la police a abattu 34 mineurs en grève le 16 août sur un site de platine exploité par Lonmin.

    Dans ce groupe, les mineurs et leur direction sont finalement parvenus à un accord salarial, qui a mis fin à un conflit de six semaines ayant provoqué la mort de 46 personnes au total.

    http://www.lemonde.fr/afrique/artic...

    Autre source :

    Un mineur gréviste tué à Rustenburg

    Johannesburg - Un mineur de la mine de platine de l’Anglo American (Amplats) de Rustenburg a été retrouvé mort sur une colline dans le bidonville Nkaneng à Photsaneng, Nord-Ouest.

    « Notre camarade a été tué, il a été abattu hier soir [jeudi]. Son corps est toujours là [sur la colline], où il a été abattu » a déclaré vendredi Kadhafi Mdoda, l’un des leaders des travailleurs.

    Il a dit que la police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les travailleurs qui s’étaient rassemblés sur la colline près du bidonville.

    « Ils se sont d’abord réunis au foyer Bleskop et ont reçu l’ordre de partir. Ils sont allés au bidonville. Ils ont également reçu l’ordre de se disperser et sont alors allés sur la colline pour continuer leur rassemblement ». Arrivés là, la police leur a de nouveau ordonné de se disperser, en comptant jusqu’à 10, et a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, a-t-il ajouté.

    La police du Nord-Ouest ne pouvait pas confirmer immédiatement la mort. Le capitaine Amanda Funani a déclaré qu’ils allaient publier une déclaration quand ils auront tous les détails.

    Pendant ce temps, les travailleurs en grève ont barricadé les routes reliant Rustenburg à Marikana avec des pierres et des pneus incendiés

    Les travailleurs se sont mis en grève « sauvage », sans suivre les procédures du droit du travail, le 12 Septembre, en exigeant un salaire et des indemnités mensuels de 16.000 rands.

    Depuis lors, des magasins et des voitures ont été incendiés. Lundi, six voitures qui roulaient près de la mine ont été brûlées et deux magasins pillés et incendiés.

    (…)

    Malgré les menaces de licenciement s’ils ne sont pas retournent pas au travail, les travailleurs continuent de désobéir.

    Mdoda a déclaré qu’ils allaient se rassembler au Stade de Bleskop. « Tous les travailleurs vont à Bleskop », a-t-il déclaré.

    (d’après News24/SAPA)

    D’après le site du Times (de Johannesburg), les mineurs auraient également mis le feu à deux puits de mine et à un centre de formation. Des renforts de police allaient être envoyés pour patrouiller dans la zone du conflit, a déclaré le porte-parole de la police du North West, le brigadier Thulani Ngubane « pour protéger la loi et l’ordre public ».

    Le porte-parole de la Chambre [patronale] des mines, Jabu Maphalala, a déclaré qu’un plan de sortie de conflit avait été convenu avec la NUM [le Syndicat national des mineurs, opposé à la grève] et tablait sur une sortie de crise en fin de semaine prochaine.


    Toyota : Fin de la grève des travailleurs après une augmentation des salaires

    La direction de Toyota a déclaré qu’elle avait été contrainte de fermer son usine automobile en Afrique du Sud pendant quatre jours en raison d’une grève illégale sur les salaires, le premier signe que les grèves sauvages dans les mines se propagent à d’autres secteurs de la plus grande économie de l’Afrique.

    Les dirigeants syndicaux de l’usine de Durban de la société japonaise ont déclaré que travailleurs reprendraient le travail vendredi après avoir obtenu une augmentation de salaire de 5,4%, en partie inspirée par une forte hausse des salaires remportée le mois dernier par les grévistes de la mine de platine Lonmin de Marikana.

    « Les circonstances ne sont pas les mêmes que ce qui se passe dans les mines », a déclaré Mbuso Ngubane de l’Union nationale des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA, National Union of Metalworkers of South Africa). « Mais cela envoie un message. Cela a un impact sur les autres travailleurs. »

    Les grèves dans les mines d’Afrique du Sud de platine, d’or, de minerai de fer et de diamants, pourraient également s’étendre au charbon, ce qui perturberait la production de l’un des principaux fournisseurs de charbon au monde. Pas moins de 75.000 mineurs, soit 15% des effectifs de l’industrie en Afrique du Sud, sont en grève, ce qui compromet la croissance déjà fragile.

    Cette grève a été la première déclenchée dans le secteur manufacturier.

    (d’après Reuters/The Guardian)


    Grève des camionneurs

    La grève entamée le 24 septembre pour une augmentation des salaires de 12% continue. La compagnie Shell a annoncé qu’elle ne pouvait plus fournir le carburant dans certaines grandes villes, notamment Johannesburg, à cause du manque de sécurité. Pour raison de « force majeure » (en français dans le texte) elle suspend ses contrats d’approvisionnement de ses détaillants. Chaque jour, plusieurs camions de non-grévistes sont incendiés dans diverses régions du pays.

    Un tiers des stations-service de la province de Gauteng, la région d’Afrique du Sud qui consomme environ 60% de tous les carburants, sont à court d’au moins un des trois produits, a déclaré MC Lamprecht, le président de l’association des détaillants d’Afrique du sud.

    Une pénurie de fruits transportés par camion dans la région du Sud-Ouest a fait grimper les prix du marché de gros de fruits et légumes frais de Johannesburg, a déclaré Paul Botha, un agent de marché. Du coup, les acheteurs n’achètent pas et les produits pourrissent.

    Par ailleurs, le syndicat des transports SATAWU a annoncé qu’il appelait les cheminots et les travailleurs des ports à se joindre au mouvement la semaine prochaine.

    (d’après businessweek.com et Reuters)

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  • Le 6 octobre 2012 par c.hélène

    Les mineurs sud-africains d’Amplats rejettent avec force un licenciement massif.

    “S’ils ne veulent pas nous parler, beaucoup de choses vont brûler à partir d’aujourd’hui”, “S’ils disent qu’ils nous licencient, nous allons nous battre contre eux. Il y a déjà des gars qui projettent de brûler la fonderie”
    ont lancé à l’AFP des mineurs sud-africains.

    (AFP)

    RUSTENBURG (Afrique du Sud) — Des centaines de mineurs sud-africains du site de Rustenburg (nord) d’Amplats, numéro un mondial du platine, ont tenu samedi un rassemblement pacifique pour protester contre le licenciement massif de 12.000 personnes, mais brandi la menace d’un recours à la violence.

    “C’est le début de la guerre”
    , a ainsi lancé l’un des responsables syndicaux des mineurs, Gaddhafi Mdoda, sous les acclamations.

    Regroupés dans un stade de Rustenburg, les mineurs ont été encouragés par leurs leaders à rejeter le licenciement prononcé par Anglo American Platinum (Amplats) et continuer les protestations jusqu’à l’obtention d’une augmentation salariale.

    “Si Anglo American n’est pas prêt à négocier, ils doivent faire leurs bagages et partir”, a déclaré M. Mdoda à l’AFP.

    Les mineurs de différents puits d’extraction s’étaient rendus au stade sous escorte policière, scandant des slogans, tandis qu’un hélicoptère survolait la zone. Les mineurs ont également observé un moment de silence à la mémoire d’un de leurs collègues, tué jeudi dans des affrontements avec la police.

    Amplats, filiale d’Anglo American qui emploie 28.000 personnes à Rustenburg et y produit près d’un quart du platine mondial, a mis vendredi à exécution sa menace de licencier tous les mineurs en grève sauvage, depuis le 12 septembre, qui refuseraient de comparaître devant un conseil de discipline.

    Plusieurs d’entre eux, totalement déterminés à obtenir les substantielles augmentations de salaire qu’ils réclament depuis le début de leur mouvement, menaçaient de recourir à la violence pour forcer l’exploitant de la mine à les réembaucher.

    “S’ils ne veulent pas nous parler, beaucoup de choses vont brûler à partir d’aujourd’hui”, a lancé à l’AFP Hendrick Mpondo, 27 ans. “S’ils disent qu’ils nous licencient, nous allons nous battre contre eux. Il y a déjà des gars qui projettent de brûler la fonderie”.

    En dépit de ces menaces, les mineurs se sont dispersés dans le calme, à l’issue de ce rassemblement. Ils ont néanmoins promis de poursuivre leurs protestations.

    Pour la majorité d’entre eux, ils n’étaient pas armés, à l’inverse d’autres manifestations où des bâtons et d’autres formes d’armes avaient été brandies.

    Dans la journée, l’agence de presse sud-africaine SAPA a également annoncé le renvoi de la majorité des 3.500 mineurs grévistes de la mine de Bokoni de la compagnie Atlatsa Resources Corporation, en partie détenue par Amplats.

    A l’instar des travailleurs de Rustenburg, les mineurs du site d’extraction de platine de Bokoni, dans la province voisine du Limpopo (nord-est), ont été renvoyés pour leur absence à une audience disciplinaire, après deux semaines de grève sur les salaires.

    Signe des tensions qui persistent, trois véhicules ont été incendiés vendredi soir juste à côté du puits de Thembelani, l’un des sites d’Amplats.

    Par ailleurs, un dirigeant local du syndicat national des mines (NUM) a été abattu chez lui vendredi soir dans la ville de Marikana, à quelques kilomètres de là.

    Marikana, un site exploité par Lonmin, a été le théâtre en août et septembre du plus violent conflit social en Afrique du Sud depuis la chute de l’apartheid en 1994 : 46 personnes au total y ont trouvé la mort, dont 34 mineurs en grève sauvage abattus par la police le 16 août.

    Depuis le début des conflits sociaux dans les mines, les grévistes expriment une vive défiance envers le NUM, accusé d’être trop proche du pouvoir et du patronat.

    Selon les informations des syndicats, au moins sept personnes ont trouvé la mort en marge du conflit social d’Amplats, depuis une semaine.

    Près de 100.000 personnes, mineurs mais également transporteurs routiers, sont en grève actuellement en Afrique du Sud pour réclamer des hausses de salaires.

    Le président Jacob Zuma, assez peu présent depuis le début de la crise, a répété cette semaine que ces conflits sociaux étaient dangereux pour l’économie, et risquaient de faire fuir les investisseurs.

    “Nous ne devrions pas chercher à nous montrer nous-mêmes comme une nation perpétuellement en train de se battre”, a-t-il lancé jeudi.

    Les investisseurs redoutent une paralysie totale du secteur minier, poumon économique du pays, qui contribue à presque 20% du PIB sud-africain.

    “Le gouvernement ne fait rien”, constatait vendredi Peter Attard Montalto, analyste stratégique à la banque japonaise Nomura, affirmant que les grèves avaient déjà coûté entre 0,2 et 0,3% de croissance au troisième trimestre.

    publié d’abord sur L’Alsace Libertaire

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