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du 14 au 22 mai 2012 à Paris

Procès antiterroriste pour 6 camarades

petit rappel des faits - appel à la solidarité

mardi 1er mai 2012, par admi2

Du 14 au 22 mai 2012, six camarades passeront en procès à Paris sous
l’accusation d’association de malfaiteurs à finalité terroriste. Les faits
concernent la tentative d’incendie d’un véhicule de flics en 2007 pendant
la dernière mascarade présidentielle, et un sabotage de la circulation des
trains lors du mouvement anti-cpe en 2006.


Voir en ligne : http://infokiosques.net/mauvaises_i...

Ils sont également accusés de fabrication de fumigènes artisanaux et crève-pneus destinés à une manifestation devant la prison pour étrangers de Vincennes en 2008, ou encore d’avoir eu entre leurs mains des manuels de sabotage, du chlorate et des plans originaux de la prison pour mineurs de Porcheville.

La brochure Mauvaises Intentions 3 est un recueil de textes revenant
sur cette affaire mais aussi sur les questions de répression et
d’anti-répression, les techniques de police, l’ADN comme preuve,etc. Elle
est disponible sur : http://www.infokiosques.net/spip.ph...

Elle a été imprimée en 3500 ex (un ex. coûte 0,70 cts. ) Nous pouvons donc
vous en envoyer si vous le désirez. Ecrivez-nous par mail.

A l’occasion de la parution du recueil de textes Mauvaises Intentions 3,
un concert de solidarité aura lieu le vendredi 11 mai à la Parole Errante,
9 rue François Debergue, Montreuil ( Croix de Chavaux)

* à partir de 18h30 : point d’info et présentation.
* 20h Concert avec les Louise Mitchels, Tweez, Pierre & Bastien, et
Gommard.

Bouffe et entrée à prix libre.

Pour plus d’informations : http://infokiosques.net/mauvaises_i...

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RDV le 14 mai à 13h30 au TGI de Paris ( M°Cité ) à la 10e chambre
correctionnelle pour la première audience.


Procès antiterroriste pour 6 camarades
du 14 au 22 mai 2012 à Paris
Appel à solidarité
Petit rappel des faits

Ivan, Bruno et Damien sont arrêtés en janvier 2008 alors qu’ils se rendent
à une manif devant le centre de rétention de Vincennes avec des fumigènes
artisanaux et des crève-pneus, qui deviennent pour la justice et les
médias une “bombe à clous”. Ivan et Bruno sont alors placés en détention
préventive et Damien sous contrôle judiciaire.

Quelques jours plus tard, Inès (*Isa) et Franck (*Farid) sont arrêtés lors
d’un contrôle des douanes à Vierzon en possession de manuels expliquant
des techniques de sabotage, du plan d’une prison pour mineurs et de
chlorate. L’antiterrorisme se saisit de l’affaire. Les flics prétendent
que l’ADN d’Isa correspondrait à une des 5 traces ADN présentes dans un
sac contenant des bouteilles d’essence, retrouvé sous une dépanneuse de
flics pendant l’entre-deux-tours des présidentielles de 2007.

Rapidement, ces deux enquêtes sont jointes en un seul dossier, instruit
par les mêmes juges antiterroristes. La police ratisse alors dans
l’entourage des personnes arrêtées et des personnes fichées
“anarcho-autonomes” pour tenter de trouver qui se cacherait derrière les
ADN manquants. Javier (*Juan), le frère d’Inès (*Isa), puis Damien (qui
avait été arrêté avec Ivan et Bruno) sont mis en prison pendant plusieurs
mois car leurs profils ADN correspondraient aussi aux traces retrouvées
sous la dépanneuse. Par ailleurs, en juin 2010, Javier (*Juan) a, en plus,
été mis en examen pour une série de sabotages par incendie sur des
armoires électriques de signalisation SNCF qui ont paralysé une partie du
trafic ferroviaire en 2006 pendant le mouvement "CPE". Son ADN aurait été
retrouvé sur le lieu d’une tentative de sabotage.

Inès (*Isa), Javier (*Juan), Damien, Ivan, Franck (*Farid) et Bruno ont
chacun fait entre 5 et 13 mois de détention préventive dans le cadre de
cette procédure. Et ils restent sous contrôle judiciaire jusqu’au procès
en correctionnelle.

Du 14 au 22 mai aura donc lieu le premier procès sous juridiction
antiterroriste de militants désignés comme appartenant à la « mouvance
anarcho-autonome ». Les six inculpés, comme des centaines de milliers
d’autres personnes, ont pris part aux différentes luttes sociales de ces
dernières années : mouvement "CPE", révoltes lors des élections
présidentielles de 2007, luttes contre l’enfermement des sans-papiers et
pour la liberté de circulation... De manifs sauvages en sabotages, la
conflictualité qui s’exprimait dans ces luttes débordait souvent du cadre
légal ou des habituelles médiations politiques et syndicales. Et quand ça
remue, l’Etat cherche à punir un petit nombre pour faire peur à tous : par
la police et la justice, il tente toujours de séparer les "bons
manifestants" des "vilains casseurs", d’isoler les actes du contexte dans
lequel ils s’inscrivent, et de finalement diviser pour mieux régner. Et ce
qui est attaqué là, c’est aussi un ensemble de mauvaises intentions et la
tentative de les mettre en pratique de manière autonome.

Séparer. Il suffit d’assister à une comparution immédiate pour voir que
les pauvres et les marginaux sont toujours présumés coupables et très
souvent condamnés : la culpabilité et l’innocence sont les deux grands
concepts utilisés jour après jour, du bureau du procureur à la salle
d’audience, pour maintenir l’ordre social. Ces notions ne peuvent pas être
les nôtres. Et chercher à s’en sortir face à la Justice ne signifie pas
renier ses idées et ses pratiques.
Isoler. La Justice nous contraint à rentrer dans une temporalité qui lui
est propre : celle de l’instruction, de la prison, du contrôle judiciaire
et du procès. Ce temps judiciaire permet non seulement d’isoler
concrètement les inculpés en les enfermant, mais aussi de les maintenir
sous pression - par un contrôle judiciaire avec interdicion de se voir les
uns les autres, par exemple. Enfin, l’instruction est chargée d’établir
des profils qui participent à différencier les peines voire à faire de
certaines d’entre elles des peines exemplaires.
Diviser. Des squatteurs des cages d’escaliers aux manifestants, se
regrouper ou s’organiser collectivement représente une menace potentielle
pour le pouvoir. Les accusations d’"association de malfaiteurs", "bande",
"en réunion" sont de plus en plus utilisés comme des "circonstances
aggravantes" : cela permet d’alourdir les peines et d’inciter les gens à
rester atomisés. C’est dans cette même logique qu’opère la juridiction
antiterroriste utilisée par l’Etat, au gré des intérêts politiques du
moment, pour rejeter du "corps social" ce qui dérange, et neutraliser des
pratiques et pensées qui sortent du cadre institutionnel.

Pour autant, les mécanismes de la Justice ne sont pas les seuls outils du
pouvoir à devoir être critiqués et combattus. De multiples dispositifs et
institutions participent tous les jours à maintenir l’ordre social et
l’exploitation : du crédit aux antidépresseurs, du salariat aux contrôles
CAF, de l’école à l’armée... Mais il n’y a pas qu’en Grèce que des
milliers de personnes refusent l’horizon qu’imposent le capitalisme et
l’Etat. Et ce qui se jouera au Tribunal n’est pas un rapport
interpersonnel entre les inculpés et les juges, mais un moment de la lutte
entre la classe des possédants et les exploités, un moment de la lutte
entre l’autorité et les récalcitrants. Exprimer sa solidarité c’est
s’inscrire dans cette lutte.

Solidarité avec les inculpés !
Plus d’infos sur la page de "Mauvaises intentions" :
https://infokiosques.net/mauvaises_...

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