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ca 219, avril 2012

De l’utilité de J.-L. Mélenchon et du Front de Gauche

samedi 7 avril 2012, par Courant Alternatif


De l’utilité de J.-L. Mélenchon
et du Front de Gauche

Comme l’avait demandé le camarade Staline en son temps à propos du Pape : « le Vatican, combien de divisions ». Dans la joute électorale de ce premier tour, N. Sarkozy comme F. Hollande, doivent se demander : J L Mélenchon combien de pourcentage, combien d’intentions de vote ? Le premier avec malice et ravi, le second non sans inquiétude.

Restaurer un capitalisme
à visage humain ?

Ce jour, 7 candidats et 3 candidates ont été reconnus et validés par le conseil constitutionnel. La bataille fait rage entre les principaux candidats de ce premier tour de présidentielle. Sans être nommée, l’austérité de gauche ou de droite attend inéluctable le vainqueur sorti des urnes qui l’appliquera. Place à la réalité où chacun devra payer son écot pour aider la France. Évidemment la douleur sera plus forte pour les salariés et les 8,5 millions de pauvres recensés.
Haro sur la finance et les banques entendons-nous des deux principaux candidats jusqu’aux outsiders. Ils dénoncent la finance débridée, irresponsable etc. On en oublie D. Strauss Khan, socialiste et ex-patron du FMI, ex-leader de la gauche et ex-vainqueur de cette présidentielle avant ses frasques sexuelles. Son remplaçant par défaut F. Hollande, rassure le peuple. Il va taxer les riches, les hauts revenus, rétablir la justice sociale etc. De son côté, le candidat Nicolas s’en prend au président Sarkozy. Président des riches qui n’aurait pas été ferme et actif contre tous ces financiers immoraux, ces corps intermédiaires ou autres qui se mettaient en travers de ses réformes. Le candidat Nicolas menace même Bruxelles du pilori si les intérêts de la France n’étaient pas pris en compte. Notre président candidat, s’est converti à la taxe Tobin et n’hésite pas à emprunter au Front de Gauche ravi ses mesures contre les riches. Fini le « BLING BLING » juré craché. Le président s’est trompé, aidez le candidat à rénover les us et coutumes de la République dans son deuxième quinquennat.
Voici quelques mois, S. Hessel, ancien résistant ayant participé au conseil national de la résistance, avec son best seller « Indigniez-vous« donnait écho aux alter- mondialistes et autres. Face aux nécessités du combat de classe, le premier saluait le droit à l’indignation face à toutes injustices sociales. Les seconds, dans leurs combats de transformation sociale se limitaient à la dénonciation : de la mondialisation débridée, de l’aberration de la financiarisation irresponsable qui creusent les injustices et produisent plus de misère. En France ils dénonçaient le détricotage par le gouvernement Sarkozy des lois de progrès social issus de 1945 et élaborées par le conseil national de la résistance. (1) Leur combat masquait les méfaits du capitalisme par la seule dénonciation de ses gestionnaires irresponsables et révélait l’inquiétude et l’insatisfaction de cette petite bourgeoisie malmenée.

Là où les réponses au chaos capitaliste, ne peuvent être que la révolte de classe des exploités et la réappropriation de leur vie à l’exemple du peuple grec, nos consciences humanistes nous convient à l’indignation citoyenne, à la révolte civique électorale et à l’insurrection républicaine par les urnes. Ces amis et ralliés électoraux du jour ont, depuis de nombreuses années, préparé le terrain de l’acceptation et résignation citoyenne. Via les programmes, les déclarations et les petites phrases …, les différentes fractions de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie, qui s’affrontent dans l’arène électorale vont réussir une fois encore à entraîner derrière leurs étendards rouges, verts ou tricolores -les citoyens, le peuple FRANCAIS (de gauche ou de droite), les travailleurs ... pour qu’ils aillent voter au son de la marseillaise et de l’internationale. Bref à s’enchaîner seuls dans l’isoloir avec l’illusion d’agir et de s’émanciper de leurs aliénations.

Alors que c’est le capitalisme la source de désordres sociaux économiques et écologiques, qu’il faut combattre pour une émancipation communiste et libertaire, une fois encore certains de nos aspirants présidentiables, repointent avec nostalgie le bien être d’un capitalisme passé des « trente glorieuses » mais dépassé par le capital lui-même. D’autres plus radicaux nous promettent grâce à une prise de pouvoir citoyenne le retour d’un capitalisme à visage humain, un capitalisme pour le peuple. Bref chacun d’annoncer la rupture avec ce capitalisme financier inhumain et sauvage pour nous conduire vers un capitalisme plus raisonné social et respectueux des faibles.

Le rebelle de la République.

L’appel républicain à reprendre la bastille le 18 mars à vu convergé 50 ? 100 ? 120 000 personnes de tout âge, de multiples horizons professionnels, venues de toute la France. La bourgeoisie ayant peur du vide politique, il lui fallait trouver et modeler cette icône indispensable pour canaliser vers les urnes et les institutions cette révolte latente et grandissante qui couve des usines aux quartiers.
Depuis peu le front de Gauche entraîné par le leader du Parti de Gauche J L Mélenchon (JLM) à imposé sa crédibilité électorale en capitalisant plus de 10% des intentions de vote dans les sondages. Ce politicien professionnel succède donc à O. Besancenot (l‘ex leader/porte-parole du NPA, facteur sympathique aux relents libertaro- guévariste) dans le rôle de rabatteur officiel pour le compte de la bourgeoisie.

« Indignez-vous » écrivait S. Hessel. « Prenez le pouvoir » harangue le tribun de la bourgeoisie. Car il est vrai que JLM est du sérail. Depuis ses responsabilités dans l’OCI (ex-Organisation Communiste Internationaliste : trotskiste) jusqu’à son adhésion au PS en 1977 où il suit les pas de F. Mitterrand depuis son aile gauche dans le parti. Il quitte le PS en 2008. Républicain laïcard et nationaliste, Il votera contre le traité européen en mai 2005 après avoir approuvé celui de Maastricht en 1999. Ministre du gouvernement L. Jospin de 2000 à 2002 sous la présidence Chirac. Sénateur PS puis député européen du Front de Gauche. Peu d’écho de sa radicalité de l’époque alors que la gauche aux affaires dépassait les espérances du patronat en bilan de privatisation d’entreprises et autres mesures antisociales contre les travailleurs. Peu importe ces colportages. Certes il a le verbe haut mais avec sa faconde qui séduit une petite bourgeoisie précarisée et en désespérance politique mais surtout sait agréger à ses côtés les travailleurs radicaux et combatifs, il rassure. Sa révolution sera propre, civique, citoyenne et institutionnelle.

De Gaulle, G. Marchais, V. Hugo et F. Mitterrand...

Cet ancien socialiste anti-libéral se retrouve à la tête du Parti de Gauche en 2009. Des accords communs avec le PCF lors des européennes lancent la dynamique du Front de Gauche. La présidentielle le découvre et il s’impose. Il devient le candidat des travailleurs et du peuple. Il récuse tout droit à M. Le Pen de s’accaparer de ce fait et la défie sur son terrain. « La semi-démente » devient son ennemie principale tout en égratignant la gauche tiédie et son capitaine de pédalo F. Hollande. Il donne le ton émotionnel en replaçant le monde ouvrier sur le devant de la scène électorale et glorifie la classe ouvrière, dans des élans dignes de Maurice Thorez ou de Jean Jaurès.

« Prenez le pouvoir » affiche le front de Gauche, tandis que JLM précise ailleurs, dans un même élan : « Ton intérêt de classe, c’est de voter avec ta classe ». L’ambiance est Hugolienne mais expurgé de la révolte et des barricades. Sa révolution citoyenne, est l’union du bourgeois et du prolétaire derrière le char de l’état. Pour mieux mystifier les travailleurs, ses compagnons de campagne électorale du PCF mettent tout leur savoir-faire à son service. Notamment les réseaux du parti en lien avec les structures syndicales dont celles de la CGT. On le découvre ainsi aux cotés du patron de la CGT, Bernard Thibaut. Ce dernier est en partance de son poste, mais la tradition PCF /CGT semble être renouée pour la photo. Sans aucune critique contre les bureaucraties syndicales, il appelle les travailleurs à : « Ne cédez jamais... » mais rassure l’institution : « ...groupez-vous autour de vos syndicats ».

Nostalgique du programme commun époque où socialistes et communistes étaient unis. Époque où les socialistes portaient les valeurs de Gauche avant de se ramollir dans le libéralisme. Les nationalisations sont à l’ordre du jour. Suite aux reculades des socialistes sur la retraite, il s’affirme comme le candidat de la retraite à 60 ans. Sans en définir les conditions.

C’est la version grande gueule de feu Georges Marchais (ancien leader du PCF), qui sait comment s’adresser aux travailleurs, haranguer le peuple directement. Sa gouaille séduit lorsqu’il rembarre les média et, avec le sens de ses réparties, aligne les journalistes sans complaisance.

Face à la finance et aux banques, il est l’homme de l’espoir, de la résistance et de la rupture avec les institutions. Ses moyens pour les faire plier : « la loi et l’emprunt forcé sur les banques pour les obliger à... ». Il en profite pour saluer De Gaulle autre homme de la résistance nationale à Londres qui su en son heure arriver au pouvoir et instituer la cinquième république.
Ce républicain laïcard et franc-maçon, prône l’universalisme dans la République. Veut restaurer l’idéal de la Nation, et un Etat protecteur des pauvres. Il vante l’école républicaine, l’école de la patrie et pourfend les écoles et langues régionales. Productiviste, il offre une planification écologique et propose l’arrêt du nucléaire après un référendum national etc. (2)

Le Parti de Gauche et le Parti Communiste, espèrent porter le Front de Gauche au-delà des 10% d’intentions de votes. Consécration pour le premier et résurrection pour le second. Sur des thématiques chauvines et populistes, qui rappellent le PCF des années 70, il démontre que la Gauche peut être crédible quand elle est de gauche et mène une politique de gauche. Une politique de justice sociale, arbitrée par l’état.
« Qui vote, règne » écrivait Victor Hugo...autre référence. Le suffrage universel et le bulletin de vote deviennent les seuls outils d’émancipation sociale proposés par JLM et ses alliés. Comment le capital pourrait-il refuser à un tel serviteur quelques postes ministériels et strapontins pour ses amis si la victoire survenait.

Ni tribun, ni César,
ni sauveur

Il ne s’agit pas ici de personnaliser contre l’individu JLM, mais d’illustrer le rôle de ce Front de Gauche (3) et de son programme au travers des attitudes, meetings et petites phrases de leur leader électoral. Embryon d’union de gauche retrouvée, entre les déçus du sarkozysme et du socialisme réformiste et les impatients révoltés. Coalition dont les valeurs républicaines et laïques peuvent séduire et faire communier ensemble les travailleurs et leurs patrons à l’exemple des loges maçonniques.

La crise qui conduit le capital à attaquer de plus en plus violemment les travailleurs, révèle en même temps par ses contradictions, les conditions d’exploitation, et nous permet d’acquérir notre propre conscience de classe pour défendre nous-mêmes nos intérêts. Sans doute cette prise de conscience est-elle trop minoritaire et parcellaire pour libérer cette force qui devra conduire à une révolte autonome et anticapitaliste. Pour la période, le réformisme y est encore trop prégnant. Il permet dans la confusion politique ambiante, à un césar, à un tribun de s’affirmer par des mystifications. Sans doute est-ce une des raisons, malgré les coups portés, qui permet à la bourgeoisie de trouver dans ses rangs des gestionnaires sachant ramener les prolétaires à garder raison électorale. JLM et le Front de Gauche détournent les désirs de révoltes, et de colères exprimées dans les luttes. Leur battage électoral permet de mystifier et récupérer par des discours radicaux ces désirs de changement. Le décorum démocratique facilite ce tour de passe-passe et autres illusions. La puissance médiatique veille à étouffer de maintes manières tous bruits ou échos dissonants.

Au-delà des apparences radicales de cette gauche c’est la bourgeoisie qui se mobilise. « Selon moi, c’est de la classe moyenne que viendra ce que j’appelle la révolution citoyenne. En le faisant, elle fait bloc avec les ouvriers et les employés dans un front du peuple. » (JLM). Le programme du Front de Gauche s’adresse donc d’abord à cette frange de la bourgeoisie ou petite bourgeoisie sociale et humaniste en voie d’être déclassée, déstabilisée. Avec sa propagande, le rôle du Front de Gauche est de faire revenir, de reconquérir les voix des travailleurs et autres abstentionnistes dans les urnes. La révolution par l’isoloir, sert à renforcer et rétablir la fraction sociale et humaniste de la bourgeoisie qui, alliée aux libéraux du PS qui prédominent dans la gauche prendra le pouvoir à la droite..

Comme le souligne Pierre Laurent du PCF : « Au Front de Gauche nous n’avons qu’un adversaire : la droite et sa politique au service des marchés financiers. Et nous avons une ambition : mettre la gauche à la hauteur de la situation. » Ce puissant partenaire au sein du Front de Gauche, qui n’oublie pas ce que son parti doit au PS, n’hésite pas rappeler le but et les limites de la révolution mélenchoniène.
Espérons que le réveil des lendemains d’avril et de mai prochain, ne sera pas trop rude pour tous ceux et celles qui se sont laisséEs convaincre par cette voie sans issue qu’est l’aventure citoyenne.

M Z. Caen le 20/03/2012

1/ voir CA N°207 : Réflexions sur le programme du Conseil National de la Résistance.
2/ CA N° 209 : A la gauche du PS recomposition ou décomposition ?
3/ On y retrouve : Parti de Gauche et Parti Communiste français, la Gauche Alternative (ex LCR), République et socialisme (ex MRC de JP Chevènement), Convergence et Alternative (ex-NPA), Parti Communiste Ouvrier de France (marxistes léninistes), FASE (Fédération Alternative Sociale et écologique/ Gauche alternative).

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3 Messages

  • Alors qu’est-ce qu’on fait ?
    elle se fait où alors la révolution ? Oui je sais, chaque jour en nous même, dans nos têtes... est-ce qu’il faut attendre que tout le monde se réveille ? Les capitalistes, libéraux, financiers etc, n’attendent pas eux, pour nous enchaîner tous les jours un peu plus.
    Et apparemment, c pas cette année qu’on fera 75% d’abstention.
    C’est clair, ils ont bien joué leur coup. Le front de gauche récupère tous les élans de révolte, les envies de changement, de révolution, les ras-le-bol, les "marre d’être pris pour des cons" etc. et dirigent ces énergies d’insurrection vers, les urnes... capitulation du peuple en colère devant le bulletin de vote... c’est pas cette année que le peuple renversera le système, puisqu’il va aller voter.
    Peut-être faut-il alors appuyer dans ce sens là ? Voter en masse pour le FDG !
    Ou bien mettre une allumette dans les urnes ?

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    • L’abstention ne fait ni ne favorise une révolution. Les urnes ne sont pas très importantes pour nous autres révolutionnaires à une heurs où 65 pour cent se dit convaincu que l’essentiel ne se jouera pas dans celles ci. Une part considérable de celles et ceux qui vote pour l’extrême gauche ou pour Mélenchon ne dit rien d’autre que j’emmerde les politiciens "classiques" et j’emmerde mon patrons, bien peu se font réellement "enchaîner dans l’isoloir"... Pousser la critique des élections jusqu’à son stade le plus radical c’est sortir de la vielle formule toute faite du piège à cons et de se rendre compte que attendre quoi que ce soit de l’abstention est une autre manière de se faire avoir par les élections. Certain abstentionnistes convaincus sont bien moins révolutionnaires et d’avantage aliéné que nombre de votants.

      Attention au discours dogmatique abstentioniste qui fini par contredire l’essence de la critique des élections.

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      • D’accord pour ne pas s’enfermer dans une abstention de principe, un peu comme le fait un certain anarchisme intemporel… qui du coup devient rituel et fonctionnel : à chaque élection, sa campagne anti-électorale...

        Le FdG, Mélanchon, récupèrent sur le terrain électoral (présenté comme le principal voire l’unique terrain de la politique), les frustrations sociales, les sentiments d’échec, les peurs de la crise, du déclassement social et de la fin de toutes « protections » que l’État du Welfare garantissait plus ou moins… Mais, à mon sens, ce vote se nourrit aussi et surtout – au-delà du lien évident avec le ‟Non” au référendum sur la Constitution européenne de 2005 – de la défaite du plus grand mouvement social de ces dernières années, qui a mis beaucoup de monde dans la rue : celui contre la réforme des retraites de l’automne 2010. Sans compter, d’autres défaites (LRU, licenciements et réductions d’effectifs…). En ce sens, le vote Mélanchon serait plutôt le signe d’une impuissance sociale (individuelle et collective) et peut-être d’une forme d’illusion née de cette impuissance.

        Il faudrait essayer de poser la question dans l’autre sens, qui effectivement en revient à un « que faire ? ».
        Comment sortir la « politique » du cadre électoral de la représentation qui ne fait rien d’autre finalement que l’aspirer et la dissoudre ? A ce titre, les « Indignés » d’Espagne, avec toutes leurs limitations et illusions, sont allés beaucoup plus loin que bien d’autres mouvements de ces dernières années, voire décennies, quand ils disent des politiciens professionnels « Ils ne nous représentant pas » et leur opposent des mobilisations et modes d’action directe (non violente), de désobéissance collective, d’occupation des espaces publics, etc. sur tous les sujets.

        L’autre versant de la question serait : comment aujourd’hui faire émerger des luttes de résistance sociale à l’initiative d’« en bas », en tous cas en marge des structures et des appareils, contre la crise du capital, le chantage de la « dette » et ses conséquences (devenir encore plus « rentables » et « compétitifs »). Mais aussi contre ses tentatives de se redéployer (de « retrouver le chemin de la croissance ») à coup de grands travaux inutiles et dévastateurs… sauf pour les profits de quelques grands groupes capitaliste dans le BTP et ailleurs… Les mobilisations « No TAV – Non aux LGV », celles contre le nucléaire, contre un grand aéroport à Nantes… ouvrent des voies, de pistes en ce sens. Elles s’opposent à l’organisation du monde que le développement capitaliste veut imposer en affirmant d’autres exigences existentielles et relationnelles que celle de la vitesse, de la rentabilité, du "mouvement" des personnes indexé au mouvement de la circulation du capital. Et elles s’affronteront directement à un prochain gouvernement de gauche rejoint ou soutenu par le FdG.

        Et lié à cette question d’une « politique » détachée de toute visée électorale, comment recréer des espaces d’expression et d’agrégation politique qui ne reconduisent pas les schémas partidaires mais essaient de répondre à des formes de « nécessité » immédiates tout en redessinant, en visualisant les contours d’une émancipation sociale et politique, avec ces multiples facettes, thématiques et subjectivités ? Et là, c’est clair que des sectarismes doivent être levés, des efforts de regroupements, de rencontres, de débats se font sentir, ne serait-ce que pour vérifier la solidité des « glaces » qui nous séparent dès lors qu’on ne raisonne plus en termes de « ligne juste » ou de « vérité ».

        Il est clair que sans ces luttes sociales, luttes de rupture avec l’ordre et la logique du capital qui motiveraient l’éclosion de ces nouvelles créations politiques, il n’y a pas grand’ chose à attendre, sauf l’agitation « gauchiste » des chapelles et des positionnements purement verbaux (et le plus souvent verbeux).

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