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Courant Alternatif 214 novembre 2011

CA 214 : Sommaire et édito

lundi 31 octobre 2011, par Courant Alternatif

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SOMMAIRE

Edito page 3

Antinucléaire
page 4 15 octobre : une mobilisation en demi-teinte
page 5 Bordeaux, un petit millier de personnes
page 6 22-24 novembre : appel au camp de Valognes
page 7 Sur les transports de matières radioactives

Economie
page 8 [Une crise de la finance ???-1090]

Santé
page 11 Quand leurs profits valent plus que notre santé !

Répression
page 13 Lyon, violences policières contre les manifestants !
page 28 Poitiers, 26-27novembre, forum antirépression !

Magouilles blues
page 14 La République qui pue : l’affairisme d’hier à aujourd’hui

Big Brother page 16

Colonialisme
page 18 [Mayotte, la révolte muselée-<1092]

Nous sommes 99%
page 22 Occupy Wall Street, le reveil de l’Amérique [Point de vue]
page 25 Israël , l’été des indignés et après ?
page 29 Etat espagnol , quand l’indignation s’installe sans faire de surplace

Lectures
page 24 La prodigieuse procession et autres charges
Dynamite ! 1830-1930 un siècle de violence de classe en Amérique

EDITORIAL<br>

François Hollande est sorti vainqueur au deuxième tour de la primaire socialiste contre sa rivale Martine Aubry avec 56,38%. Quel vide, après tant de déchaînements médiatiques orchestrés le temps de cette campagne. Quel calme soudainement pour qui ne s’est pas joint au dynamisme et à l’enthousiasme suggéré par les commentateurs et autres politiciens. Cette primaire citoyenne n’était-elle pas le renouveau de la démocratie électorale empreinte de modernité ? Pensez donc plus de 2,5 millions de participants. Le peuple de gauche pouvait enfin désigner ses représentants directs. Mieux, laissait-on entendre, il aurait ainsi le pouvoir de choisir la politique à mener. Cette primaire citoyenne a relooké leur démocratie électorale, de plus en plus désertée. Une modernité de gauche saluée même par la droite au pouvoir.

Rappelons que cette idée de primaires est née dans le cercle de réflexion « Terra Nova » pour sortir le PS du marasme politique où il était enlisé  : perte de la présidentielle, guerre de chefs et de clans, décrochage de l’électorat populaire, etc. L’inspiration vint d’Italie mais aussi des USA, avec les primaires américaines, qui avaient porté B. Obama à la Maison-Blanche. Est-ce là la réponse « participative » apportée par notre bourgeoisie nationale, surprise et inquiète par les révoltes du peuple grec, ou du mouvement des indignés qui ne cesse de s’étendre de par le monde ? Non pas que la révolution soit leur premier mot d’ordre, mais parce que ces derniers, déterminés, renouent dans la rue et sur les places de Madrid, Tel-Aviv ou New York, des liens collectifs de solidarité qui pourraient entraîner, grossir et renforcer le rapport de forces et de classes, contre les gestionnaires qui imposent leur austérité pour le plus grand bien des banques et de leurs actionnaires.

Pour accompagner ce renouveau démocratique, notre bourgeoisie de gauche a mis en avant un de ses jokers. Plébiscité par quelque trois cent mille votants, A. Montebourg a su apporter à ces moments de télé-réalité électorale, la fraîcheur subversive qui convenait, pour élargir le champ de séduction des socialistes. Il est avéré que pour accéder à l’Elysée, il faut séduire le plus largement possible. Montebourg (ancien porte parole de S. Royal) a le rôle de rabatteur électoral, sur l’aile gauche du PS, comme en son temps JP. Chevènement.

Par cette primaire, il ne s’agissait nullement de donner un quelconque contre pouvoir, mais de départager les prétendants. Comment les candidats de cette primaire pouvaient-ils peser sur le programme du Parti, sachant que la différence entre François et Martine n’est que l’endroit ou l’envers d’une même pièce de monnaie, déjà poinçonnée à l’effigie de l’ancien patron du FMI, auquel revenait le trône du PS avant ses ennuis juridico-sexuels ? Évidemment les Verts et autres boutiquiers à gauche de la gauche ont accompagné cette mystification en allant voter pour Martine, plus pragmatique pour leurs marchandages. Hélas pour eux tout est à revoir, comme les Verts qui négocient un futur groupe parlementaire et une participation gouvernementale.

C’est pour cela que sur le terrain des résistances, anticapitalistes et libertaires, nous devons œuvrer ensemble à renforcer collectivement nos réponses à l’exemple de notre mobilisation du 15 octobre à Rennes.
Le cadre de la politique économique socialiste est fixé  : le remboursement de la dette d’abord.

Ce préalable illustre l’acceptation de la crise (pas d’offensive contre les banques), et de ses réalités imposées à tous comme irrémédiables. Rien sur les salaires sinon des déclarations générales liées à la santé des entreprises. Vagues promesses sur le SMIC aligné sur le quinquennat présidentiel. Sans doute y aura-t-il quelques mesurettes pour séduire l’électorat durant la campagne, mais après Mai 2012  : « Austérité et Rigueur », à l’exemple des politiques anti-sociales menées en Espagne mais aussi en Grèce par des gouvernements d’appellation Socialiste.
En 1871, lors de la Commune de Paris, les insurgés instaurèrent la « révocabilité permanente » de leurs membres responsables. Telle est notre démarche électorale inscrite dans une démocratie directe. Il ne suffit pas de choisir le ou la candidate, encore lui faut-il respecter les engagements, pris par et pour tous. Sans cet outil de contrôle, de contre pouvoir collectif, qu’offre la possibilité de révocation immédiate de l’élu, les choix ou le libre arbitre des citoyens, du peuple ne resteront qu’un leurre et un éternel moyen d’asservissement des exploités à la démocratie bourgeoise.
La démocratie bourgeoise ne peut fonctionner que par la mystification des élections libres et démocratiques comme moyen d’émancipation. En pleine crise de confiance, la force idéologique de notre bourgeoisie est d’avoir su relooker notre scrutin national, de lui avoir insufflé un renouveau participatif et citoyen. A défaut d’alternative à sa crise, c’est l’alternance du personnel politique qui est mise en spectacle.

Alors que l’austérité frappe de plus en plus durement, que les attaques contre le monde du travail redoublent, nos gestionnaires en sont quand même à redouter plus que tout les explosions sociales : réactions sociales ouvrières de la Commune de Paris à Mai 68, résistances populaires du Larzac à Plogoff, luttes de 2006 contre le CPE ou dernièrement avec le mouvement contre la réforme des retraites. La bourgeoisie n’a pas d’alternative à sa crise hormis l’accentuation de l’oppression et de la répression qui s’ensuit. D’où le besoin de nouveaux artifices électoraux pour nous persuader que l’alternance politique est porteuse de changement et d’espoirs.

Plus que jamais, nous devons combattre l’idée que l’émancipation sociale sortira des urnes de la bourgeoisie. Plus que jamais, anti-capitalistes, libertaires, doivent construire des lieux, des moments ouverts pour un combat collectif de classe. Moments ouverts comme le furent les cortèges anticapitalistes lors des manifestations antinucléaires du 15 octobre dernier.

OCL Caen
le 29 octobre 2011

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