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[USA] Le mouvement Occupy Wall Street prend de l’ampleur

dimanche 9 octobre 2011, par OCLibertaire


Voir en ligne : Déclaration d’occupation de New-York

Le 17 septembre, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées aux alentours de la bourse de New York City au sud de Manhattan à l’appel d’un mouvement anonyme baptisé Occupy Wall Street . Un appel lancé par un magazine alternatif canadien. Repris sur quelques sites Internet. Appel repris dans un concert de Manu Chao, et puis c’est à peu près tout.

Les 2 à 300 personnes du premier jour ont voulu s’installer dans un parc voisin pour y dresser des tentes mais la police les en a empêché. Mais le lendemain, ils sont revenus. Pas de d’organisation ni de porte parole. Simplement des thèmes simples : « Nous sommes 99% de la population et on ne va pas supporter plus longtemps l’avidité et la corruption de 1% ». Un communiqué disant : « Comme nos frères et nos sœurs en Egypte, Grèce, Espagne, Islande, nous avons prévu d’utiliser la tactique révolutionnaire de l’occupation massive du printemps arabe pour restaurer la démocratie aux Etats-Unis ».

Beaucoup de très jeunes (moins de 20 ans) parmi eux.

Et des slogans : « Nous sommes des personnes, pas des indices boursiers », « Nous avons pris la bourse », « FMI, laisse-nous vivre ».
Dès le lendemain, s’est tenue la première assemblée, à l’image de ce qui s’est passé en Espagne, en Grèce et ailleurs. Près de mille personnes qui se sont appelé “Assemblée Générale du Peuple de New York”. Très vite, des petits groupes se sont formés pour amener de la nourriture. L’appel Occupy Wall Street a commencé à avoir un écho dans une trentaine de villes via l’Internet. A New York, les 3 ou 400 personnes de la veille sont maintenant le double.

La police est omniprésente et les arrestations se font sous n’importe quel prétexte : utilisation d’un mégaphone sans permission, ou s’être dispersé pour ne pas se laisser arrêter (“désobéissance aux ordres” !), ou encore avoir empêché la police d’enlever une banderole accrochée dans le parc…

Le mégaphone électrique est interdit. Qu’à cela ne tienne, ils et elles ont inventé le « mégaphone humain » : chaque phrase que dit un orateur est répété successivement dans les rangs de sorte que tout le monde entende…

Le 24 septembre, 80 manifestants sont été arrêtés par la police, officiellement pour avoir bloqué le trafic automobile. Les campements ont été installés dans deux parcs privés de la zone, avec l’accord de leurs propriétaires : ils sont donc en principe indélogeables. Dans la semaine, une vingtaine de personnes ont été arrêtées, la plupart pour des tags, d’autres pour avoir porté les masques Anonymous de “V pour Vendetta” : un officiel de la police a déclaré qu’une loi de l’Etat de New York de 1845 interdit à deux personnes ou plus de porter des masques dans un même rassemblement…

Au bout d’une semaine, dans une dizaine de villes, les premiers rassemblements sont organisés, dont Los Angeles, Chicago…
L’extension se fait surtout dans la dernière semaine de septembre : Kansas City, Saint Louis, Boston, San Francisco, Denver, Seatle… une trentaine de villes sont touchées à la fin septembre et le mouvement ne cesse de s’étendre. Le site Internet occupytogether commence à recenser toutes les initiatives à l’échelle du pays, et même au-delà : Canada, Australie...

Mais en dehors, de NYC, le mouvement reste encore modeste.

La grande presse n’en parle pas. Les quotidiens dits sérieux les traitent de « hippies » en quelques lignes. Sauf Fox News, la chaîne d’infos TV en continu (d’ultra droite) qui voient en eux des « Nazis », pas moins !.

A NYC, les occupants, qui ont rebaptisé le Zuccoti Park en Plazza Liberty ou Liberty Square, ont reçu le soutien de plusieurs syndicats, dont celui des transports de la ville, métro et bus (TWU). D’autres syndicats prévoient une manifestation pour le 5 octobre et ont déclaré soutenir le mouvement de protestation.

Pendant ce temps, le mouvement a commencé à s’élargir. Un journal, “The Occupied Wall Street Journal” a été tiré à 50 000 exemplaires. Pour le numéro suivant, 900 personnes ont déjà contribué financièrement et récolté 36000 US$.
Ce même week-end, les “indignés” new-yorkais ont reçu un soutien inattendu : une quinzaine de marines, vétérans, ont décidé de rejoindre le mouvement « pour le protéger » et faire barrage à la police si besoin est.

Au cours de cette dernière semaine de septembre, d’après la police, 5000 personnes sont passées dans le parc occupé. Ils et elle sont quelques centaines à y passer la nuit.

Samedi 1er octobre, environ 4 à 5 000 personnes se sont rassemblées et ont décidé de partir en manifestation pour protester contre la répression policière du week-end précédent. Mais, c’est l’arrestation de 700 des manifestants (dont une chroniqueuse du New York Times) qui se dirigeaient vers le pont de Brooklyn pour le bloquer qui a eu pour effet de faire sortir dans la grande presse et les grands networks TV l’information sur l’existence de ce mouvement. Seuls les manifestants situés sur les trottoirs ont eu le « droit » de manifester. Mais arrêter tant de monde, qui manifestait pacifiquement, dans un lieu aussi visible, n’a pu que se retourner contre les autorités.

Depuis cette date, des petites vidéos montrant notamment le comportement de la police se sont diffusées un peu partout sur le Net. Presque tous les arrêtés ont été libérés tard dans la nuit mais quelques unes seront convoqués sous 30 jours devant une cour pénale de NY pour atteinte à l’ordre public et blocage du trafic sur le pont. L’attitude le police commence a être ouvertement critiqué, surtout qu’au même moment, on apprend que la banque JP Morgan Chase, sauvée par l’État, a fait une donation (déductible d’impôts) de 4,8 millions de dollars à la Fondation de la Police de New York.

Le même jour, une manifestation de 3000 personnes à Boston s’est conclu par l’arrestation de 24 personnes à la suite de l’occupation des bureaux de la Bank of America de cette ville. A San Francisco, un rassemblement était organisé devant les bureaux de Chase Bank et 6 manifestants ont été arrêtés. A Los Angeles, une manifestation en direction de la mairie a rassemblé 3000 personnes.

Des milliers de manifestants

Le mercredi 5 octobre, la manifestation, appelée également par plusieurs syndicats (des employés de services, des infirmières, des transports publics, les Teamsters… qui normalement sont des soutiens du Parti démocrate), des collectifs et organisations communautaires d’afroaméricain-e-s et de latin@s (dont la Beyond May 12 Coalition), a compté avec plus de 15 000 personnes, avec une immense banderole « We Are The 99% », et une foule d’autres disant « L’imagination au pouvoir », « Banquiers, en prison », « Politiciens, à la maison », « Citoyens à l’agora, créons une nouvelle démocratie », « Mettons fin à la Banque Centrale ! », « Quand les riches volent les pauvres, ils appellent ça des affaires, quand les pauvres se défendent, ils appellent ça violence ».

Plusieurs colonnes de manifestants. « Jobs, not cuts » (« Du travail, pas de coupes sociales ». Un cortège d’un syndicat des travailleurs de Chinatown, composé essentiellement de latinos. Une autre banderole « Printemps Arabe, Été Européen, Automne Américain » ». Un syndicat des plombiers. Un autre des enseignants de la ville. Beaucoup d’étudiants aussi. Certains, fidèles à la tradition gauchiste, avec des emblèmes de Che Guevara, Sandino, Fidel Castro. D’autres avec des calicots dénonçant leur situation d’“endettés” pour cause d’études payantes et sans jobs…

Les messages de soutien commencent à arriver de toutes parts.
Pour beaucoup, c’est un tournant et un début de consécration.

Pour Noami Klein, figure des mouvements altermondialistes, « le mouvement Occupy Wall Street, n’est pas une réponse à celui du Tea Party mais une réponse au Parti démocrate ».

Les derniers jours, le campement de Plazza Liberty continue de s’étoffer et commence à s’organiser. Une bibliothèque, une cuisine, une pharmacie…

Depuis le 1er octobre, des tentes ont été installées aux abords de l’Hôtel de Ville de Los Angeles.

Samedi 8 octobre, une manifestation “contre la cupidité des entreprises” et contre la guerre (10ème anniversaire de la guerre en Afghanistan) a eu lieu à Washington (capitale fédérale) à l’appel du mouvement “ Occupy D.C. ” (“Occupons Washington DC”) et Stop the Machine , au cours de laquelle une occupation symbolique d’un musée national de l’air et de l’espace s’est terminée en affrontements (légers) et lâchers de gaz au poivre par les gardiens. Le musée a été fermé. Les manifestants ont fait un sit-in sur les pelouses pour exiger de pouvoir entrer, mais en vain.

Le 15 octobre est une autre échéance, internationale, avec 400 rassemblements annoncés dans 45 pays sous le slogan : « Unis pour un changement global »

A suivre…

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Déclaration du mouvement de NYC :
http://nycga.cc/2011/09/30/declarat...

Site “hub” regroupant les informations sur les initiatives à l’échelle du pays et au-delà :
http://www.occupytogether.org/

NYC :
http://occupywallst.org/

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3 Messages

  • À Oakland, des milliers de personnes ont participé à une grève générale

    Des milliers de travailleurs, étudiants et activistes du mouvement Occupy ont participé à une “grève générale” aujourd’hui à Oakland. Tout au long de la journée ils ont abandonné leurs lieux de travail, salles de classe et commerces, journée qui a s’est conclue par la fermeture le cinquième port de commerce du pays.

    Après avoir marché et dansé dans la ville pendant toute la journée, en provoquant la fermeture de toutes les succursales bancaires dans le centre ainsi que plusieurs boutiques, les protestataires ont réussi à dépasser les 10 000 selon les médias locaux, lorsqu’ils sont arrivés au port industriel d’Oakland dans la soirée.

    L’administration portuaire a fait une déclaration dans la soirée pour informer que les opérations du port étaient effectivement arrêtées, suscitant la joie des manifestants, qui ont revendiqué leur victoire, a rapporté le San Francisco Chronicle.

    Le fameux syndicat militant des dockers (ILWU) – un des plus progressistes du pays, le même qui refusait de charger les navires en partance pour l’Amérique centrale dans les années 80 en solidarité avec ces luttes de libération –, a confirmé ce soir qu’a été obtenue la suspension des opérations du fait qu’il était hautement improbable que leurs travailleurs de l’équipe de nuit, qui débute à 19 heures, puissent pénétrer dans le port à cause de la manifestation (c’était une manière diplomatique de dire qu’il s’est joint au mouvement, car dans ce pays les grèves de solidarité avec les autres travailleurs sont illégales).

    « Ce soir, rien n’entre ni ne sort », a déclaré un porte-parole syndical à la presse.

    La maire, Jean Quan, a même donné la permission aux travailleurs municipaux de prendre leur journée pour rejoindre les manifestations, ce qui a causé une certaine irritation chez ses propres forces de police. Dans le même temps, elle a donné l’ordre aux agents pour qu’ils essaient de garder un profil bas.

    Cela fait partie de la réponse à la répression policière qui a tenté d’expulser le campement Occupy Oakland la semaine dernière, lorsqu’ils ont utilisé des gaz lacrymogènes qui ont grièvement blessé le marine, vétéran de la guerre en Irak, Scott Olson.

    Le mouvement bénéficie du soutien des principaux syndicats de la région, y compris les infirmières et les enseignants.

    « Nous soutenons le mouvement de base Occupy, car ils parlent au nom des 99% d’entre nous qui sont affectés par la cupidité des entreprises », a déclaré Josie Camacho, représentant syndical du comté d’Alameda, composé de 120 syndicats avec 120 000 membres, a rapporté le quotidien Los Angeles Times.

    Au moins 15% des enseignants d’Oakland (un peu plus de 300) ne sont pas allé à leurs écoles afin de rejoindre la manifestation a déclaré le San Francisco Chronicle, ajoutant qu’elle a également été rejointe par des centaines de travailleurs municipaux.

    Plusieurs magasins ont été fermés, certains en solidarité avec l’appel à la grève. Ils ont mis des panneaux sur les vitrines annonçant qu’ils ne travaillaient pas en soutien aux 99%. Par exemple, le cinéma Grand Lake Theater, au lieu de placer la liste habituelle des films projetés dans ses salles, a changé son panneau pour déclarer : « Avec fierté, nous sommes solidaires du mouvement Occupy Wall Street. Fermé ce mercredi pour soutien à la grève ».

    Même s’il n’y a pas eu une grève générale totale, les membres du mouvement ont dit qu’ils avaient atteint leur objectif.

    Depuis 1947, les syndicats ont l’interdiction d’arrêter le travail en solidarité avec d’autres travailleurs, et donc les grèves générales sont illégales en vertu du droit fédéral.

    Toutefois, avec cette tentative, c’est la première fois depuis 1946 qu’est appelée une grève générale – la dernière dans ce pays a eu lieu justement à Oakland, avec son épicentre à seulement quelques pâtés de maisons du campement de Occupy Oakland –, a déclaré Joshua Holland, de Alternet.

    Le musicien Boots Riley du groupe The Coup, l’un des organisateurs de cette initiative, a déclaré que cette mobilisation représente une nouvelle phase du mouvement, « un coup de semonce qui va au-delà de dire “nous sommes les 99%”. Cela montre que les 99% peuvent être organisés ... nous pouvons construire un large consensus et nous n’avons plus besoin de patrons ».

    Dans plusieurs villes, dont New York, Philadelphie et Boston, il y eu des marches de solidarité avec Oakland et aussi pour dénoncer la répression contre les campements Occupy à plusieurs endroits.

    De New York à Oakland, le système est décomposé, ont scandé des centaines de manifestants dans une manifestation qui s’est déroulé à Broadway depuis la Liberty Plazza jusqu’au siège de la police de New York cet après-midi.

    Anciens combattants, étudiants, représentants d’organisations communautaires et d’autres regroupements, ils ont dénoncé la brutalité de la police ici et à travers tout le pays. Ils ont repris le slogan « nous sommes les 99% et nous sommes imparables », « un autre monde est possible », encouragés par un groupe musical de cuivres et de percussions jouant depuis des chansons des Twisted Sister (« We’re not gonna take it », Nous n’allons plus le tolérer) jusqu’aux hymnes du mouvement pour les droits civiques et un peu de Lady Gaga.

    Un homme portant un habit juif et un keffieh palestinien faisait onduler un drapeau rouge et noir anarchiste depuis les marches de l’hôtel de ville, tandis que des vétérans de guerre invitaient les manifestants à participer à des chœurs sur le cas du marine blessé.

    Ici, comme ailleurs dans le pays, les manifestants ont affirmé qu’à partir de maintenant, pour chaque cas de violence policière dans n’importe quelle ville, il sera répondu avec des actions et des marches à travers le pays.

    La Jornada (Mexico)

    3 novembre 2011

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    Suite à la manifestation de la journée de grève générale du mercredi 2 novembre, plus de 80 personnes ont été interpellées et huit blessées lors d’affrontement avec la police.

    Cinq manifestants et trois policiers ont été blessés dans la nuit de mercredi à jeudi, a précisé le chef par intérim de la police de la ville, Howard Jordan.

    Au moins une personne a été inculpée pour vandalisme pour avoir brisé des vitres d’un bâtiment de la police, a ajouté Howard Jordan au cours d’une conférence de presse, ajoutant que quelque 400 policiers étaient intervenus.

    En fait, une partie des occupants du mouvement, a voulu investir des locaux abandonnés de l’ancien centre d’aide aux personnes sans logement (Travelers Aid), situés à proximité du campement. Il s’agissait d’en faire un deuxième lieu occupé et permettre au mouvement de se renforcer et de passer l’hiver.
    Les affrontements ont eu lieu alors que les policiers se dirigeaient vers le bâtiment afin de l’évacuer.

    = = = = =

    Oakland : Un deuxième vétéran de l’armée américaine blessé par la police

    Mis à jour le 05.11.11 à 09h49

    La police californienne a gravement blessé un ancien militaire qui manifestait dans le cadre du mouvement « Occupy Oakland », a annoncé vendredi une association de vétérans de la guerre en Irak.

    Kayvan Sabeghi est le deuxième vétéran blessé dans ces manifestations après le marine Scott Olsen, grièvement touché la semaine dernière. Son cas a contribué à galvaniser le mouvement des « indignés » d’Oakland, qui dénoncent, comme « Occupy Wall Street », les inégalités économiques et l’avidité des milieux financiers.

    Hémorragie interne et traumatisme de la rate

    Sabeghi, 32 ans, a été arrêté et frappé mercredi soir lors de l’intervention de la police pour disperser une manifestation, selon Brian Kelly, copropriétaire d’un bar avec la victime. Emmené au commissariat, il s’est vu refuser des soins durant 18 heures environ, a ajouté son ami. Il souffre d’une hémorragie interne et d’un traumatisme de la rate, a annoncé l’association de vétérans. L’hôpital général de Highland a précisé qu’il était en soins intensifs.

    Cinq civils et trois policiers ont été blessés ce soir-là, selon la mairie. La police d’Oakland n’était pas joignable dans l’immédiat.

    (Reuters)

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    Bon à savoir

    Oakland est une ville d’un demi-million d’habitants située au centre de la baie de San Francisco. C’est une ville ouvrière, de longue tradition de luttes sociales. C’est aussi à Oakland qu’a été fondé en 1966 le Black Panther Party for Self-Defense, dont l’une des premières actions a consisté, dès 1967, à organiser des patrouilles de militants pour surveiller la police de la ville d’Oakland…

    Le lieu occupé par le mouvement Occupy Oakland a été renommé Oscar Grant Plaza, du nom d’un jeune afro américain de 22 ans, tué à bout portant par une brigade de la police des transports alors qu’il était face contre terre sur un quai du métro, dans la nuit du réveillon du 1er janvier 2009.

    http://www.youtube.com/watch?v=Ihwm0t4BKFw

    Rien d’étonnant qu’il y ait dans cette ville, à la fois une référence aux luttes ouvrières (l’appel à la grève générale lancé par une assemblée d’à peine 2000 personnes), une présence notable de la communauté black (et la visite récente d’Angela Davis) et une thématique très forte sur la question des flics et des violences policières : un des slogans du mouvement est d’ailleurs « No more cops, we don’t need ‘em ! All we want is total freedom ».

    L’implication des vétérans de guerre dans le mouvement diffus de contestation se fait de plus en plus sentir et un groupe appelé les « Vétérans du 99% » vient de naître. A New York, des veillées pour Scott Olson ont été organisées à l’initiative de l’association des vétérans contre la guerre en Irak (IVAW). Avec un deuxième vétéran grièvement blessé un fois de plus à Oakland, cette tendance devrait s’accentuer, au delà de la Californie du Nord.

    = = = = =

    Site de Occupy Oakland : textes, photos, vidéos..

    http://www.occupyoakland.org/

    Indymedia de San Francisco Bay

    http://www.indybay.org/

    Bay of Rage : site anticapitaliste de la Baie de San Francisco

    http://www.bayofrage.com/

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    • Sur les caractéristiques du mouvement Occupy à Oakland, quelques informations utiles ici :

      http://www.article11.info/?Ken-Knabb-Il-ne-s-agit-pas-d-une#pagination_page

      A noter : dans le dernier Courant Alternatif, il y a un texte de ce même Ken Knabb "La réveil de l’Amérique"

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      • Les débats internes du mouvement reflètent le processus à travers lequel la Commune d’Oakland s’est transformée en un espace pour penser et combattre dans une autre perspective, sans avant-gardes ni chef.

        Il y a deux mois est né le mouvement Occupy, en capturant l’imagination de millions de personnes dans le monde. Cela fait des décennies que l’on n’avait pas vu un mouvement aussi massif et populaire contre le régime hégémonique global, porté par le peuple du pays qui perpétue ce système. Parmi les centaines d’expériences d’Occupy qui existent maintenant, celle d’Occupy Oakland, en Californie, a été remarquée depuis sa fondation.

        Le premier jour du campement d’Occupy Oakland, il a été proposé un autre nom pour l’espace : Decolonize Oakland. Plusieurs semaines après, l’assemblée générale a approuvé un Mémorandum en solidarité avec les peuples indigènes : « …comme signal adressé au mouvement national Occupy Wall Street et aux peuples indigènes d’ici et de là-bas qui se sentent exclus par le langage colonialiste de l’“occupation” avec lequel on a nommé ce mouvement, nous déclarons que Occupy Oakland aspire à “Décoloniser Oakland”… »

        Les débats internes du mouvement reflètent le processus à travers lequel la Commune d’Oakland s’est transformée en un espace pour penser et combattre dans une autre perspective, sans avant-gardes ni chef. L’histoire rebelle de cette région nous aide à comprendre pourquoi.

        En 1966, les Panthères Noires naissent à Oakland. Avec leur politique d’autodéfense armée et de services communautaires autonomes, les Black Panthers ont représenté la dernière menace avec un tel niveau d’organisation contre l’État capitaliste américain. Bien qu’elles aient été écrasées par une campagne d’infiltration et d’assassinats par la FBI, leur mémoire et leur esprit sont encore vivants à Oakland.

        Parallèlement, le mouvement de la libre expression à l’Université de Californie, Berkeley, a été fondé en soutien aux Noirs de la ville voisine d’Oakland, et il est devenu un des mouvements étudiants les plus importants dans l’histoire de ce pays.

        Ces deux trajectoires de résistance sont présentes dans les rébellions les plus récentes.

        Le premier janvier 2009, la police a tué un jeune Noir de 23 ans, Oscar Grant, dans le métro d’Oakland. Dans les semaines qui ont suivi, des affrontements entre les jeunes et la police ont éclaté, ce qui entraîné l’emprisonnement du policier responsable du décès de Grant. Neuf mois plus tard, à l’Université de Californie, Berkeley, les étudiants entamaient une série d’occupations de locaux contre une augmentation des frais d’inscription de plus de 30% et la privatisation progressive de l’éducation publique.

        Aujourd’hui, dans Occupy Oakland, ces deux moments historiques se réunissent dans le développement d’une nouvelle praxis de résistance. Du mouvement étudiant, on récupère la tactique d’occuper ; et du mouvement contre la police, on récupère l’hostilité active contre les forces répressives. Le 15 novembre, on a pu voir une expression claire des nouvelles relations qui se sont crées avec le mouvement. Pour soutenir le nouveau campement Occupy des étudiants, Occupy Oakland a effectué la première marche de Oakland vers Berkeley, en pénétrant dans le campus aux cris de « Oakland arrive ! ». Contrairement à toute logique de la pensée conventionnelle sur les mouvements sociaux, nous avons vu là l’extension de la lutte du peuple vers les étudiants.

        La communauté autogérée qui s’est développée dans Occupy Oakland a été délogée une première fois le 25 octobre. Des milliers de personnes ont manifesté en protestation, et la police les a réprimé avec des armes chimiques et des grenades flash-bang [aveuglantes et assourdissantes]. Le 26 octobre, lors de l’assemblée générale d’Occupy Oakland, 2000 personnes ont voté en faveur d’une grève générale pour le 2 novembre. La grève a été un succès énorme : plus de 50 mille personnes y ont pris part et elles sont parvenues à bloquer le port d’Oakland.

        La police a délogé le campement deux autres fois : le 15 novembre et le 19 novembre. Chaque fois, les gens ont riposté avec des manifestations massives. Aujourd’hui, Occupy Oakland réfléchit et imagine de nouveau comment rétablir le campement pour la quatrième fois. Malgré ces obstacles, l’élan incontrôlable du mouvement n’a pas été perdu et on est en train d’organiser un blocus de tous les ports de la Côte Ouest pour le 12 décembre.

        Depuis Oakland, nous sommes en trains d’apprendre que, ce qui est en jeu dans ce nouveau mouvement de masse n’est pas simplement une occupation, mais la récupération de l’espace et de la politique dans la construction d’une nouvelle sociabilité, ou ce qu’Angela Davis appelle « une communauté de résistance… qui s’imagine dès le début comme… la plus large possible ». À Oakland, ce mouvement anticapitaliste et anticolonial, lutte non seulement contre le 1%, mais aussi pour décoloniser les 99%. Nous reconnaissons une résonance entre le mouvement Occupy et les rébellions portées dans notre continent par les étudiants, les enseignants, les peuples indigènes, les migrants, les déplacés, les travailleurs au chômage, les féministes, les paysans, ceux qui vivent dans la rue et les jeunes, parce que nous sommes ceux d’en bas, ceux qui sont appelé aujourd’hui les 99%, et qui mettent en crise l’autorité, interne comme externe.

        Cette ouverture ou explosion du politique est la condition nécessaire pour que fleurissent et s’articulent les mouvements qui se retrouvent de nos jours dans les places des villes du monde et dans les ondes libérées des médias indépendants, où se construisent les histoires rebelles du nouveau Ya Basta ! global.

        Alí Bektash et Magalí Rabasa sont étudiants doctorants à l’Université de Californie. Tous les deux résident à Oakland.

        Article publié par le quotidien mexicain La Jornada

        Disponible sur son site Internet dédié aux “Indignados”

        http://indignados.jornada.com.mx/recientes/occupy-oakland-y-el-a1ya-basta-global

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