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[Grèce] Après 48 h de grève générale, le combat continue !

jeudi 30 juin 2011, par OCLibertaire


Les mesures de “Midterm” ont été votées par 155 voix contre 138 et aujourd’hui jeudi 30 juin, des lois d’applications doivent être également approuvées par le Parlement.

Après 48 heures de grève générale, de manifestations dans tous le pays, d’occupations de mairies, de batailles rangées dans la place Syntagma et les attaques par les équipes volantes de la police à moto dans toutes les rues centrales de la capitale, plus de 500 blessés, des quantités ahurissantes de lacrymogènes déversées toute la journée du mercredi, la mobilisation continue ce jeudi matin.

Au milieu de la nuit, et à force de résister pied à pied aux assauts policiers, les manifestants ont pu récupérer l’espace de la Place Syntagma aux cris de « Nous ne partons pas », « Maintenant, nous allons en finir avec cette nouvelle dictature ».
Les travailleurs du port du Pirée poursuivent la grève, tandis que plusieurs locaux des syndicats sont occupés ainsi que des mairies hors de la région d’Athènes. La violence de la répression à Athènes a provoqué dans la soirée des manifestations de solidarités, comme à Héraklion (Crête), où dans cette ville comme à Hania, également en Crête, les sièges du Pasok (PS grec au pouvoir) ont été détruits. Les assemblées se poursuivent et celle d’Athènes appelle à une nouvelle mobilisation aujourd’hui.

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Bienvenus sous la Junte des “mesures de Midterm ” !

Résolution de l’Assemblée populaire de la Place Syntagma du 29 juin

L’inexistant gouvernement, en dépit du rejet unanime des “mesures de Midterm” [nom du paquet des mesures votées mercredi 29/06 sur injonction de l’UE / FMI] par le peuple grec poursuit son projet de terroriser la société. Mettant en pratique un plan organisé d’évacuation de place Syntagma, la police, en utilisant une brutalité inégalée, a attaqué les citoyens paisibles qui ont commis la “félonie” de la “libre expression de la protestation”, un droit que même le président du Parlement M. Petsalnikos a reconnu.

M. Petsalnikos – ainsi que son semblable M. Venizelos, qui avec une égale obscénité a réclamé “un dialogue avec les places” –, et la totalité du personnel politique de ce gouvernement de tueurs, ont démontré dans la pratique ce qu’ils conçoivent sous les termes de “dialogue” et de “droits”. Des attaques sans fin de commandos des forces de police jusqu’à ce qu’ils soient rassurés sur le fait que 500 manifestants sont transférés dans les hôpitaux avec des problèmes respiratoires, des lésions cérébrales traumatiques et des crises cardiaques, des assauts de gaz lacrymogène jusque sur le centre d’aide médical de premiers soins et à l’intérieur de la station de métro, et un bombardement général avec des produits chimiques jusqu’à Monastiraki.

C’est ça la démocratie des “mesures de Midterm”. Bravo ! Qu’il la prenne avec eux ainsi que les pelotons d’élite de police et qu’ils aillent là où ils appartiennent. Nulle part !

Le peuple est toujours dans la rue. Nous continuons la résistance dans la détermination !

Nous défendons la Démocratie qui renaît depuis ces derniers jours dans la Place Syntagma et dans toutes les places du pays et nous bannissons de la rue toutes les lois militaires.

Et puisque la “Junte n’en finit par de revenir à 73”, il est temps que l’on en termine maintenant !

L’Assemblée du peuple de la Place Syntagma (Athènes)

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 “Ils ne nous font pas peur ... Ils nous font nous soulever ! - Nous continuons ! ”

Communiqué de presse du média center de l’Assemblée de la Place Sintamga

Toutes et tous à 18h00, Place Syntagma !

NOUS CONTINUONS !

Nous ne partirons pas tant qu’eux ne s’en vont pas.

Ils sont 155. Nous sommes des millions

Ils ne nous font pas peur ... Ils nous font nous soulever !

Nous dénonçons le plan organisé du gouvernement pour vider la place Syntagma, plan qui a été mis en pratique les deux derniers jours. Aujourd’hui, 29 juin l’orgie de violence et de répression a culminé avec des attaques sans justification ni provocation. Attaques par toutes sortes de moyens contre des manifestants pacifiques des médias : ils ont asphyxié la place Syntagma sous des produits chimiques, ils ont blessé plus de 500 manifestants, ils se sont appliqué à pourchasser des milliers de manifestants dans toutes les rues du centre-ville depuis la Place jusqu’à Monastiraqui, ils les ont pourchassé par les motos de la police antiémeute, même dans les cafés, les restaurants, les magasins et les hôtels.

C’est le gouvernement qui est l’unique responsable et il devra rendre des comptes de l’attaque brutale de ce 29 juin, une démonstration de la “démocratie d’acier” du FMI, des marchés et de la Troïka. Il est l’unique responsable – nous sommes très clairs – de tout ce qui va se passer pendant la nuit. Nous exigeons le retrait immédiat des forces de répression terroristes.

De nos vies, c’est nous qui en sommes responsables. Nous, les milliers qui sont encore dans les rues, qui résistent encore, qui poursuivons encore notre combat. Nous ne permettrons à personne d’écraser la vraie démocratie et la liberté qui renaît chaque jour depuis 36 jours dans toutes les places du pays.

Toutes et tous à 18h00 place Syntagma !

NOUS CONTINUONS !

Nous ne partirons pas si eux ne s’en vont pas.

Ils sont 155. Nous sommes des millions

Media Center Place Syntagma

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Vous être déjà au courant de la répression d’aujourd’hui à Athènes. Ça a été incroyable. La police a jeté des pierres sur les manifestants sans arrêt. En plus de toutes les lacrymogènes, ils ont pénétré dans les bars et frappé tous ceux qui étaient à l’intérieur sans qu’il y ait aucune provocation (ils ont même tapé sur un procureur de l’Etat et des touristes), ils ont détruit une épicerie de la rue Nikis et frappé son propriétaire ... Athènes brûle encore. Ceux qui ont répondu, ce n’était pas seulement les “encapuchonés” et les antisystèmes comme ils disent, ce sont les gens, les gens qui continueront demain dans la rue.

Ils ont approuvé le paquet de mesure, les gens n’approuveront jamais ce qu’ils ont fait.

Salut !

(Témoignage sur le site eurozapatista.org)

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Vidéos

Un centre médical d’urgence a été créé dans la station de métro de Syntagme, où plusieurs centaines de personnes s’était réfugiées pendant l’attaque de la police. Dans cette vidéo vous pouvez voir les personnes ouvrir un passage afin que deux manifestants blessés qui ont besoin urgemment de davantage de soins puissent être transféré à l’hôpital, en métro, du fait que la police empêche les ambulances d’approcher de la place. Les personnes avec les gilets de couleur orange sont des travailleurs du métro d’Athènes, la foule criant le slogan “flics, porcs, assassins !

http://www.youtube.com/watch?v=2rrr...

 29 juin : deuxième journée de grève générale et manifestations

http://fr.contrainfo.espiv.net/2011...

Le dialogue qui a été tenté place Venizelos (ministère des Finances)

http://real-democracy.gr/it/announc...

Quelques vidéos, bien que courtes, de l’action policière

http://real-democracy.gr/announceme...

http://www.youtube.com/watch?v=wj1j...

Vidéos et photo sur http://real-democracy.gr

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Pour information


Texte des membres du collectif s’occupant du site http://real-democracy.gr à tou-te-s les participant-es du mouvement de lutte en cours

Ces 48 heures : Nos impressions et les faits

Le collectif du site real-democracy.gr pendant toutes ces journées ne s’est jamais laissé aller à exprimer son opinion. Toujours à notre poste, voué à tenir informé notre mouvement, aucun parmi nous qui donnons vie à ce site, n’a jamais exposé son opinion sur que ce soit, dans un article du site ou dans un article posté dans le cadre du forum. Nos seuls objectifs étaient de nous attacher à faire fonctionner les services du site mis à votre disposition et à les améliorer. Le site real-democracy est né pour notre mouvement. Il vit dans notre mouvement. Et bien sûr il a une opinion parce qu’il est constitué de gens simples comme vous tous. Citoyens, nous aussi, de ce monde, nous nous préoccupons, nous nous efforçons, nous contribuons comme vous tous.

Dès hier (mardi 28 juin) tous les membres du collectif du site étaient sur la Place et dans les rues. C’est là que se trouve notre place et c’est là qu’elle se trouvera à l’avenir aussi. Parmi vous ! à vos côtés ! Nous avons délaissé momentanément notre mission d’informer et nous sommes montés sur la Place Syntagma pour manifester notre opposition, pour crier, pour applaudir. Quand nous sommes arrivés tout était formidable. Les manifestants étaient venus nombreux. Partout, des danses, des chansons, des visages souriants. Des convois de motards de divers coins du pays se joignaient à nous. Une ambiance joyeuse ! Les gens applaudissaient. L’espoir et les rêves toujours vivants ! Spontanément par-ci par-là se formaient de petites assemblées où chacun prenait la parole, échangeait ses pensées, exprimait son accord ou son désaccord mais toujours sur un ton amical et avec les meilleures intentions ! Des citoyens de tout âge ! C’était admirable ! Quels que soient nos problèmes, on les laisse derrière nous, dans les rues, sur la chaussée, sur la Place ! Parce que tout simplement on est TOUS ENSEMBLE !

Soudain certains ont lancé quelques bouteilles d’eau minérale. Des citoyens qui ont craqué sous le fardeau des problèmes de la quotidienneté. Des citoyens ne pouvant plus supporter aucune autre pression de la part des banques, des politiciens, du gouvernement. Ce ne sont après tout que des êtres humains, il y a des limites à tout. Jusqu’où peut-on faire monter la pression à un père, à une mère qui ne peuvent subvenir aux besoins essentiels de leur enfant ? Peuvent-ils supporter de ne pas pouvoir offrir à leur enfant un cahier de classe, une bouteille de lait, un vêtement, un jouet ? Jusqu’où peut-on faire monter la pression à un travailleur venant de perdre son poste ? Jusqu’où peut-on faire monter la pression à un jeune qui n’a aucun débouché ? Tout cela crée une pression difficile à contenir et cela se comprend. Nous tous, au premier rang, nous les invitions à garder leur sang froid. Nous y sommes parvenus avec le secours de quelques autres concitoyens.

Mais les forces de l’ordre étaient d’un autre avis. Les premières grenades lacrymogènes ont été lancées. Les gens se sont mis à courir, à crier, à hurler. Un énorme « pourquoi ? » s’élevait au ciel. Cette question n’a reçu aucune réponse. De nulle part et de derrière nous, fusaient des pierres. Nous avons demandé aux gens d’isoler ces personnes ! En vain ! Les grenades lacrymogènes tombaient à verse ! Sans pitié ! Les femmes et les enfants, nous les avons secourus et protégés autant que nous avons pu. Les gens couraient, quand ils tombaient alors leurs voisins les relevaient. Nous criions ’’Les gars tous devant ... Venez, nous sommes là ! » Quelques-uns ont entendu nos appels et les manifestants se sont de nouveau rassemblés devant le Parlement. La situation semblait se calmer. Le jet de cailloux s’était arrêté. Mais quelques instants plus tard, SANS RAISON des gaz ont été de nouveau lancés ! Cette fois-ci malgré toutes nos bonnes intentions, nous n’avons pas pu rester. Les gens qui se trouvaient sur le haut de la Place Syntagma, devant le Parlement, sont partis. Nous sommes restés seuls et sans voix. Non, nous n’étions pas déçus ! Simplement nous nous demandions « pourquoi ? » Tout comme vous !

Nous avons décidé de revenir le lendemain (mercredi 29 juin) avec plus de courage et de détermination. Décidés à réclamer ce qu’on nous doit. Nos espoirs et nos rêves. Des choses toutes simples.

Nous sommes revenus aujourd’hui (mercredi 29 juin) à 11 heures. Des gens allaient et venaient, la gaieté était revenue. Cependant, ils étaient plus méfiants, suspectant que les épisodes de la veille reprendraient, puisqu’ils avaient déjà repris le soir même. Nous leur demandions de rester calmes et avec nos portables, nous informions tous les groupes sur facebook d’inviter les gens à se joindre à nous ! C’était quelque chose de magique ! Nous ne sommes pas en mesure de le décrire ! Pendant ces quelques instants nous avons vécu notre rêve ! Ce que nous réclamions ! Tous ensemble ! Sans esprit partisan, sans même nom qui nous distinguerait. Il n’y avait plus qu’un seul mot : Ami !… Magnifique ! Unique ! Pour ces quelques instants tous nous étions égaux ! Nos yeux se croisaient sans aucune arrière-pensée !

Des musiciens nous donnaient le tempo. Des slogans et des applaudissements partout ! Des émotions inouïes ! Tout ce pour quoi nous combattions, était là pour quelques minutes !

De nouveaux des gaz ! Un enfer ! Ce que nous avions vécu la veille n’était rien par rapport à cela ! Nos yeux brûlaient ! Nos poumons suffoquaient ! Nombreux étaient ceux qui criaient des injures aux CRS ! Malgré l’atmosphère suffocante, avec quelques autres nous nous efforcions une fois de plus de garder les gens sur place ! Nous avons créé une grande chaîne ! Pour un instant l’espoir renaissait ! Mais une bouteille en plastique vide lancée par quelqu’un a suffi ! Des gaz, des grenades offensives partout. Des pleurs, de la colère, tout se mêle ! Les gens courent à droite et à gauche. Les espoirs et les rêves se sont brouillés dans les gaz ! Jusque vers 15h30 nous tâchions de nous encourager les uns les autres, de remonter notre propre moral ! Même nous, à un certain moment, mais avons craqué et nous nous sommes perdus de vue ! Les grenades continuaient toujours à tomber autour de nous ou sur nous et même dans la station de métro ! Incroyable ! Comme nous l’avions dit au début, nous ne sommes finalement que des gens simples ! Cependant nous retrouvions nos forces et notre courage, parce que nous croyons en tout cela ! Nous n’avons pas cédé ! Nous avons fait tous nos efforts, nous avons pleuré, nos émotions ont pris le dessus, mais nous n’avons pas cédé ! et nous ne cèderons pas !

Questions

Maintenant, rassemblés pour écrire cet article, nous nous demandons « pourquoi ? ». Pourquoi tant de violence de la part de l’État à l’égard de citoyens qui luttent pacifiquement depuis plus de 40 jours ? La réponse qui nous vient à l’esprit est la même : « Ils ont peur de nous ! » Ils ont peur du monde. Leur seule préoccupation est de ne pas avoir à quitter leur poste de député ou leur cabinet ministériel. Leur seul volonté et plaisir est de jouer le rôle de « Pères de la Nation » ! Bien évidemment en toute sécurité ! Enfermés dans leurs bureaux luxueux, avec des portables, des voitures et des maisons très chers, la seule chose qu’ils font est de se moquer des gens, de les asservir, de les torturer avec leurs mesures inhumaines !

Et bien sûr cela peut paraître évident, puisque « nous avons bouffé le fric, tous ensemble » ! Mais nous, chères Mesdames et chers Messieurs, pourquoi n’avons-nous rien bouffé ? Pourquoi nous rendons-nous dans les banques pour savoir en quel état se trouve notre compte et nous le voyons toujours vide ???

Et après tout ça, vous croyez que nous allons céder ?
Qui vous a dit, Mesdames, Messieurs que les gaz nous feront partir ?
Qui vous a dit que nous avons peur des cagoules ?
Qui vous a dit que nous céderons ?
Qui vous a dit que nous reculerons ?
Qui vous a dit que nous laisserons tout tomber ?
Qui vous a dit que nos rêves se sont éteints ?

Ce n’est pas NOUS qui vous l’aurions dit, et nous ne vous le dirons JAMAIS !

Et maintenant quoi ?

Cette question est très facile ... elle a une réponse qui n’exige pas de se fatiguer les méninges ! On CONTINUE dehors ! Nous avons encore à percevoir notre dû. Justice, équité, égalité, démocratie !

Dès demain, nous serons dehors ! Nous continuerons de là où ils croient nous avoir arrêtés ! Nous tous, Mesdames et Messieurs du Parlement, nous avons quelque chose d’essentiel. Nous avons un cœur, de la compréhension, de la compassion pour notre voisin ! Nous compatissons avec lui ! Nous nous faisons du souci, nous offrons une véritable embrassade à notre voisin. Nous nous souhaitons de nouveau le bonjour ! De nouveau nous nous parlons ouvertement l’un à l’autre ! Cela nous avait manqué à tous ! Et il nous semble que notre première grande victoire a été le retour de la chaleur humaine !

Prochaines actions ?

C’est bien simple, ce sont les gens qui décideront ! Il n’y a plus que les gens qui existent et tous ensemble nous avons un voyage à réaliser. Nous sommes encore au début ! Mais à la fin vous verrez quelque chose de magique. Le sourire d’un enfant sachant qu’il a un avenir, qui vous prendra par la main et vous dira « Merci » ! Nous, nous ne voulons pas perdre cette petite main et ce remerciement !

Et VOUS ?

[ http://real-democracy.gr/fr/content... ]

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Hier soir (mercredi 29) des rassemblements ont eu lieu à Lyon et à Marseille

Ce soir jeudi 30/06, un rassemblement est appelé à Paris par plusieurs organisations et collectifs, à 18 h à l’ambassade de Grèce, (17 rue Auguste Vacquerie Paris 16ème, Métro Kléber ou Charles de Gaulle Etoile).

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